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Actu Maroc

Marchés émergents : Le modèle marocain, voie de la croissance


Rédigé par A. CHANNAJE Lundi 10 Novembre 2025

L’Afrique du Nord connaît une forte reprise, mais la croissance régionale masque des disparités : la région devrait croître d’environ 4% d’ici 2025, tandis que le Maroc, aux côtés de l’Égypte, se démarque comme la locomotive d’une économie diversifiée, loin du piège de la rente.



L’Afrique du Nord émerge avec force sur la scène économique mondiale, mais cette résurgence masque une réalité à deux vitesses. Tandis que l’en‑ semble de la région est projeté pour une croissance combinée d’environ 4% pour 2025, c’est le Maroc qui incarne le mieux la réussite d’un modèle économique affranchi de la dépendance aux matières premières. Le Royaume, en tandem avec l’Égypte, s’impose comme la véritable locomotive régionale, contrastant avec la stagnation structurelle des pays encore prisonniers du piège de la rente, ressort‑il d’une récente analyse du magazine américain Global Finance intitulée «Afrique du Nord : en plein essor».
 
Vision stratégique et diversification

Selon Global Finance (GF), le succès marocain n’est pas le fruit du hasard, mais l’aboutissement d’une vision stratégique à long terme et d’une discipline de réformes ininterrompue. Loin de s’appuyer sur la richesse facile des hydro‑ carbures, Rabat a misé sur une transformation économique profonde, orientée vers l’exportation et l’intégration mondiale. Ce choix s’est traduit par des investissements colossaux dans les infrastructures de transport et d’énergie, positionnant le pays comme une plateforme logistique incontournable. Le magazine américain ajoute que le Maroc n’est plus aujourd’hui seulement une destination touristique. Il est devenu un acteur industriel majeur en Afrique. La construction d’un écosystème autour de l’indus‑ trie automobile est spectaculaire : le pays est devenu un important producteur et exportateur de véhicules, attirant des constructeurs et des équipementiers de premier plan. De même, les secteurs de l’aéronautique et des énergies renouvelables connaissent un essor rapide, créant des emplois qualifiés et assurant une meilleure résilience face aux chocs exogènes. Cette diversification est la raison fonda‑ mentale pour laquelle le FMI prévoit une croissance du PIB de 3,9% cette année, confirmant la justesse de son cap économique.
 
Cadre réglementaire solide, clé de la confiance

GF note, par ailleurs, que la solidité et la prévisibilité du cadre réglementaire marocain ont eu un impact direct et décisif sur la confiance des investisseurs étrangers. Le Maroc est large‑ ment considéré comme l’un des meilleurs environnements d’affaires en Afrique, attirant des géants mondiaux comme Procter & Gamble et Siemens. Ces investissements directs étrangers (IDE) ne sont pas de simples transferts de capitaux. Ils sont le moteur de l’innovation, du transfert de technologie et de la création de chaînes de valeur intégrées. Cette perception favorable a été confirmée par les agences de notation. Le reclassement par S&P de la dette souveraine marocaine en «investment grade» représente un tournant majeur. Il s’agit, selon GF, d’un sceau d’approbation qui atteste de la faible probabilité de défaut du Royaume et qui améliore considérablement ses conditions de financement sur les marchés internationaux. Cette reconnaissance consolide la position du Maroc non seule‑ ment comme un refuge de sta‑ bilité en Afrique du Nord, mais aussi comme une puissance émergente crédible.
 
Un pont financier et commercial vers l’Afrique

Selon GF, l’ambition du Maroc dépasse le simple développement national. Elle est profondément panafricaine. Le Royaume a su utiliser son secteur bancaire dynamique comme fer de lance pour son expansion continentale. Des institutions comme Attijariwafa Bank, Bank of Africa et le Groupe BCP ne sont plus des acteurs locaux, mais des banques régionales opérant dans plus de 25 pays subsahariens. Cette expansion financière et commerciale fait du Maroc le pont stratégique par excellence entre l’Europe et l’Afrique de l’Ouest. Le commerce transfrontalier, encouragé par ces infrastructures bancaires et logistiques, est la clé pour que l’Afrique du Nord réalise son aspiration de devenir un carrefour majeur reliant les trois continents.
 
Immobilité des voisins

Face à ce dynamisme, l’analyse de GF souligne que l’Algérie, la Libye et la Mauritanie restent largement des «économies de rente». Leur dépendance quasi exclusive aux revenus du pétrole et du gaz les expose aux aléas des cours mondiaux, ce qui freine toute diversification industrielle et perpétue un im‑ mobilisme économique. Cette situation met en lumière le risque d’une stagnation régionale si les pays ne suivent pas le modèle marocain d’ouverture et de diversification.

En somme, le contraste mis en évidence par Global Finance est clair : l’avenir de la croissance en Afrique du Nord dépendra de la capacité des nations à imiter le modèle de di‑ versification et d’ouverture du Maroc. Le potentiel démographique, industriel et géographique de l’Afrique du Nord est immense, mais il exige la pour suite des réformes structurelles et l’accélération de l’intégration régionale pour transformer ces économies en un bloc commercial cohérent et puissant. Le Maroc, par son exemple de stabilité, d’ouverture aux IDE et de leadership panafricain, est non seulement en tête de cette marche vers la prospérité, mais il est également le garant essentiel de l’ambition de la région de se positionner durablement comme un carrefour stratégique incontournable entre les continents.

Coût de la main d’œuvre : L’essor automobile inquiète l’Espagne

Le Maroc connaît une percée qualitative dans l’industrie automobile, le positionnant comme une puissance industrielle émergente en Afrique et un concurrent sérieux pour plusieurs pays européens, notamment l’Espagne, qui commence à exprimer une inquiétude croissante face aux progrès rapides du Royaume dans ce secteur, selon le journal El Diario.

Le média espagnol indique que le Royaume représente désormais un véritable défi pour l’industrie automobile espagnole, après être devenu un centre de production reconnu pour son efficacité et ses coûts de main‑d’œuvre bas, alors que les usines espagnoles voient leur compétitivité diminuer face à la dynamique accélérée de l’industrie marocaine.

Le journal s’appuie sur une étude réalisée par un cabinet de conseil international, qui montre que l’Europe figure parmi les régions les plus chères au monde en termes de coûts de production, la différence majeure avec l’Espagne résidant dans le coût de la main‑d’œuvre au Maroc. Selon l’étude, le coût de la main‑d’œuvre pour produire une voiture en Espagne s’élève à environ 955 $, contre 3300 $ en Allemagne et 600 $ en Chine, tandis qu’il ne dépasse pas 110 $ au Maroc, reflétant un net avantage compétitif pour le Royaume.

Le journal ajoute que cet écart de coût pousse les grandes entreprises européennes, comme Stellantis, à accroître leurs investissements au Maroc, qui est devenu une des‑ tination privilégiée pour la production de nouveaux modèles tels que la Peugeot 208 et, potentiellement à l’avenir, la Citroën C4. Cette évolution renforce la position du Maroc comme plateforme industrielle mon‑ diale alternative aux sites de production européens traditionnels.







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