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International

Pression migratoire : Rencontre Von der Leyen-Meloni à Lampedusa


Rédigé par L'Opinion Dimanche 17 Septembre 2023

La présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen était attendue dimanche avec la Première ministre italienne Giorgia Meloni sur l’île de Lampedusa où des milliers de migrants sont arrivés depuis le milieu de la semaine.



Pression migratoire : Rencontre Von der Leyen-Meloni à Lampedusa
La dirigeante italienne d’extrême droite avait appelé à l’Europe à l’aide pour faire face à une situation quasiment ingérable. « La pression migratoire que l’Italie est en train de subir depuis le début de l’année est insoutenable. Elle est fille d’une conjoncture internationale difficile », avait-elle déclaré dans un message publié ce vendredi.

Giorgia Meloni avait demandé à Ursula Von der Leyen de venir à Lampedusa constater la situation et au président du Conseil européen, Charles Michel, de mettre la question migratoire à l’ordre du jour du sommet de l’UE en octobre, tout en annonçant que son gouvernement avait l’intention de prendre des mesures extraordinaires.

Jamais la situation n’a été aussi compliquée sur l’île italienne située dans la Méditerranée entre Malte et les côtes africaines. Environ 8500 personnes sont arrivées en trois jours à bord de 199 bateaux, soit plus que la population locale. Alors que la capacité d’accueil du centre d’urgence de la Croix rouge est de 400 personnes, des milliers de personnes ont été contraintes de dormir en plein air, dans la rue.
 
Mésentente européenne sur la crise
 
Si le vice-premier ministre Matteo Salvini a dénoncé « un acte de guerre » en parlant de ces arrivées, la situation a surtout déclenché une crise diplomatique en Europe. L’Allemagne refuse en effet d’accueillir des migrants, estimant que l’Italie ne remplit pas sa part des obligations européennes. Alors qu’il est pressé par l’extrême droite à ne pas accueillir un seul migrant, Emmanuel Macron a rappelé le principe de solidarité européenne. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a prévu de nouvelles réunions ce samedi avec ses homologues italien et allemand.

« L’heure est d’abord à la solidarité avec l’Italie, à la mobilisation aussi de l’Union européenne », a de son côté déclaré ce samedi Élisabeth Borne. La Première ministre a également indiqué sur BFMTV qu’Emmanuel Macron allait s’entretenir sur le sujet avec la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, sans plus de précisions.

« Quand on a des combattants de la liberté, des gens dont la vie est menacée dans leur pays, évidemment, il faut continuer à les accueillir », a fait valoir Élisabeth Borne, interrogée en marge des journées du patrimoine à Matignon. « Ensuite, il faut aussi voir l’inquiétude qu’il peut y avoir (...) à voir arriver ces vagues de migrants. Il faut qu’on réponde à l’ensemble de ces situations », a-t-elle ajouté.

Emmanuel Macron a défendu vendredi 15 septembre un «devoir de solidarité européenne» avec l'Italie, face à l'afflux de migrants à Lampedusa, annonçant qu'un travail était en cours entre les deux gouvernements et que «des décisions seront prises». La situation sur l'île italienne de Lampedusa montre que «les approches strictement nationalistes ont leurs limites», a estimé, en marge d'un déplacement dans le département de Côte d'Or, le chef de l'État qui ne veut pas «laisser seule l'Italie avec ce qu'elle vit aujourd'hui». Répondant à l'extrême droite qui le somme de n'accueillir aucun réfugié en provenance de Lampedusa, il a estimé que cette nouvelle crise migratoire montrait «que les approches strictement nationalistes ont leurs limites». «On peut prévenir ces migrations mais il faut d'abord prendre soin d'eux», a-t-il rappelé.
 
L’Allemagne refuse toute demande d’asile via l’Italie
 
Matteo Piantedosi, le ministre italien de l'Intérieur, a parlé vendredi avec son homologue français Gérald Darmanin et ils ont convenu qu'il fallait «avant tout un renforcement rapide de la coopération opérationnelle» avec les pays de départ afin de «bloquer» les nouvelles traversées de migrants.

Mercredi, l'Allemagne a annoncé refuser désormais tout demandeur d'asile en provenance d'Italie. L'Allemagne a voulu «envoyer un signal» à Rome en suspendant l'accueil volontaire de demandeurs d'asile, prévu par les accords européens, compte tenu du refus de l'Italie d'appliquer sa part de l'accord, a indiqué vendredi 15 septembre un porte-parole du gouvernement. Les relocalisations prévues dans le «mécanisme volontaire de solidarité européen» pourront reprendre «à tout moment si l'Italie remplit son obligation de reprendre les réfugiés conformément aux règles de Dublin», a assuré ce porte-parole, réfutant les critiques sur un manque de «solidarité» de l'Allemagne.

11.000 personnes arrivées sur l’île depuis lundi

Près de 8000 clandestins ont débarqué en deux jours sur l’île méditerranéenne d’un peu plus de 6000 habitants.

La situation n'a cependant jamais été aussi tendue à Lampedusa où environ 11.000 personnes sont parvenues depuis lundi 11 septembre, selon le ministère italien de l'Intérieur, soit plus que la population de cette île, saturant le centre d'accueil géré par la Croix-Rouge italienne (CRI) et dont la capacité est de 400 places.

La Croix-Rouge a annoncé vendredi matin que 700 transferts avaient déjà eu lieu et que 2500 autres personnes devraient quitter Lampedusa dans le courant de la journée. Dans le même temps, des migrants continuaient d'y arriver, par leurs propres moyens ou secourus par les garde-côtes. «Mais nous les gérons», a assuré dans la matinée aux abords du centre Francesca Basile, la responsable des migrations à la CRI.

Faute de place dans le centre d'accueil, des centaines de personnes ont dû dormir dehors, dans la rue, bénéficiant parfois de la générosité de la population qui leur apporte de l'eau et de la nourriture. Près de 126.000 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes depuis le début de l'année, contre 65.500 au cours de la même période l'année dernière. Les chiffres n'ont toutefois pas encore dépassé ceux de 2016, lorsque plus de 181.000 personnes, dont beaucoup de Syriens qui fuyaient la guerre, étaient parvenues en Italie.








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