Alors que les ministres des Affaires étrangères des quarantetrois pays de l’Union pour la Méditerranée (UpM) se réunissent aujourd’hui à Barcelone pour son 10ème Forum régional, aux côtés de représentants de la société civile, des dirigeants régionaux et locaux et des principales organisations de coopération régionale, c’est ensemble que nous choisissons de franchir ce pas.
Pourquoi ensemble ? Les deux dernières années nous ont démontré que ni ce conflit, ni les autres défis urgents auxquels la région est confrontée ne s’arrêtent aux frontières. Les inégalités, le chômage, l’augmentation du coût de la vie, le manque d’opportunités et la désinformation alimentent les tensions et érodent la confiance dans les institutions. Les chaînes d’approvisionnement sont exposées et la sécurité énergétique est fragile. De surcroît, la Méditerranée connaît un réchauffement 20 % supérieur à la moyenne mondiale, entraînant des tensions climatiques et hydriques.
S’engager dans la voie de l’isolationnisme et de la fragmentation serait un risque que nous ne pouvons nous permettre. Seuls le multilatéralisme, la coopération régionale et l’intégration offrent l’échelle, la résilience et les leviers nécessaires pour garantir un avenir plus pacifique et plus prospère. Cette semaine, je me réjouis de deux développements majeurs qui convergent pour l’avenir de la coopération en Méditerranée. Premièrement, l’UpM arrive au 30ème anniversaire du processus de Barcelone avec une structure institutionnelle renouvelée et une stratégie tournée vers l’avenir, axée sur la mise en relation des trois composantes essentielles de la Méditerranée : ses peuples, ses pays et ses économies. Cette vision stratégique renforce le mandat, les méthodes et la capacité d’action de l’UpM, tout en continuant à s’appuyer sur les principes fondamentaux du partenariat ambitieux convenus il y a trente ans. Elle est le fruit de plusieurs mois de travail minutieux dans nos capitales et au sein du Secrétariat, que j’ai eu l’honneur de diriger.
Deuxièmement, l’Union Européenne et ses partenaires du Sud approuvent le Pacte pour la Méditerranée, un cadre de coopération pratique reposant sur trois piliers : améliorer les conditions de vie et les opportunités pour les populations ; favoriser des économies plus durables et intégrées ; et renforcer la sécurité, l’accompagnement et la gestion des migrations. La décision de l’UE de nommer son premier Commissaire pour la Méditerranée renforce cette priorité. Avec nos États membres et nos collègues de l’UE, nous avons travaillé en étroite collaboration afin d’aligner les priorités du Pacte sur la vision et le mandat de l’UpM.
Ces deux étapes importantes – la nouvelle vision et le Pacte – vont de pair. Elles ne remplacent pas les fondements du processus de Barcelone, mais s’appuient sur ceux-ci, les modernisent et les transforment en une action régionale coordonnée. Dans ce cadre renouvelé, l’UpM se présente comme une plateforme où tous les États membres se réunissent sur un pied d’égalité, garantissant une co-création et une action coordonnée, seules à même de faire avancer les priorités de la région et d’ancrer les ambitions du Pacte dans sa vision et son mandat.
De la corédaction de la Déclaration du Sommet de Paris de 2008, qui a lancé l’UpM, à ma fonction de Secrétaire Général, j’ai pu mesurer ce que cette institution peut accomplir lorsque nous poursuivons avec persévérance des objectifs clairs. L’UpM a réuni des acteurs de toute la région, définissant les priorités, les politiques publiques et le renforcement des capacités là où ils sont le plus nécessaires. Cette capacité de rassemblement a donné naissance à des initiatives qui défendent l’intégration régionale, l’action climatique, l’égalité des genres et le développement durable.
L’UpM a renforcé son rôle de catalyseur d’investissements, en mobilisant des ressources pour une économie bleue durable, à travers le Partenariat bleu pour la Méditerranée, et pour des emplois verts inclusifs à travers ses programmes de subventions. L’élargissement du champ d’action et l’ampleur des alliances établies par l’UpM reflètent non seulement la confiance accordée à cette institution, mais aussi sa capacité avérée à tenir ses promesses.
