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Plan d’annexion de la Cisjordanie : A l’approche du 1er juillet, la diplomatie s’active


Vendredi 12 Juin 2020

L’OCI dénonce, l’UE s’inquiète, l’Autorité présente un contre plan et Netanyahu reste inexorable.



Plan d’annexion de la Cisjordanie : A l’approche du 1er juillet, la diplomatie s’active
Lors d’une conférence de presse au terme de sa visite en Israël, le ministre allemand a indiqué avoir fait état « des sérieuses inquiétudes (allemandes et européennes) au sujet des conséquences éventuelles» du projet controversé d’Israël d’annexer des pans entiers de la Cisjordanie et de la vallée du Jourdain. Réitérant par la même occasion la position de Berlin et de Bruxelles sur la question, Heiko Maas a souligné «que l’annexion est incompatible avec le droit international», appelant à la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens et rappelant l’attachement de Berlin à la solution à deux Etats.

Annoncé fin janvier à Washington, ce projet prévoit l’annexion par Israël de ses colonies et de la vallée du Jourdain en Cisjordanie --un territoire palestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans-- et la création d’un Etat palestinien sur un territoire amputé.

Si l’Etat hébreu annexe les colonies de Cisjordanie, où vivent 450.000 colons auprès de plus de 2,7 millions de Palestiniens, que feront alors les pays européens ? Imposer des sanctions à Israël ? Reconnaître une Palestine indépendante ?

Faute de sanctions Netanyahu reste inébranlable

L’UE, qui s’oppose ouvertement au plan, a demandé à Israël de renoncer à l’annexion, sans toutefois parler d’éventuelles mesures de représailles.

«Je n’ai pas beaucoup d’estime pour la politique qui consiste à émettre des menaces alors qu’aucune décision n’a encore été prise» par Israël, a déclaré Maas.

Paris a de son côté appelé «à s’abstenir de toute mesure unilatérale susceptible de nuire à une reprise des négociations». 

Israël tente d’éviter une réaction trop vive des Européens, car si Washington est le premier allié diplomatique de l’Etat hébreu, Bruxelles est son premier partenaire commercial. Ce qui ne l’empêche pas de s’accrocher à son plan d’annexion de la Cisjordanie. Le plan américain sera «suivi de façon responsable, en coordination complète» avec Washington, tout en préservant les «intérêts stratégiques» et les accords de paix qui lient Israël, a assuré l’homologue israélien de Maas, Gabi Ashkénazi.

L’annexion a aussi été au menu de la rencontre de Maas avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le ministre de la Défense, Benny Gantz.

Selon le bureau de Netanyahu, celui-ci aurait déclaré au diplomate allemand que tout «plan réaliste devra reconnaître les colonies israéliennes». 

Israël n’a pas autorisé Maas à se rendre en Cisjordanie, sous prétexte des restrictions sur les coronavirus, tout en autorisant les travailleurs palestiniens à entrer et sortir d’Israël.

Une «contre-proposition» palestinienne

L’Autorité palestinienne avait annoncé mardi avoir soumis une «contre-proposition» au plan américain pour le ProcheOrient et appelé les Européens à faire pression sur Israël pour éviter une annexion de pans de la Cisjordanie occupée. 

Les Palestiniens ont soumis une «contre-proposition» au plan américain pour le Proche-Orient, a affirmé mardi le Premier ministre de l’Autorité palestinienne Mohammed Shtayyeh. 

«Nous avons soumis une contre-proposition au Quartet (Union européenne, ONU, Russie et Etats-Unis, NDLR) il y a quelques jours», a déclaré Shtayyeh, précisant que ce texte de «quatre pages et demie» proposait la création d’un «Etat palestinien souverain, indépendant et démilitarisé» et des «modifications au tracé de frontières lorsque nécessaire».

«Nous déclarerons un Etat fondé sur les lignes de 1967 si Israël annexe la Cisjordanie», a-t-il également dit, soulignant que l’annexion représenterait une «menace existentielle» pour le peuple palestinien.

S’adressant aux membres de l’Association de la presse étrangère à Ramallah, M. Shtayyeh a réaffirmé que si Israël allait de l’avant avec ce plan d’annexion, cela constituerait une grave violation des accords passés avec l’Autorité palestinienne.

Outre la coordination en matière de sécurité qui a déjà pris fin, il a assuré que la reconnaissance d’Israël pourrait également être remise en question.



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