Fin mars 1979, l’oreille musicale globalisée se réveille stupéfaite de jouissance. Un beau sursaut émotionnel et intriguant arrache l’ouïe à sa somnolence trempée dans le rock dure, le psychédélisme, le punk, le reggae, le ska, la new wave… Dégoulinant de soif de nouvelles sonorités, l’esprit se dresse subitement sur des notes qui apaisent, fluctuantes et charmeuses. L’étreinte est ferme quoique limitée dans le temps. Cette pépite se nomme « Breakfast in America ». France Culture s’accapare le phénomène en ces termes : « Certains le considèrent comme le meilleur groupe de rock ou de rock progressif. Supertramp, “super clochard”, c’est un son inclassable, souvent imité, souvent cité, jamais égalé, riche en tubes phares comme ‘’Breakfast in America’’ qui a marqué à la fois l’acmé et le début du déclin. Car c’est le paradoxe de Supertramp : ses immenses tubes restent très célèbres, mais son son, qui emprunte tant au jazz qu’à la comédie musicale, est si peu associé à un genre qu’on ne peut qualifier ce groupe de pionnier dans un style particulier. De son cofondateur, Rick Davies, tout juste disparu, on reconnaît un piano caractéristique autant que la puissance narrative de ses chansons qui fonctionnent comme de petits tableaux. » Ce son inclassable devient rapidement le son Supertramp. Rick Davies rencontre dix années auparavant son futur complice Roger Hodgson. Le premier veut s’extirper de la classe d’en bas, le second vit dans le superflu d’une classe supérieure. Le premier jure par le blues, le second est dans la légèreté de la pop. C’est Davies qui donne naissance au combo malgré des difficultés pesantes. La providence veut qu’il rencontre à Munich un mécène hollandais du nom de Stanley August Miesegaes dit Sam. Celui-ci croit fortement en les rêves de Rick et s’engage dans un financement hasardeux. Pendant ce temps, Roger Hodgson vivote chez Island Records où il fait la connaissance d’un jeune pianiste du nom d’Elton John. Il est à la recherche d’un envol lorsqu’il tombe sur une annonce de Davies qui souhaite monter « un groupe de compositions originales ». Les deux musiciens se rencontrent et se mettent rapidement au travail. Un premier album, portant simplement le nom de la formation, paraît en 1970. Il est suivi, un an plus tard, par « Indelibly Stamped ». Les ingrédients sont là mais pas encore la saveur. Le rayonnement est intimiste. Dissolutions, reformations, renforcements se suivent avec des rencontres déterminantes jusqu’à un semblant de stabilisation et la sortie en 1974 de « Crime of the Century » dédicacé à Sam et dont les chansons sont toutes créditées Davies/Hodgson, à la manière de Lennon/McCartney. Le succès critique balaie avec lui les fans du rock progressif, Pink Floyd et « The Dark Side of the Moon » (1973) appuient sans le savoir cette direction empruntée par Supertramp. L’opus s’ouvre sur le majestueux « School ». Il renferme également d’autres pépites telles « Bloody Well Right », « Hide In Your Shell » ou encore « Dreamer ». Une année après cette métamorphose paraît le relativement décousu « Crisis ? What Crisis ? » Le groupe décide d’oublier cette déconvenue et se remet au travail. En 1977 sort « Even in the Quietest Moment… », le cinquième essai studio du groupe. « L’album est enregistré dans sa totalité aux États-Unis, au Colorado et en Californie. Il atteint la douzième place dans les charts britanniques et y reste classé pendant vingt-deux semaines. Aux États-Unis, il atteint la seizième place du Billboard Pop Albums, principalement grâce au succès du single ‘’Give a Little Bit’’ (15e). Give a Little Bit que Roger Hodgson avait écrit vers l’âge de 19 ans et qu’il avait présenté au groupe pour l’enregistrement, cinq ou six ans plus tard. Hodgson a déclaré qu’il avait été inspiré par la chanson ‘’All You Need Is Love’’ de The Beatles, sortie au cours du mouvement Peace and love dans les années 1960. » La formation est prête à mordre, à s’épanouir.
