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Parti de l’Istiqlal : Plaidoyer pour un Maroc à une seule vitesse [INTÉGRAL]


Rédigé par Mina ELKHODARI et Youssef BENKIRANE Dimanche 26 Octobre 2025

Appelant à une refonte en profondeur de l’architecture territoriale et à une diversification de l’économie rurale, le Secrétaire Général du Parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka, a réaffirmé la nécessité d’un modèle plus équilibré et inclusif, capable de faire avancer le Maroc «à une seule vitesse».



Pour bâtir un «Maroc à une seule vitesse», le Secrétaire Général de l’Istiqlal plaide pour une refonte de l’architecture territoriale.
Pour bâtir un «Maroc à une seule vitesse», le Secrétaire Général de l’Istiqlal plaide pour une refonte de l’architecture territoriale.
Lors de deux grandes rencontres tenues à Casablanca et Taza jeudi et samedi derniers, le leader du parti de la Balance a livré un diagnostic lucide des déséquilibres régionaux et appelé à une nouvelle gouvernance fondée sur la justice territoriale, la responsabilité collective et la bonne gestion des ressources publiques.


Rompre avec la logique d’un Maroc à deux vitesses

«Le moment est venu de mettre rapidement fin à la logique d’un Maroc à deux vitesses, conformément à la Vision Royale», a déclaré M. Baraka. Pour lui, l’équité territoriale et sociale doit passer par une répartition équilibrée des investissements publics et une meilleure efficacité de la dépense publique.

Citant le Projet de Loi de Finances 2026, il a rappelé que 140 milliards de dirhams seront consacrés aux secteurs de l’Education et de la Santé, soit trois fois le budget mobilisé pour accueillir la Coupe du Monde 2030. «Le véritable problème n’est pas la taille des investissements, mais leur gouvernance et les résultats concrets sur le terrain», a-t-il insisté.


Des disparités territoriales persistantes

Devant un auditoire mobilisé à Casablanca, Nizar Baraka a souligné la persistance des écarts entre les mondes urbain et rural. En 2024, le taux de pauvreté multidimensionnelle s’élève à 13,1% dans les campagnes, contre 6,8% en milieu urbain. Trois régions littorales concentrent près de 60% du PIB national, tandis que les zones rurales continuent de perdre des emplois : –107.000 en 2025, contre +113.000 créés dans les villes.

À Taza, où le taux de chômage atteint 29%, la pauvreté frôle 49% à Bouiblane, bien au-dessus de la moyenne rurale nationale qui s’élève à 13%. Des chiffres alarmants, selon le chef du parti, qui appellent à une mobilisation accrue des élus locaux – au nombre de 135 dans la province – pour inverser la tendance.

Néanmoins, Baraka a rappelé que le Maroc déploie depuis plus de 30 ans des politiques de réduction des disparités, à travers des programmes comme celui de Réduction des Disparités Territoriales et Sociales (PRDTS), doté de 50 milliards de dirhams (2013-2024), ou encore l’INDH et le Programme d’Approvisionnement Groupé en Eau Potable des Populations Rurales (PAGER).
Ces initiatives ont permis des progrès, notamment en matière d’accès à l’eau potable – la province de Taza devant être entièrement approvisionnée d’ici 2028 – et d’entretien de certaines routes rurales. Mais de nombreux chantiers restent inachevés faute de moyens et de vision intégrée.


La recette pour un «Maroc à une seule vitesse» !

Pour bâtir un «Maroc à une seule vitesse», le Secrétaire Général de l’Istiqlal a plaidé pour une refonte de l’architecture territoriale et une redéfinition du rôle des collectivités locales. Beaucoup d’entre elles, a-t-il noté, manquent de moyens humains et financiers pour répondre aux attentes citoyennes, alimentant ainsi une crise de confiance.

