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Lionnes de l’Atlas : Quand l’esprit vacille, le rêve se dérobe !


Rédigé par Hamid YAHYA le Dimanche 27 Juillet 2025



Lionnes de l’Atlas : Quand l’esprit vacille, le rêve se dérobe !
Il est des défaites qui, au-delà du score, laissent une empreinte tenace, celle d’un rêve entrevu puis brutalement arraché. Celle des Lionnes de l’Atlas, en finale de la Coupe d’Afrique des Nations féminine 2024, appartient à cette catégorie cruelle. Portées par un stade olympique de Rabat incandescent avec des spectateurs survoltés venus de tous bords, elles ont tutoyé l’exploit avant de plier face à une implacable réalité : celle de la fragilité mentale aux heures décisives. Le football ne pardonne pas les absences mentales. Tout avait pourtant commencé comme dans un conte écrit pour l’Histoire. Une première période dominée avec brio, un football léché, précis, enthousiasmant. La paire Chebbak-Mssoudi en étincelle, une organisation tactique millimétrée, une sérénité presque désarmante. Le Nigeria, pourtant favori historique de la compétition, semblait soudainement vulnérable, comme pris de court.

À la pause, tous les indicateurs penchaient en faveur des Marocaines. Le Maroc menait 2-0, et, plus encore, semblait maîtriser son destin.

Mais le football, art impitoyable, ne s’accommode pas des certitudes précoces. Le retour des vestiaires fut le théâtre d’une inversion lente mais inexorable. Moins de tranchant, une baisse d’intensité, des approximations défensives… et, surtout, une fébrilité mentale qui s’installe, insidieuse. Le Nigeria, fidèle à sa réputation de résilience, a su flairer le doute, s’en nourrir et renverser la table. Trois buts encaissés en 32 minutes. Non par éclats de génie, mais parce que les Marocaines ont perdu pied, abandonnant le fil du match à leurs émotions. Ce revers n’est pas celui d’un échec tactique, du moins pas uniquement. Il révèle une fragilité plus profonde, plus structurelle : celle de la gestion mentale au plus haut niveau. Car si les statistiques sont équilibrées, le cœur du problème réside ailleurs. Le vrai enseignement de cette finale : le Maroc n’a pas perdu techniquement, il a perdu psychologiquement. À l’instar de l’élimination douloureuse face à la Zambie dans la course olympique, ou du naufrage des U20 au Mondial, un même syndrome semble hanter les sélections nationales féminines : l’incapacité à franchir le cap de la maturité émotionnelle dans les moments cruciaux.

Ce constat appelle à une réflexion urgente. À l’approche d’une nouvelle CAN féminine que le Maroc s’apprête à accueillir en mars prochain, l’heure est à la lucidité. Le chantier est immense : faut-il poursuivre avec Jorge Vilda, dont les choix tactiques et le manque de réactivité ont de nouveau interpellé ? Faut-il renouveler certaines joueuses visiblement en fin de cycle ? Une chose est sûre: l’élite ne se construit pas sur le talent uniquement, mais sur la résilience, l’orgueil et la gestion des émotions.

Les Lionnes de l’Atlas n’ont pas à rougir de leur parcours. Elles ont fait vibrer tout un pays. Mais les finales, ces ultimes marches vers la légende, ne se gagnent pas seulement avec du talent. Elles exigent de la rigueur, de la lucidité… et, particulièrement, cette trempe invisible qu’est la force mentale.



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