Tornade du gain
Supertramp songe désormais à un coup de massue commercial. Pour ce faire, Rick Davies invite les membres du groupe à le rejoindre chez lui à Los Angeles : son Co-bâtisseur Roger Hodgson, le bassiste Dougie Thomson, le batteur Bob Siebenberg et le saxophoniste John Anthony Helliwell. Davies est alors à la manœuvre. Il signe ou cosigne six des dix titres de l’album « Breakfast in America ». Nous sommes en 1979 et l’opus s’écoule à 16 millions d’exemplaires de par le monde, uniquement pendant l’année de sa mise sur le marché. Il atteint les 20 millions plus tard. « La pochette de l’album montre à travers le hublot d’un avion une vue sur Manhattan où les gratte ciels ont été remplacés par des carafes, des tasses et des salières, et où une serveuse souriante, l’actrice Kate Murtagh (décédée le 10 septembre 2017), prend une pose imitant la statue de la Liberté, levant un grand verre de jus d’orange et serrant un menu portant le titre de l’album. » Signée par Mike Doud (auteur du design de « Physical Graffity » de Led Zeppelin), la pochette est gratifiée en 1980 d’un Grammy Awards, tout comme l’album. Rick Davies, l’enfant de Wittshire, est aux cimes de sa gloire. « Breakfast in America » aligne cinq hits singles : le morceau-titre de l’album, « Goodbye Stranger », « The Logical Song », « Take the Long Way Home » et « Child of vision ». Après le prémonitoire « … Famous Last Words… » (1982) Roger Hodgson quitte l’aventure Supertramp pour un long tour en solo. Davies tient le coup jusqu’en 1988 avant de dissoudre la formation, s’amusant à sortir du matériel jusqu’en 2002 et à donner des concerts. En 2010, une tentative de reformation avec Hodgson échoue. Rick dit que Davies n’y est pour rien, idem pour Roger à propos de Hodgson.
Tornade du gain
Supertramp songe désormais à un coup de massue commercial. Pour ce faire, Rick Davies invite les membres du groupe à le rejoindre chez lui à Los Angeles : son Co-bâtisseur Roger Hodgson, le bassiste Dougie Thomson, le batteur Bob Siebenberg et le saxophoniste John Anthony Helliwell. Davies est alors à la manœuvre. Il signe ou cosigne six des dix titres de l’album « Breakfast in America ». Nous sommes en 1979 et l’opus s’écoule à 16 millions d’exemplaires de par le monde, uniquement pendant l’année de sa mise sur le marché. Il atteint les 20 millions plus tard. « La pochette de l’album montre à travers le hublot d’un avion une vue sur Manhattan où les gratte ciels ont été remplacés par des carafes, des tasses et des salières, et où une serveuse souriante, l’actrice Kate Murtagh (décédée le 10 septembre 2017), prend une pose imitant la statue de la Liberté, levant un grand verre de jus d’orange et serrant un menu portant le titre de l’album. » Signée par Mike Doud (auteur du design de « Physical Graffity » de Led Zeppelin), la pochette est gratifiée en 1980 d’un Grammy Awards, tout comme l’album. Rick Davies, l’enfant de Wittshire, est aux cimes de sa gloire. « Breakfast in America » aligne cinq hits singles : le morceau-titre de l’album, « Goodbye Stranger », « The Logical Song », « Take the Long Way Home » et « Child of vision ». Après le prémonitoire « … Famous Last Words… » (1982) Roger Hodgson quitte l’aventure Supertramp pour un long tour en solo. Davies tient le coup jusqu’en 1988 avant de dissoudre la formation, s’amusant à sortir du matériel jusqu’en 2002 et à donner des concerts. En 2010, une tentative de reformation avec Hodgson échoue. Rick dit que Davies n’y est pour rien, idem pour Roger à propos de Hodgson.