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Culture

Peinture : Abdeslem Azdem, un artiste qui sculpte la douleur


Rédigé par Dounia EL HAJJAJI le Mercredi 16 Mars 2022



Azdem sculpte la douleur et le difforme du corps en beauté perçue dans ses oeuvres. Il montre la faiblesse de l’homme face à cette douleur, et sa quête continue de la perfection.

Un Sisyphe avec son poids de la vie surélevé et remarqué grâce à la tête penchée asexuée. Une douleur creusée et gravée dans ses oeuvres à travers des signes et des formes géométriques. Ce demi corps qui ne révèle qu’un demi mot, laisse méditer sa position pour contempler la profondeur de la pensée de cet artiste minimaliste. Une ambigüité constatée qui montre l’absurdité et la complexité de la vie vécue par tout Sisyphe.

C’est un artiste pluridisciplinaire qui fait intervenir la sculpture et la peinture pour constituer son langage philosophique particulier. Avec des formes géométriques, il crée son univers parfait.

Le carré constitue une signature de cet artiste. Il remplace le coeur de ses corps difformes. Ce carré est une figure anti-dynamique, ancrée sur quatre côtés. Il montre l’arrêt, ou l’instant prélevé. Le carré implique une idée de stagnation, de solidification ; voire de stabilisation dans la perfection.

Durant ce moment de stabilité, où la méditation prend sa place, Azdem essaie de recréer ce monde propre à lui, avec son caractère de plénitude et d’universalité.

Ce carré, qui prend la place et le symbole du coeur, dessine l’amour et la passion au sein de la douleur. Cette présence du carré impose toutes ces valeurs qui n’échappent pas de toutes les oeuvres de cet artiste. Abdeslem Azdem, peintre et sculpteur autodidacte, est né à Taza en 1952. Il grandit à Marrakech et à Casablanca.

Il a été écrit, ailleurs, que « Les créations de Abdeslem Azdem sont liées aux états mystiques des quêteurs en général (en sciences, philo, arts et cultures). Elles s’inspirent de la relation qui cohabite, entre l’être méditant et son savoir, visant les seuils des vérités rêvées ».

Abdeslem Azdem obtient sa licence en sociologie à Rabat en 1980, et y enseigne la philosophie, mais quitte cette activité en 2005.

Azdem a, ainsi « choisi le carré -comme support en peinture- avec toutes ses symboliques idéelles ; le gré, la céramique et le bronze pour ses sculptures afin de recréer un monde à lui. Ses oeuvres tâchent de figurer l’idéel et d’abstraire le figuratif. C’est la démarche artistique qu’il a choisie en essayant de rétrécir la distance entre peinture et sculpture dont l’homme. La quête et la méditation sont les sujets qui le passionnent ».


Dounia EL HAJJAJI