En tant que diplomate, j’ai constaté que les données objectives permettent de contrer les idéologies dangereuses. C’est pourquoi l’UpM soutient également l’élaboration de politiques fondées sur des données factuelles. Les scientifiques du MedECC ont averti que la Méditerranée se réchauffe à un rythme supérieur à la moyenne mondiale et que, si aucune mesure n’est prise, des millions de personnes pourraient subir un déplacement forcé en raison de l’élévation du niveau de la mer d’ici 2100, soulignant ainsi la gravité de la menace. Un récent rapport de l’UpM et de l’OCDE révèle que les contraintes persistantes qui pèsent sur la circulation des biens, des services, des capitaux, des personnes et des idées continuent de limiter l’intégration économique. Parallèlement, l’UpM a élargi son engagement à l’ensemble de ses membres, renforçant ainsi son poids politique et apportant une perspective euro-méditerranéenne aux forums de haut niveau, depuis le Conseil de Sécurité des Nations Unies et la Conférence des Nations Unies sur les océans jusqu’à la COP sur le climat.
Nous œuvrons pour une Méditerranée plus connectée, où les talents circulent, les idées se développent et les opportunités sont partagées ; où l’énergie propre et les flux de données fiables stimulent la croissance ; et où la préparation commune transforme les crises régionales en risques maîtrisés.
Telle est la ligne directrice que je transmettrai à mon successeur : connecter les personnes, connecter les économies, connecter les pays. Après sept ans de mandat, je quitte une UpM plus forte, plus ambitieuse et plus résiliente, façonnée par les espoirs que j’ai perçus au contact direct de notre jeunesse courageuse, des femmes et des hommes de toute la région, des entrepreneurs brillants et des leaders émergents.
Le partenariat euro-méditerranéen, 30 ans plus tard, n’est pas une commémoration. C’est le choix de travailler ensemble pour que la Méditerranée évolue de la gestion de crise vers des décennies de solutions communes.
Commençons dès aujourd’hui à œuvrer ensemble à un partenariat euro-méditerranéen renforcé.
Pourquoi ensemble ? Les deux dernières années nous ont démontré que ni ce conflit, ni les autres défis urgents auxquels la région est confrontée ne s’arrêtent aux frontières. Les inégalités, le chômage, l’augmentation du coût de la vie, le manque d’opportunités et la désinformation alimentent les tensions et érodent la confiance dans les institutions. Les chaînes d’approvisionnement sont exposées et la sécurité énergétique est fragile. De surcroît, la Méditerranée connaît un réchauffement 20 % supérieur à la moyenne mondiale, entraînant des tensions climatiques et hydriques.
S’engager dans la voie de l’isolationnisme et de la fragmentation serait un risque que nous ne pouvons nous permettre. Seuls le multilatéralisme, la coopération régionale et l’intégration offrent l’échelle, la résilience et les leviers nécessaires pour garantir un avenir plus pacifique et plus prospère. Cette semaine, je me réjouis de deux développements majeurs qui convergent pour l’avenir de la coopération en Méditerranée. Premièrement, l’UpM arrive au 30ème anniversaire du processus de Barcelone avec une structure institutionnelle renouvelée et une stratégie tournée vers l’avenir, axée sur la mise en relation des trois composantes essentielles de la Méditerranée : ses peuples, ses pays et ses économies. Cette vision stratégique renforce le mandat, les méthodes et la capacité d’action de l’UpM, tout en continuant à s’appuyer sur les principes fondamentaux du partenariat ambitieux convenus il y a trente ans. Elle est le fruit de plusieurs mois de travail minutieux dans nos capitales et au sein du Secrétariat, que j’ai eu l’honneur de diriger.
Deuxièmement, l’Union Européenne et ses partenaires du Sud approuvent le Pacte pour la Méditerranée, un cadre de coopération pratique reposant sur trois piliers : améliorer les conditions de vie et les opportunités pour les populations ; favoriser des économies plus durables et intégrées ; et renforcer la sécurité, l’accompagnement et la gestion des migrations. La décision de l’UE de nommer son premier Commissaire pour la Méditerranée renforce cette priorité. Avec nos États membres et nos collègues de l’UE, nous avons travaillé en étroite collaboration afin d’aligner les priorités du Pacte sur la vision et le mandat de l’UpM.
Ces deux étapes importantes – la nouvelle vision et le Pacte – vont de pair. Elles ne remplacent pas les fondements du processus de Barcelone, mais s’appuient sur ceux-ci, les modernisent et les transforment en une action régionale coordonnée. Dans ce cadre renouvelé, l’UpM se présente comme une plateforme où tous les États membres se réunissent sur un pied d’égalité, garantissant une co-création et une action coordonnée, seules à même de faire avancer les priorités de la région et d’ancrer les ambitions du Pacte dans sa vision et son mandat.
