La décision de Bank Al-Maghrib de maintenir le taux directeur inchangé à 3% n’a pas surpris les experts de Fitch Solutions. « Comme nous l’avions prévu, Bank Al-Maghrib (BAM) a maintenu son taux directeur de référence à 3,00% pour le troisième trimestre consécutif le 19 décembre. Parallèlement, le 20 décembre, le Haut Commissariat au Plan (HCP) a publié des chiffres montrant que l’inflation a décéléré de 4,3% en glissement annuel en octobre à 3,6% en novembre », explique l’agence de notation internationale dans une nouvelle étude.
Ainsi, Fitch pense que la banque centrale maintiendra son taux directeur à 3 % pour l’ensemble de 2024 pour deux raisons majeures. Premièrement, malgré une décélération continue de l’inflation au premier trimestre 2024, les réformes des subventions en avril 2024 (y compris la suppression progressive des subventions au gaz butane, au blé et au sucre) entraîneront une hausse modérée des prix intérieurs au-delà du trimestre. « Ce rebond maintiendra l’inflation à un niveau stable en 2024, mais sera insuffisant pour susciter un changement d’orientation monétaire. BAM sera également à l’aise avec une inflation légèrement supérieure à son objectif implicite de 2%, car elle cherche à soutenir la croissance après le séisme d’Al-Haouz en septembre 2023 », souligne-t-on.
Deuxième raison : Fitch Solutions pense que la banque centrale s’abstiendra de réduire son taux directeur étant donné l’écart de taux d’intérêt négatif avec la Banque Centrale Européenne (BCE).
A moyen terme, BAM cherchera à aligner ses taux directeurs avec celui de la BCE.
« Actuellement, cet écart est négatif de 100 points de base (Pb), le plus négatif depuis la création de la BCE. Bien que le Maroc ait mis en œuvre des mesures visant à accroître la flexibilité des flux de capitaux et ait introduit certains changements dans son régime de change en 2018 et 2020, ce qui donne à BAM une plus grande latitude pour maintenir un différentiel de taux d’intérêt négatif avec la BCE, nous maintenons que BAM cherchera à aligner ses taux directeurs avec celui de la BCE à moyen terme. Ceci afin de maintenir son cadre de change géré, car le dirham marocain est rattaché à un panier de devises composé de 40 % de dollars américains et de 60 % d’euros (avec une marge de fluctuation de 5 %) », explique Fitch. « Notre équipe Europe prévoit une réduction de 50 points de base du taux directeur de la BCE d’ici 2024, mais même avec cet ajustement, l’écart entre le taux directeur du Maroc et celui de la BCE restera négatif tout au long de l’année », ajoute l’agence de notation internationale.
Cela dit, d’autres surprises baissières concernant l’inflation, résultant peut-être d’une production agricole meilleure que prévu qui pèserait sur les prix alimentaires nationaux, posent un risque à la baisse pour nos prévisions de taux d’intérêt, affirme-telle.
Pour rappel, le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM), réuni le 19 courant, a décidé de maintenir inchangé le taux directeur à 3%. « Le Conseil a jugé que le niveau actuel de 3% du taux directeur reste approprié et favorise le retour de l’inflation à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix », a expliqué BAM dans un communiqué publié à l’issue de la dernière réunion trimestrielle de son Conseil au titre de l’année 2023.
S’agissant de l’inflation domestique, le Conseil a noté un ralentissement sensible qui devrait se poursuivre à moyen terme. En effet, depuis le pic de 10,1% atteint en février dernier, l’inflation a décéléré progressivement pour revenir à 4,3% en octobre et terminerait l’année avec une moyenne de 6,1% contre 6,6% en 2022.
Ainsi, Fitch pense que la banque centrale maintiendra son taux directeur à 3 % pour l’ensemble de 2024 pour deux raisons majeures. Premièrement, malgré une décélération continue de l’inflation au premier trimestre 2024, les réformes des subventions en avril 2024 (y compris la suppression progressive des subventions au gaz butane, au blé et au sucre) entraîneront une hausse modérée des prix intérieurs au-delà du trimestre. « Ce rebond maintiendra l’inflation à un niveau stable en 2024, mais sera insuffisant pour susciter un changement d’orientation monétaire. BAM sera également à l’aise avec une inflation légèrement supérieure à son objectif implicite de 2%, car elle cherche à soutenir la croissance après le séisme d’Al-Haouz en septembre 2023 », souligne-t-on.
Deuxième raison : Fitch Solutions pense que la banque centrale s’abstiendra de réduire son taux directeur étant donné l’écart de taux d’intérêt négatif avec la Banque Centrale Européenne (BCE).
A moyen terme, BAM cherchera à aligner ses taux directeurs avec celui de la BCE.
« Actuellement, cet écart est négatif de 100 points de base (Pb), le plus négatif depuis la création de la BCE. Bien que le Maroc ait mis en œuvre des mesures visant à accroître la flexibilité des flux de capitaux et ait introduit certains changements dans son régime de change en 2018 et 2020, ce qui donne à BAM une plus grande latitude pour maintenir un différentiel de taux d’intérêt négatif avec la BCE, nous maintenons que BAM cherchera à aligner ses taux directeurs avec celui de la BCE à moyen terme. Ceci afin de maintenir son cadre de change géré, car le dirham marocain est rattaché à un panier de devises composé de 40 % de dollars américains et de 60 % d’euros (avec une marge de fluctuation de 5 %) », explique Fitch. « Notre équipe Europe prévoit une réduction de 50 points de base du taux directeur de la BCE d’ici 2024, mais même avec cet ajustement, l’écart entre le taux directeur du Maroc et celui de la BCE restera négatif tout au long de l’année », ajoute l’agence de notation internationale.
Cela dit, d’autres surprises baissières concernant l’inflation, résultant peut-être d’une production agricole meilleure que prévu qui pèserait sur les prix alimentaires nationaux, posent un risque à la baisse pour nos prévisions de taux d’intérêt, affirme-telle.
Pour rappel, le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM), réuni le 19 courant, a décidé de maintenir inchangé le taux directeur à 3%. « Le Conseil a jugé que le niveau actuel de 3% du taux directeur reste approprié et favorise le retour de l’inflation à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix », a expliqué BAM dans un communiqué publié à l’issue de la dernière réunion trimestrielle de son Conseil au titre de l’année 2023.
S’agissant de l’inflation domestique, le Conseil a noté un ralentissement sensible qui devrait se poursuivre à moyen terme. En effet, depuis le pic de 10,1% atteint en février dernier, l’inflation a décéléré progressivement pour revenir à 4,3% en octobre et terminerait l’année avec une moyenne de 6,1% contre 6,6% en 2022.