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Culture

Littérature : Le conte à rebours pour sauver les traditions orales


Rédigé par Mouad MOUTAOUKIL le Mercredi 3 Juin 2020



Littérature : Le conte à rebours pour sauver les traditions orales
La littérature orale marocaine, et plus généralement maghrébine, regroupe un ensemble de contes, de poèmes, de chants, d’adages et parfois même de pièces théâtrales qui s’inscrivent dans un patrimoine culturel et identitaire commun. La langue maternelle est souvent vectrice de cette littérature. Par les multiples dialectes, darija et surtout tamazight, une légende où un conte s’adapte à son auditoire et à la région de sa naissance. C’est cette variabilité qui caractérise la coutume orale, elle est évolutive et muable, c’est aussi cette variabilité qui confère sa richesse à la littérature parlée. 

Tout comme en Afrique, il y a eu au Maroc, et surtout chez les Berbères, une conscience de l’importance du patrimoine littéraire, et des figures dédiées à la conservation et à la transmission de ce patrimoine ont toujours existé. En effet, on note l’existence de plusieurs groupes de référence pour la conservation et la transmission du patrimoine littéraire oral. 

Outre les chanteurs et conteurs «professionnels» qui existaient un peu partout, on cite notamment les figures des rrwayes dans le Sud du Maroc et des imedyazen dans le centre du Maroc. Les Imedyazen sont une troupe constituée de maîtres de l’art de la versification. 

Chanteurs et comédiens ambulants, ils font le tour d’un ensemble de villages pour présenter des spectacles poétiques que tout le monde attend et suit avec grande attention. Ils représentent la voix la plus entendue des intellectuels ruraux. L’Amdiaz (poète) est le personnage principal de la troupe et c’est lui qui recrute les autres membres.

Dans le monde urbain, notamment les villes de Marrakech et Fès, ce sont les conteurs qui constituent les vecteurs de la littérature orale, sous l’aile de l’institution de la halqa, qui perdure jusqu’à nos jours.Héritiers d’une longue tradition orale, les conteurs perpétuent cet art ancien du récit, pour le plus grand bonheur de leurs auditeurs, qu’ils soient marocains ou étrangers. Les conteurs les plus célèbres officient sur la place Jemaâ El-Fna de Marrakech. Des histoires sans fin transportent l’assistance dans un monde plein d’aventures et de voyages. Les auditeurs regroupés en cercle autour du conteur sont tellement absorbés par le déroulement des actions qu’ils en oublient le temps qui passe.

Quoique la tradition de la halqa survit toujours, on assiste probablement à ses derniers soupirs. Faut-il lancer le « conte à rebours », afin de sauver les traditions orales qui sont en voie de disparition ? 

Mouad MOUTAOUKIL







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