Habités par l’espoir malgré la détresse, la pauvreté et l’enclavement, les habitants de la ville de Taza ont pris part, dimanche, à une rencontre de communication organisée par le Parti de l’Istiqlal sous le thème : « Moraliser l’action politique, un levier essentiel pour un véritable développement du Maroc émergent ».
Cet événement, marqué par la présence de ministres istiqlaliens, d’élus et de parlementaires, était consacré à la présentation du bilan des projets de développement réalisés dans la province, tout en mettant en lumière les insuffisances persistantes et les politiques envisagées pour y remédier.
En d'autres termes, il s'agit de poser les bases d’un modèle de développement territorial en phase avec les aspirations des habitants et en mesure de relancer la dynamique économique et sociale espérée par la ville.
Devant une salle comble, le Secrétaire général du Parti de la Balance, Nizar Baraka, a regretté la faiblesse des indicateurs de développement dans la province. Entre un taux de chômage de 29 % et un niveau de pauvreté qui atteint 49 % à Bouiblane, par exemple, la province se heurte à une réalité désolante, presque implacable, que les habitants paient au quotidien à travers la dégradation de leurs conditions de vie.
Le Chef du Parti attribue cette réalité à la répartition déséquilibrée des investissements en raison de la faible attractivité de la province, hormis quelques porteurs de projets soutenus dans le cadre de la Charte d’investissement.
Cette situation n’est pas propre à la province de Taza. Aujourd’hui, seules trois régions contribuent à hauteur de 60 % du produit intérieur brut (PIB), ce qui signifie que neuf régions peinent encore à atteindre un niveau de développement économique et social équitable. « Une réalité qui demeure inacceptable alors qu’on ambitionne de bâtir un Maroc à une seule vitesse, où les disparités spatiales et territoriales ne doivent plus avoir de place conformément à la vision royale », souligne le Chef du Parti.
Pour combler ce fossé abyssal, Nizar Baraka a insisté sur la nécessité de sortir du cadre des politiques traditionnelles pour mettre en place des programmes intégrés englobant le développement des infrastructures et le développement humain, afin de garantir un développement global et équilibré, capable de réduire les disparités territoriales et d’assurer la justice sociale et spatiale escomptées.
Une jeunesse en quête d’emploi
Devant une salle comble, le Chef du Parti de la Balance a souligné le déploiement de programmes de développement d’envergure dans la province. Dans le domaine de la santé, Nizar Baraka a reconnu les lacunes persistantes freinant l’accès de la population à des services de santé de qualité, soulignant l’importance des investissements déployés dans ce domaine vital, ayant donné lieu à la création de 1 000 centres de santé dans plusieurs régions, outre l'augmentation du budget de la santé au titre du projet de loi des finances de 2026.
Pour ce qui est des projets propres à la région, Baraka a annoncé plusieurs projets structurants, dont l’autoroute Taza-Guercif-Nador, qui réduira le trajet à deux heures et reliera la région au port de Nador West Med. Un projet stratégique destiné à ouvrir la voie à de nouveaux débouchés à l’export et à stimuler l’investissement régional. Il a également rappelé la finalisation de la réhabilitation de 321 km de routes, dont des routes rurales, en vue de désenclaver les zones reculées et améliorer l'accessibilité aux services de base.
Mais l'annonce qui a suscité le plus d'enethousiasme parmi l'assistance composée essentiellement de gens du cru, c'est celle sur le projet de création d’une zone industrielle visant à dynamiser l’emploi, en particulier des jeunes, dans les secteurs du textile et des solutions de câblage.
Vers une interconnexion hydraulique entre Taza et Sefrou
Nizar Baraka a par ailleurs souligné que la province de Taza dispose des ressources en eau nécessaires à l’horizon 2028, mais qu’elle reste tout de même confrontée à un risque accru de stress hydrique, notamment dans les zones reculées. La province dispose désormais de 200 m³ par habitant, bien en deçà de la moyenne nationale qui s'élève à 650 m³, a-t-il alerté.
Pour remédier à cette situation et améliorer l’approvisionnement de la province en eau, le ministère de l’Équipement examine un projet d’interconnexion entre le barrage de Ribat El Kheir de Sefrou et Taza, a-t-il poursuivi.
Le Secrétaire général a appelé à développer le tourisme rural et écologique, soulignant que la province de Taza dispose d’importants atouts écologiques et d’un riche patrimoine historique qui mérite d'être valorisé. Dans cette optique, il a lancé un appel à la société civile en vue de s’impliquer dans la mise en valeur de ces potentialités, avec un intérêt particulier pour le développement de l’artisanat et des industries agroalimentaires.
Enfin, Nizar Baraka a exprimé sa vive inquiétude face à un possible faible taux de participation aux élections de 2026, ce qui pourrait, selon lui, nuire à la crédibilité du prochain gouvernement chargé de superviser des négociations décisives sur le plan d’autonomie du Sahara, sous souveraineté du Royaume. Il a souligné que l’implication des citoyens dans le processus électoral permettrait aux institutions élues de gagner en crédibilité et de facto d’accélérer la résolution de ce différend régional.
Faisant allusion à l'éventualité d'une réouverture des frontières algéro-marocaines, fermées depuis 1994, au grand dam des populations frontalières des deux pays, dont font partie les habitants de Taza, le secrétaire général de l'Istiqlal a conclu son intervention par ces mots pleins d'espoir: “Nous aurons l’occasion de relancer le Maghreb arabe, ouvrant la voie à la création d’un grand marché économique de 100 millions d’habitants, tout en assurant stabilité et paix dans la région”.





















