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Province de Tarfaya : sept ans d’attente pour des stades inachevés


Rédigé par Ahmadou El-Katab le Mercredi 27 Août 2025

Dans le cadre de la vision royale appelant à l’autonomisation et au soutien de la jeunesse, et considérant le Royaume comme le principal sponsor du sport et des athlètes, le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication a lancé un projet national de construction de 800 stades de quartier, financé conjointement par le ministère de l’Intérieur, le ministère de l’Économie et des Finances et le Fonds d’équipement collectif.



L’objectif est clair : encourager les jeunes, notamment en milieu rural et périurbain, à pratiquer un sport.

Dans ce contexte, la province de Tarfaya a été parmi les premières bénéficiaires. Lors de sa session d’octobre 2018, le président de son conseil provincial, Mohamed Salem Bahia, a annoncé l’attribution de 13 stades, répartis comme suit : sept dans la ville de Tarfaya, trois à Akhfennir, et un stade à El Taha, Doura et El Hagounia. Cependant, ce rêve a été contrarié par des changements soudains de gouvernement, suite à la décision de rattacher le secteur des sports au lieu du ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement préscolaire et des Sports.

Ce transfert de responsabilités a perturbé le projet et entraîné des retards importants, la Direction provinciale de l'Éducation étant désormais chargée de finaliser les procédures juridiques et de lancer les travaux.

Après quatre ans d'attente sans aucune clarification, aucun de ces stades n'a vu le jour.

Lors de la session du Conseil provincial de juin 2023, la question a refait surface en l'absence totale de représentants du ministère de la Jeunesse, initiateur du projet.

La session a connu un débat houleux et acerbe sur les raisons de ce retard.

Le président du Conseil a déclaré que la province de Tarfaya était la première à bénéficier de ce projet national, soulignant que cela reflétait les efforts du gouvernement central pour instaurer l’équité spatiale entre les différentes provinces du Royaume.

Les membres du Conseil ont également exprimé leur mécontentement face à l’impasse dans laquelle se trouvent ces projets, imputant la situation à un manque de volonté réelle de la part des responsables des services concernés, malgré la disponibilité de terrains suffisants.

Ils craignent également que cette situation ne soit la traduction d’un abandon pur et systématique des projets de développement.

Dans ce contexte, le président du Conseil a déclaré : « Cette situation démontre qu'aucun projet lié aux ministères n'est mené à terme. »

Le Conseil provincial a également exigé que la Direction provinciale de l'Éducation prenne une mesure décisive sur cette question, imputant à la Direction de la Jeunesse la responsabilité du retard et de la suppression des projets pour des raisons non avérées.

Au milieu de ces discussions animées, la directrice provinciale de l'Éducation a exprimé sa volonté sincère de mener le projet à terme, s'engageant à tout mettre en œuvre pour clore le dossier au plus vite, tout en le qualifiant de « sujet épineux » confié à la direction.

Cependant, cinq ans après l'annonce initiale, les discussions sont restées lettre morte dans les salles de réunion, et les promesses n'ont pas été tenues.

En février 2024, le débat a été porté devant le conseil municipal de Tarfaya, cette fois-ci axé sur les sept aires de jeux attribuées à la ville.

Les membres ont exigé des éclaircissements quant aux raisons du retard, tandis que la directrice régionale de l'Éducation nationale a répondu que la révision du coût du projet, due au prix élevé des matières premières, en était la cause.

Elle a ajouté que la construction de quatre aires de jeux commencerait immédiatement après l'approbation par le conseil municipal, tandis que les trois autres attendaient la finalisation des procédures administratives formelles.

Elle a également promis que les aires de jeux seraient prêtes dans un délai de six mois, au plus tard fin 2024.

Aujourd'hui, un an et demi après cette promesse, rien n'a changé. Les habitants expriment leur colère, et les militants des droits humains estiment qu'il ne s'agit plus de projets récréatifs, mais bien d'un droit fondamental des jeunes à accéder aux espaces sportifs et éducatifs.

Avec la surpopulation et la mauvaise gestion de la salle couverte et du stade socio-éducatif, l'absence d'aires de jeux communautaires témoigne de l'incompétence administrative.

Selon une source bien informée, le gouverneur de la province de Tarfaya, accompagné de représentants des autorités locales et de la Direction de l'Éducation, a effectué une visite de terrain quelques jours avant le 25 août 2025 sur les terrains de jeux de la commune de Tah, qui devait accueillir un seul terrain de jeux communautaire à rénover.

La demande des habitants et des associations était claire : « Nous voulons les terrains de jeux communautaires promis. »

Les habitants de Tah ont également réclamé la construction d'une salle couverte pour les protéger des rigueurs du climat local.

Aujourd'hui, l'absence de ces terrains de jeux prive des centaines de jeunes d'espaces essentiels à l'éducation, au sport et aux loisirs, les laissant dans un vide mortel. Pire encore, la promesse officielle, autrefois respectée, est devenue un simple moyen d'apaiser la colère et de passer le temps.

Il est temps de mettre fin à ce chaos.

Le fait que plus de sept ans se soient écoulés depuis le début du projet de 13 stades sans aucun progrès constitue une insulte flagrante aux habitants de la province de Tarfaya et à sa jeunesse, qui ne réclament que les conditions les plus élémentaires pour une vie décente.
 
Ahmadou El-Katab







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