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Sport

Presse sportive / Le VAR ou la VAR ? : Une polémique en linguistique


Rédigé par Rachid MADANI le Mardi 26 Avril 2022



La presse sportive, une culture, une civilisation, une politique du bien écrit, une éloquence de la langue écrite et parlée, a pris sa place, ces dernières années, dans la littérature.
 
L’un des derniers articles de « L’Opinion Sports », rédigé par la rédaction régionale de Tanger, a suscité une grande polémique voire un débat sur la morphosyntaxe chez les intellectuels francophones de la ville du Détroit en particulier chez les hommes des lettres les chercheurs, professeurs et étudiants des universités.
 
Des coups de fil de partout : on signalait par-ci par-là une erreur d’ordre linguistique dans le genre du mot VAR. Les uns disent qu’il s’agit du féminin et qu’il faut l’accompagner par le déterminant « la », les autres pensent le contraire c’est-à-dire le singulier pour choisir le déterminant « le ».
 
Ainsi, le choix entre la VAR et le VAR s’impose impératif. Dans l’article publié, l’auteur a opté pour le féminin. Pour trancher une question impertinente, une demande a été envoyée à l’Académie et au centre encyclopédique de langue française.
 
Et voici ce qui a été expliqué : En français, la confusion règne quant à l’usage : faut-il dire le VAR ou la VAR ? Chacun fait sa propre cuisine, parfois rappelé à l’ordre par les partisans de l’un ou l’autre article défini. Alors comment trancher ?
 
Le VAR ou la VAR ?
 
Si l’on s’en tient à la logique « étymologique », on devrait adopter le masculin, puisque le video assistant referee désigne l’arbitre qui officie devant les écrans. Encore faut-il ignorer, à tort, que l’arbitre vidéo peut être une arbitre.
 
Première objection : s’il y a bien un chef en régie, il a lui-même au moins un adjoint et un technicien vidéo. C’est ce que dit le protocole officiel, qui ne fixe pas de limite à leur nombre.
Les adjoints étaient trois à la Coupe du monde 2018, deux à la Coupe du monde 2019. Notons que dans les Laws of the game, ils sont nommés… « AVAR » (assistant video assistant referee), le technicien video « RO » (replay operator).
 
Les interventions de l’arbitrage vidéo sont donc collégiales, d’autant qu’il faut inclure l’arbitre de champ, voire ses assistants, dans le processus de décision. Dire le VAR est alors trompeur, du moins le terme ne désigne-t-il qu’un des acteurs de ce dispositif. Aussi « le VAR » désigne-t-il assez médiocrement ce dont on parle généralement.
 
Le genre idéal !
 
Mais venons-en à l’usage qui reste très majoritaire aujourd’hui : « la VAR ». Si le terme importe improprement l’acronyme anglais, sa signification a le mérite d’être plus générique puisqu’il désigne l’arbitrage vidéo ou l'assistance vidéo à l'arbitrage dans son ensemble : à la fois son principe et son dispositif.
 
La confusion réside en fait dans le remplacement, de l’anglais vers le français, de « arbitre » par « arbitrage ». Remplacement assez légitime, donc. On pourrait ainsi s’accorder pragmatiquement sur le principe que le VAR désigne l’arbitre vidéo, et la VAR, l’arbitrage vidéo ou l'assistance vidéo à l'arbitrage.
 
Cette distinction présente l’avantage de ne pas reprocher à l’individu les travers de l’outil. « La VAR, c’est une belle m… », comme vient de le déclarer Michel Platini sur la Raï, mais la VAR n’y est pas pour grand-chose. En conclusion, dire le VAR ou la VAR n’est point une erreur en linguistique.
 







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