De la corédaction de la Déclaration du Sommet de Paris de 2008, qui a lancé l’UpM, à ma fonction de Secrétaire Général, j’ai pu mesurer ce que cette institution peut accomplir lorsque nous poursuivons avec persévérance des objectifs clairs. L’UpM a réuni des acteurs de toute la région, définissant les priorités, les politiques publiques et le renforcement des capacités là où ils sont le plus nécessaires. Cette capacité de rassemblement a donné naissance à des initiatives qui défendent l’intégration régionale, l’action climatique, l’égalité des genres et le développement durable.
L’UpM a renforcé son rôle de catalyseur d’investissements, en mobilisant des ressources pour une économie bleue durable, à travers le Partenariat bleu pour la Méditerranée, et pour des emplois verts inclusifs à travers ses programmes de subventions. L’élargissement du champ d’action et l’ampleur des alliances établies par l’UpM reflètent non seulement la confiance accordée à cette institution, mais aussi sa capacité avérée à tenir ses promesses.
En tant que diplomate, j’ai constaté que les données objectives permettent de contrer les idéologies dangereuses. C’est pourquoi l’UpM soutient également l’élaboration de politiques fondées sur des données factuelles. Les scientifiques du MedECC ont averti que la Méditerranée se réchauffe à un rythme supérieur à la moyenne mondiale et que, si aucune mesure n’est prise, des millions de personnes pourraient subir un déplacement forcé en raison de l’élévation du niveau de la mer d’ici 2100, soulignant ainsi la gravité de la menace. Un récent rapport de l’UpM et de l’OCDE révèle que les contraintes persistantes qui pèsent sur la circulation des biens, des services, des capitaux, des personnes et des idées continuent de limiter l’intégration économique. Parallèlement, l’UpM a élargi son engagement à l’ensemble de ses membres, renforçant ainsi son poids politique et apportant une perspective euro-méditerranéenne aux forums de haut niveau, depuis le Conseil de Sécurité des Nations Unies et la Conférence des Nations Unies sur les océans jusqu’à la COP sur le climat.
Nous œuvrons pour une Méditerranée plus connectée, où les talents circulent, les idées se développent et les opportunités sont partagées ; où l’énergie propre et les flux de données fiables stimulent la croissance ; et où la préparation commune transforme les crises régionales en risques maîtrisés.
Telle est la ligne directrice que je transmettrai à mon successeur : connecter les personnes, connecter les économies, connecter les pays. Après sept ans de mandat, je quitte une UpM plus forte, plus ambitieuse et plus résiliente, façonnée par les espoirs que j’ai perçus au contact direct de notre jeunesse courageuse, des femmes et des hommes de toute la région, des entrepreneurs brillants et des leaders émergents.
Le partenariat euro-méditerranéen, 30 ans plus tard, n’est pas une commémoration. C’est le choix de travailler ensemble pour que la Méditerranée évolue de la gestion de crise vers des décennies de solutions communes.
Commençons dès aujourd’hui à œuvrer ensemble à un partenariat euro-méditerranéen renforcé.
Par Nasser KAMEL,
Secrétaire Général de l’Union pour la Méditerranée
Secrétaire Général de l’Union pour la Méditerranée
Biographie : Parcours d’un diplomate chevronné
Diplomate de carrière au service du gouvernement égyptien, Nasser Kamel a été Ambassadeur d’Égypte au Royaume-Uni de 2014 à 2018. Il a également été Ambassadeur en France de 2006 à 2012, période durant laquelle il a participé à la rédaction de la Déclaration conjointe du Sommet de Paris de 2008, marquant le lancement de l’Union pour la Méditerranée. Entre 2012 et 2014, il a occupé le poste de ministre adjoint aux Affaires arabes et du Moyen-Orient. De 2004 à 2006, il a été Directeur du Service d’information publique d’Égypte. Avant ces fonctions, il a servi dans plusieurs ambassades égyptiennes, notamment à Washington (1984–1988), Lisbonne (1990–1994), Tunis (1994–1998), Bruxelles (1999–2001) et Paris (2001–2004).





