Il a appelé à une décentralisation effective, à la professionnalisation de la gestion locale, à la transparence dans l’action publique et à la mise en place de contrats de convergence territoriale entre les régions, provinces et communes.
Pour Baraka, il est temps de dépasser les programmes fragmentés et d’adopter une approche territoriale intégrée combinant infrastructures, hôpitaux, écoles, connectivité numérique et protection sociale. Il a également mis en avant le potentiel de la nouvelle Charte de l’investissement, qui accorde une prime de 10% aux porteurs de projets implantés dans des zones comme Taza.

En faveur de la région, il a cité plusieurs projets structurants, dont l’autoroute Taza-Guercif-Nador, qui réduira le trajet à deux heures et reliera la région au port de Nador West Med. Un projet stratégique, selon lui, qui ouvrira la voie à de nouveaux débouchés à l’export et stimulera l’investissement régional.


Diversifier l’économie rurale et réformer la protection sociale

L’urgence de diversifier l’économie rurale, trop dépendante d’une agriculture vulnérable à la sécheresse, figure parmi les priorités, souligne Baraka. Il préconise la création de zones d’activité de proximité, le développement du télétravail et du e-commerce rural, ainsi que le soutien à l’entrepreneuriat local. Ces leviers, selon lui, permettront de créer de nouvelles chaînes de valeur et de renforcer la résilience des territoires.

Sur le plan social, il a plaidé pour une réforme en profondeur de la protection sociale, affirmant que «l’aide doit devenir un tremplin, non une béquille». Cette transformation doit favoriser la dignité, la capacité d’autonomie et la durabilité des politiques sociales, afin d’atteindre l’objectif d’un «zéro retour à la pauvreté».


Les jeunes et les femmes, moteurs du changement

À Casablanca comme à Taza, les différents intervenants ont insisté sur le rôle déterminant des jeunes et des femmes dans la construction du Maroc de demain. Leur implication dans le leadership territorial, culturel, économique et social est jugée essentielle pour impulser un développement inclusif.

Ils ont également mis en avant la nécessité d’une économie productive et solidaire, portée par l’entrepreneuriat vert, digital et social, ainsi qu’une transformation numérique favorisant l’inclusion civique et l’accès équitable aux services publics.

In fine, les participants ont appelé à la mise en place d’un pacte moral et civique fondé sur la confiance mutuelle et la responsabilité partagée. Pour eux, le véritable défi du Maroc n’est plus d’imaginer une vision, mais de garantir son exécution juste, équilibrée et concertée sur l’ensemble du territoire.
 
 

​Trois questions à Nizar Baraka : “La création d’une zone industrielle à Taza permettra de dynamiser l’emploi des jeunes”

Le Secrétaire Général du Parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka, a répondu à nos questions sur le développement territorial de la province de Taza, en marge d’une rencontre de communication organisée par le Parti de la Balance dans la ville.
Le Secrétaire Général du Parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka, a répondu à nos questions sur le développement territorial de la province de Taza, en marge d’une rencontre de communication organisée par le Parti de la Balance dans la ville.
  • Quelle est l’importance de cette rencontre que vous tenez à Taza, quelques semaines après le discours Royal sur l’importance d’œuvrer pour un Maroc à une seule vitesse ?
 
- C’est le jour du bilan. Cet événement nous a permis de passer en revue les projets de développement réalisés aux niveaux national, régional et provincial, ainsi que d’évaluer leur impact sur le développement territorial. Il s’agissait aussi de montrer, preuves à l’appui, que les grands chantiers nationaux vont de pair avec les programmes sociaux et s'inscrivent dans une logique de développement global du Maroc, de Tanger à Lagouira, sans exception. À l’échelle provinciale, cette rencontre a permis de mettre en évidence les lacunes persistantes à Taza, dont on est conscient, notamment dans les domaines de la santé, des infrastructures routières et de l’investissement. Ainsi, nous avons tracé une vision claire du développement territorial, inscrite dans le cadre d’une politique intégrée et à forte impact telle que prônée par SM le Roi Mohammed VI. L’objectif est de faire en sorte que le train du développement dans les régions et provinces, notamment à Taza, s’aligne pleinement sur la dynamique nationale en cours.
 
  • Comment s’articule cette politique ?
 
