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Préscolaire : Haro sur les conditions de travail des éducateurs !


Rédigé par Mina ELKHODARI Mardi 7 Octobre 2025

Alors que le ministère de l’Éducation nationale s’emploie à généraliser l’enseignement préscolaire, les éducateurs, qui y exercent, dénoncent des conditions de travail décourageantes, voire indécentes.



Une nouvelle menace plane sur le secteur de l’éducation nationale. Après les enseignants, les éducateurs du préscolaire montent au créneau, à leur tour, pour dénoncer la manière dont le ministère de l’Education nationale gère leur dossier, qu’ils qualifient « d’injuste » et empreint de “disparités”. Depuis une semaine, ils sont nombreux à multiplier les sit-in de protestation dans plusieurs villes du Royaume afin d’alerter sur la dégradation de leurs conditions de travail, accumulée à une lourde charge d’accompagnement et d’éducation de près de 985.000 élèves à travers le pays. 
 

En effet, les éducateurs accusent le ministère de retarder “délibérément” leur dossier dont les revendications sont tout à fait légitimes au vu de l’effort consenti dans le chantier de généralisation de l’enseignement préscolaire, soulignant que les réunions de la haute commission du dialogue social n’ont abouti à ce jour à aucun résultat concret concernant les doléances de cette catégorie professionnelle.
 

Dans le détail, ces éducateurs, qui travaillent jusque-là avec les associations partenaires du ministère de l’Éducation nationale engagées dans la gestion des classes de préscolaire, dénoncent des conditions de travail « indécentes », marquées par une charge de travail écrasante et une rémunération dérisoire, à peine équivalente au salaire minimum.
 

« En tant qu’éducatrice dans le monde rural, je me retrouve à accomplir de nombreuses missions, souvent liées à l’accompagnement psychologique de l’enfant, au soutien social, voire à l’entretien et à la propreté des lieux d’enseignement, chose qui ne cesse de m’épuiser», confie une éducatrice à Béni Mellal. 


Pire encore, l’éducatrice indique subir une injustice sociale énorme dont les auteurs semblent être les associations chargées de la gestion des classes du préscolaire. “ J’étais recrutée pour une salaire de 3 000 dirhams pour une durée de travail qui dépasse parfois 9 heures quotidiennement. Cette même rémunération ne me suffit plus pour survivre dans les conditions économiques actuelles”, ajoute-elle.

Pour sa part, Abdelaziz Toubi, éducateur, a souligné que le climat de travail des professionnels pèse lourdement sur celles d’enseignement des enfants. « En étant démotivés, nous ne pouvons pas accomplir notre mission comme nous le souhaiterions, ce qui affecte considérablement la qualité de l’apprentissage des élèves », s’est-il inquiété, déplorant l’absence de dialogue avec les associations concernées et le mutisme des académies régionales de l’éducation et de la formation.

 

Appel à l’intégration des éducateurs dans la fonction publique

 

De ce fait, les éducateurs réclament leur intégration dans la fonction publique, accompagnée d’une revalorisation salariale, en signe de reconnaissance de leur rôle majeur dans la préparation de la nouvelle génération à l’enseignement primaire. Une revendication qu’ils jugent légitime, surtout depuis l’intégration du préscolaire dans le cycle primaire.
 

Ces mêmes revendications ont été au cœur d’une réunion de la Commission du dialogue social tenue en août dernier, au cours de laquelle la Fédération nationale de l’enseignement a critiqué la politique de gestion des associations opérant dans le secteur du préscolaire, appelant à une amélioration des conditions de travail des éducateurs. Pour sa part, le ministre Mohammed Saad Berrada s’est dit ouvert à répondre favorablement aux doléances soulevées par les syndicats. Mais depuis, les éducateurs n’ont pas eu de nouvelles concernant la manière dont le ministre compte agir pour régler ce dossier qui risque de peser lourd sur l’enseignement préscolaire.
 

Pour rappel, près de 50.000 éducatrices et éducateurs travaillent dans l'éducation préscolaire, dont 20.000 dans le monde rural. Ces éducateurs ont été sélectionnés selon des critères spécifiques basés principalement sur l'obtention du baccalauréat dans le cadre de la généralisation du préscolaire. De même, ils sont sélectionnés en fonction de la proximité de leur résidence des écoles, tout en bénéficiant d'une formation qui renforce leurs capacités et compétences. 








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