The Heritage Foundation, think tank US, a rendu public récemment son Indice annuel de liberté économique pour l’année 2024, plaçant le Maroc au 101ème rang mondial, avec un score de 56,8 points sur 100. Lancé en 1995, l’Indice, qui est à sa 30ème édition, évalue 184 économies mondiales dans quatre grands domaines et qui portent sur la liberté économique, à savoir : l’Etat de droit, la taille du gouvernement, l’efficacité de la réglementation et l’ouverture des marchés. A cet effet, 12 facteurs quantitatifs ont été utilisés pour calculer l’Indice : Droit de propriété, Intégrité du gouvernement, Efficacité judiciaire, Dépenses publiques, Pression fiscale, Santé fiscale, Liberté des affaires, Liberté de travail, Liberté monétaire, Liberté commerciale, Liberté d’investissement, et Liberté financière. Sur la base des scores obtenus (de 0 à 100), les pays sont classés en cinq catégories en fonction du niveau de liberté estimé de l’économie. Les pays ayant enregistré les scores les plus élevés (entre 80 et 100) sont considérés comme économiquement « libres ».Suivent, de façon décroissante, les économies « globalement libres », puis celles « modérément libres ». Viennent ensuite les Etats avec « peu de liberté » économique, et enfin ceux dits « répressifs » en la matière.
Le Maroc, 9ème dans la région MENA…
Selon ce classement, le score de liberté économique du Maroc est de 56,8, ce qui le place au 101ème rang dans l’Indice de liberté économique 2024. Toutefois, sa note a baissé de 1,6 point par rapport à l’année dernière (97ème mondial avec un score de 58,4 points).
Par contre, le Maroc est classé 9ème sur 14 pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA). Le score de liberté économique du Royaume est inférieur à la moyenne mondiale (58,6) et régionale (57.4), ressortil du rapport. Néanmoins, poursuit la même source, le Maroc a fait des réformes économiques importantes et notables qui encouragent le dynamisme du secteur privé.
« La compétitivité s’est améliorée et la base productive s’est diversifiée. Certains défis nécessitent des réformes institutionnelles plus profondes. Les procédures de création et d’enregistrement des entreprises privées sont désormais plus rationalisées », souligne le think tank US.
Il estime, en revanche, que la rigidité du marché du travail freine toujours une croissance dynamique de l’emploi, et qu’une grande partie de la main-d’œuvre reste marginalisée dans le secteur informel. A l’inverse, il souligne que la stabilité monétaire au Maroc reste « maintenue avec une inflation relativement modérée ». Dans le détail, The Heritage Foundation fait savoir que le score du pays en matière de droits de propriété est de 57,6 ; tandis qu’en matière d’efficacité judiciaire, celui-ci est de 32,9. En matière d’intégrité gouvernementale, le Maroc enregistre 33,9.
Pour ce qui est de liberté des affaires, les points obtenus sont 68,5. Quant à la liberté du travail, le score est de 48,6; alors qu’en matière de liberté monétaire, ils se situent à 71,1. De leur côté, la liberté commerciale, la liberté d’investissement et la liberté financière font respectivement 67,4 ; 65 et 70.
La même source fait savoir, par ailleurs, que, « le taux de droit moyen pondéré par les échanges commerciaux est de 11,3%. Les investisseurs étrangers et nationaux sont généralement traités sur un pied d’égalité devant la loi. Le secteur financier compétitif continue de croître et offre une gamme d’options de financement. La bourse ne restreint pas la participation étrangère ».
En outre, sur le plan fiscal, le rapport juge les taux d’imposition sur le revenu des particuliers (38%) et sur les sociétés (32%) élevés au Maroc. « La charge fiscale équivaut à 27,1% du PIB. Les dépenses publiques moyennes sur trois ans et le solde budgétaire sont respectivement de 32,6% et -6,1% du PIB. La dette publique s’élève à 71,5% du PIB », est-il indiqué.
… et premier en Afrique du Nord
A titre de comparaison, ce classement nous apprend que le Maroc, comme l’année dernière, fait mieux que ses voisins de l’Afrique du Nord, en l’occurrence l’Algérie (classée 164ème), la Tunisie (150ème), l’Egypte (146ème) et la Mauritanie (classée 110ème). Pour la Libye, le classement ne l’a pas pris en considération en raison, selon Heritage Fondation, du manque de données fiables.
Au niveau de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), la 1ère place est décrochée par les Emirats Arabes Unis (22ème mondial), suivis d’Israël (26ème) et du Qatar (28ème). Au niveau africain, c’est l’île Maurice (19ème mondial) qui se hisse en tête du classement. La 2ème et la 3ème places reviennent respectivement au Botswana (36ème) et au Cap Vert (57ème).
Au niveau mondial, Singapour conserve sa position d’économie la plus libre de la planète. La Suisse suit de près en 2ème position, l’Irlande (3ème), Taiwan (4ème) et le Luxembourg (5ème) complètent le Top cinq.
La Corée du Nord, Cuba, le Venezuela, le Soudan et le Zimbabwe restent les pays les moins libres économiquement du monde, selon le classement 2024 de The Heritage Foundation.