- Malgré des avancées notables, notamment dans le développement des infrastructures routières et hydrauliques, la province de Taza reste confrontée à de nombreux défis, notamment le chômage, la pauvreté et la dégradation des services de santé. La politique en vue vise à remédier à ces difficultés en instaurant un modèle de développement territorial aligné aux aspirations des habitants. Elle repose sur la réduction des inégalités territoriales et sociales, la stimulation des investissements pour dynamiser l’emploi des jeunes, notamment à travers la création d’une zone industrielle dans la ville, et l’amélioration du revenu moyen par habitant.
 
  • Vous avez insisté sur le rôle de la jeunesse dans le développement de sa communauté. Comment évaluez-vous la capacité des jeunes à s’impliquer pleinement à l’approche des prochaines élections ?
 
- Le nouveau Code électoral offre désormais aux jeunes une réelle opportunité de s’impliquer pleinement dans l’action politique. La jeunesse marocaine est de plus en plus consciente de son rôle dans la vie publique et dans l’amélioration des conditions de sa communauté. Reste donc à traduire cette prise de conscience en une participation active et responsable, que ce soit en se portant candidats aux élections ou en exprimant sa volonté en s’inscrivant sur les listes électorales.
 
 

Alliances istiqlaliennes : Levier d’expertise au service de la réflexion nationale

Les Alliances istiqlaliennes, qui regroupent ingénieurs, économistes, médecins, juristes, enseignants, femmes et jeunes du Parti de l’Istiqlal, constituent de véritables cadres d’expertise au service de la réflexion et de la proposition. Chacune, à partir de son domaine d’intervention, contribue à l’élaboration de réponses concrètes aux grands défis sociétaux. Leur vocation est de mettre la compétence au service de l’action politique, en établissant un pont entre les milieux professionnels et la sphère partisane.
 
Cette dynamique s’est illustrée lors de la conférence-débat organisée le jeudi 23 octobre à Casablanca par l’Alliance des Ingénieurs Istiqlaliens, en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer. Les échanges entre ingénieurs et chercheurs y ont nourri une réflexion approfondie, posant les bases de propositions et recommandations ambitieuses en faveur d’un modèle de développement équilibré et inclusif.
 

Fès - Oujda : L’électrification de la ligne ferroviaire bientôt actée

Approché par «L’Opinion» en marge d’une rencontre organisée par le Parti de l’Istiqlal à Taza, le ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, a indiqué que le projet de raccordement de la ligne Fès-Oujda au réseau national d’électricité est en cours, pour le budget d’un milliard et demi de dirhams. «Il sera probablement fin prêt d’ici la mi-2026, selon l’évolution des travaux», a-t-il fait savoir.

Selon le ministre, ce projet fait partie d’un programme d’envergure de l’Office national des chemins de fer (ONCF) visant à moderniser la ligne ferroviaire Rabat-Oujda, à travers le renouvellement de la flotte ferroviaire et la création d’une double voie entre Fès et Taza. L’objectif, poursuit-il, est de réhabiliter la ligne afin de réduire le temps de trajet entre les deux villes tout en offrant un cadre de voyage de qualité pour les passagers, conformément à la stratégie de modernisation du réseau national.
Ce projet s’ajoute à la nouvelle gare ferroviaire de Taza, entrée en service début septembre. Dotée d’une enveloppe globale de 50 millions de dirhams, cette gare moderne, fonctionnelle et pensée pour le confort des voyageurs, est située à proximité des principales artères de la ville. Elle s’impose désormais comme un véritable repère urbain et ouvre la voie à de nouvelles liaisons vers Fès et Al Hoceïma.

Il est à noter que la ligne ferroviaire reliant Fès à la région de l’Oriental constitue aujourd’hui un calvaire pour les passagers qui souhaitent se rendre à Taza ou à Oujda : voitures obsolètes, vitesse limitée à 30 km/h dans certaines zones, temps de trajet excessif au regard de la distance, sans oublier les pannes récurrentes qui transforment le voyage en véritable épreuve.
 
 








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