Cette question est demeurée en suspens depuis la publication de l'offre Maroc pour le développement de la filière de l’hydrogène vert, le 11 mars dernier. Dans un pays souffrant de stress hydrique, où trouver l’eau nécessaire à la production d’hydrogène ?
En effet, le gaz hydrogène (H2) est obtenu à travers un processus d'électrolyse de l'eau (H2O). Or, cette eau doit être la plus pure possible, car les impuretés peuvent affecter la conductivité électrique et la durabilité des électrolyseurs. En excluant les sources d’eau douce, la solution reste le dessalement d’eau de mer.
C’est l’option confirmée par la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable Leila Benali, qui s’est exprimée dans une rencontre à la CGEM ce 2 avril. Mais qui va financer ces infrastructures ? “Nous avons insisté dans l’offre hydrogène pour qu’il y ait une planification coordonnée à tous les niveaux et pour toutes les infrastructures, et cela concerne évidemment les infrastructures de dessalement”, a expliqué la ministre.
Ainsi, pour les projets d’usines de dessalement en chantier ou en projet par l’Etat, “nous avons dit au ministère de l'Equipement d'essayer de surdimensionner autant que faire se peut ces usines de dessalement”, a confié Leila Benali. Cela permettra à la fois de réaliser des économies d'échelle sur le coût de l'énergie et celui de l’eau dessalée, ainsi que de rendre des quantités disponibles pour d’éventuels projets d’hydrogène.
Le ministère de l’Energie encourage également une gouvernance concertée, pour que “s’il y a une ensemble d'investisseurs qui se retrouvent dans la même région, il y ait des infrastructures mutualisées”, a poursuivi la ministre.
Cette mutualisation concerne aussi bien les usines de dessalement, que les ports et “à terme, si ces investisseurs le demandent, un hydroduc de Dakhla à Tanger et jusqu’à Tarifa, en format Partenariat Public Privé avec quelques millions de dollars d’investissement de l’Etat”, a conclu Leila Benali.