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Nous sommes à un jet de pierre du douar Errahma, l’un des derniers îlots de baraques encore debout à la Cité des fleurs. Il est à peine huit heures du matin en cette journée de mai aux faux airs estivaux. Une file de femmes et d’enfants s’étire déjà devant un point d’eau, tandis que le vrombissement régulier d’un bulldozer, à une perche d’arpent de là, donne la mesure d’une démolition désormais bien engagée.
Jonché de débris de briques, de mégots de cigarettes, de canettes vides de soda, de cartes de recharge téléphonique à petites coupures, de tuiles et de bouts de plastique fondu, le vieux sol craque sous les pas. Ce douar, comme bien d’autres, est en sursis. Depuis 2023, les opérations étatiques de résorption des bidonvilles se sont accélérées dans le cadre du programme national « Villes sans bidonvilles». Sur les 2700 baraques recensées dans la province, plus de la moitié ont déjà été démolies. Le reste est en cours, avec un budget affecté de 1,62 million de dirhams réparti sur trois ans.
Un peu à l’écart, Slimane, technicien communal en charge du suivi des relogements, pointe du doigt une série de lots délimités à la chaux : « Ce sont les terrains viabilisés pour les familles déjà relogées. Chaque lot correspond à un dossier validé par l’ANHI». Aussi, ajoute-t-il que sur les 1330 logements sociaux prévus à Mohammedia et Mansouria, environ 900 sont déjà attribués, les autres seront prêts dans les 24 mois à venir.
Ce travail s’accompagne d’un tri rigoureux des bénéficiaires, en lien avec la wilaya et les services sociaux, tandis que les s irrégularités dans les dossiers, les familles non déclarées ou en situation administrative floue freinent parfois le processus. Quoi qu'il en soit, le rythme reste soutenu et les engins de chantier n'arrêtent pas de gronder.
Dans une ruelle étroite, Latifa, mère de trois enfants, regarde, ébahie, l'effondrement de la dernière rangée de baraques voisines. Son relogement est prévu pour juillet, dans un appartement de 50 m² au quartier Al-Andalous. « J'ai le coeur serré, j'ai peur, mais j’ai au milieu de tout ça une sensation de joie inexpliquée. J'ai hâte de découvrir ce qui m'attend dans quelques mois », avoue-t-elle, non sans une certaine amertume.
Qu'on se le dise: le projet n’est pas exempt de critiques, compte tenu des relogements trop éloignés des lieux de travail, du manque de transports publics, de l'absence d’équipements de proximité… Mais pour les autorités, le plus important est de sortir définitivement de l’habitat insalubre.
Et pendant ce temps, à Errahma, les tôles s’envolent une à une, dans le vent printanier de Mohammedia.
Jonché de débris de briques, de mégots de cigarettes, de canettes vides de soda, de cartes de recharge téléphonique à petites coupures, de tuiles et de bouts de plastique fondu, le vieux sol craque sous les pas. Ce douar, comme bien d’autres, est en sursis. Depuis 2023, les opérations étatiques de résorption des bidonvilles se sont accélérées dans le cadre du programme national « Villes sans bidonvilles». Sur les 2700 baraques recensées dans la province, plus de la moitié ont déjà été démolies. Le reste est en cours, avec un budget affecté de 1,62 million de dirhams réparti sur trois ans.
Un peu à l’écart, Slimane, technicien communal en charge du suivi des relogements, pointe du doigt une série de lots délimités à la chaux : « Ce sont les terrains viabilisés pour les familles déjà relogées. Chaque lot correspond à un dossier validé par l’ANHI». Aussi, ajoute-t-il que sur les 1330 logements sociaux prévus à Mohammedia et Mansouria, environ 900 sont déjà attribués, les autres seront prêts dans les 24 mois à venir.
Ce travail s’accompagne d’un tri rigoureux des bénéficiaires, en lien avec la wilaya et les services sociaux, tandis que les s irrégularités dans les dossiers, les familles non déclarées ou en situation administrative floue freinent parfois le processus. Quoi qu'il en soit, le rythme reste soutenu et les engins de chantier n'arrêtent pas de gronder.
Dans une ruelle étroite, Latifa, mère de trois enfants, regarde, ébahie, l'effondrement de la dernière rangée de baraques voisines. Son relogement est prévu pour juillet, dans un appartement de 50 m² au quartier Al-Andalous. « J'ai le coeur serré, j'ai peur, mais j’ai au milieu de tout ça une sensation de joie inexpliquée. J'ai hâte de découvrir ce qui m'attend dans quelques mois », avoue-t-elle, non sans une certaine amertume.
Qu'on se le dise: le projet n’est pas exempt de critiques, compte tenu des relogements trop éloignés des lieux de travail, du manque de transports publics, de l'absence d’équipements de proximité… Mais pour les autorités, le plus important est de sortir définitivement de l’habitat insalubre.
Et pendant ce temps, à Errahma, les tôles s’envolent une à une, dans le vent printanier de Mohammedia.
Des efforts pharaoniques
Mohammedia n'est pas un cas isolé, mais demeure tout de même particulier. Notons, à titre informatif, que les statistiques globales donnent le tempo et annoncent la couleur de l’effort fourni à l'échelle du Royaume : 347.277 familles ont bénéficié du programme depuis 2004, selon le ministère de l’Habitat. Pourtant, 117.505 familles vivent encore dans des conditions précaires à travers le Royaume. Pour y répondre, l’État a lancé en 2024 un nouveau programme quinquennal ciblant 120.000 familles supplémentaires. Il s’appuie sur une collaboration étroite entre les autorités locales, les promoteurs immobiliers privés et les bénéficiaires eux-mêmes, invités à contribuer financièrement, selon leurs capacités.