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International

Liban : Le spectre du vide présidentiel s’installe


Rédigé par L'Opinion Mardi 1 Novembre 2022

Le pays du cèdre entame les premiers jours d’un vide présidentiel… en pleine polémique autour du limogeage du gouvernement.



Aoun a quitté son poste, laissant une controverse constitutionnelle et juridique sur son limogeage du gouvernement sans autre affectation.

Depuis mardi, le Liban est entré officiellement dans la phase de vacance présidentielle, alors que le président Michel Aoun a quitté son siège il y a deux jours, signant un décret présidentiel limogeant le gouvernement intérimaire dirigé par Najib Mikati, pour tenter de lui couper la possibilité d'exercer les fonctions de la présidence pendant la vacance de ce poste.

Selon la constitution libanaise, les pouvoirs du président doivent être transférés au Conseil des ministres, avec l'échec du parlement lors des quatre sessions précédentes à élire un remplaçant de Aoun.

Du coup, le gouvernement de Mikati, en vertu de sa démission, n’a plus que le statut d’intérimaire pour le règlement des affaires.

Mardi soir, le mandat de six ans d'Aoun s'est officiellement terminé sans qu'il ne remette le pouvoir à un nouveau président, après que le Parlement a échoué à quatre reprises à élire successeur, en l'absence de consensus politique.

Ce n'est pas la première fois que la présidence de la République libanaise pâtit du vide politique. Aoun lui-même avait repris la présidence après une vacance au Palis de Baâbada qui avait duré près de deux ans et demi, après la fin du mandat de Michel Suleiman en 2014.
 
La vacance présidentielle, presque une tradition
 
Le Liban a connu cinq fois un vide présidentiel depuis son indépendance en 1943, les gouvernements prenant en charge les pouvoirs du président.

De son côté, le président du Parlement libanais, Nabih Berri, a appelé le Parlement à une séance de jeudi prochain, pour discuter du message du président Michel Aoun concernant le limogeage du gouvernement.

Un communiqué du bureau de Berri a déclaré que "La session parlementaire se tiendra jeudi prochain à onze heures de l'après-midi, heure de Beyrouth, pour lire le message de Son Excellence le président de la République".
 
Aoun a envoyé un message au Parlement concernant la signature d'un décret de démission pour le gouvernement intérimaire dirigé par Najib Mikati, selon un discours qu'il a prononcé dimanche dernier avant de quitter le palais présidentiel.
 
Polémique autour du limogeage d’un gouvernement démissionnaire
 
"Ce matin (dimanche), j'ai adressé une lettre au Parlement, conformément à mes pouvoirs constitutionnels, et signé le décret de démission du gouvernement", a-t-il déclaré.

D'autre part, Mikati a répondu dans un communiqué que "le gouvernement continuera à s'acquitter de ses devoirs constitutionnels, y compris la conduite des affaires courantes", considérant que "le décret relatif à la démission du gouvernement, n'a aucune valeur constitutionnelle".

La constitution libanaise stipule que le gouvernement assumera les pouvoirs du président en cas d'échec de l'élection d'un nouveau président pour le pays avant la fin du mandat du président actuel.

Cependant, le gouvernement de Miqati ne jouit pas de la confiance du Parlement parce qu'il a démissionné et doit mener ses activités avec des pouvoirs limités constitutionnellement.

La démarche d'Aoun est considérée comme un précédent dans l'histoire du Liban depuis l'adoption de la constitution en 1926, en limogeant le gouvernement immédiatement après la fin de son mandat.

Dans les sphères juridiques et politiques libanaises, les avis divergent au sujet de l'accession du gouvernement actuel aux pouvoirs du président, tant que le gouvernement Miqati avait déjà démissionné conformément à la constitution, depuis les élections législatives de mai dernier, et depuis n’a fait qu’assumer les charges d’un cabinet intérimaire en attendant la formation d'un nouveau gouvernement.

En juillet dernier, Aoun a chargé Mikati de former un nouveau gouvernement, après avoir obtenu les voix de 54 députés (sur 128), mais il n'a pas réussi à le faire jusqu'à aujourd'hui, à la lumière des divergences existantes entre les forces politiques libanaises.


L'OMS s'alarme d'une épidémie mortelle de choléra

 
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde lundi contre une épidémie de choléra mortelle se propageant rapidement à travers le Liban, alors que la Syrie voisine lutte également contre une recrudescence de la maladie.

La première épidémie de choléra au Liban depuis des décennies a commencé plus tôt ce mois-ci alors que le pays possède un système d'assainissement médiocre et des infrastructures en ruine après trois ans de crise économique sans précédent.

"L'OMS met en garde contre une épidémie mortelle de choléra au Liban où les cas augmentent", a déclaré l'organisme dans un communiqué.

"La situation au Liban est fragile car le pays lutte déjà contre d'autres crises - aggravées par une détérioration politique et économique prolongée", a déclaré Abdinasir Abubakar, le représentant de l'OMS au Liban.

Depuis le 5 octobre, plus de 1.400 cas suspects ont été signalés à travers le pays, dont 381 cas confirmés et 17 décès, a indiqué l'OMS.

L'épidémie initialement confinée au nord déshérité s'est "rapidement propagée", avec des cas confirmés désormais signalés dans tout le pays.

Cette situation a incité l'OMS à aider le Liban à obtenir 600.000 doses de vaccins contre le choléra. Les efforts pour obtenir plus de doses sont "en cours compte tenu de la propagation rapide de l'épidémie", a déclaré l'OMS.

 








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