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Pétition : Une centaine de journalistes dénoncent les pratiques de la Commission de déontologie du CNP suite aux révélations contestées d'El Mehdaoui


Rédigé par L'Opinion Samedi 22 Novembre 2025

Plus de 100 journalistes ont condamné les pratiques de la Commission de déontologie et ont réclamé, dans un communiqué, la dissolution de la commission provisoire du Conseil national de la presse, à la suite des révélations contenues dans la vidéo publiée par le journaliste Hamid El Mehdaoui. Ces fuites sonores ont été démenties par la commission provisoire qui a décidé de saisir la justice.



Pétition : Une centaine de journalistes dénoncent les pratiques de la Commission de déontologie du CNP suite aux révélations contestées  d'El Mehdaoui
Selon le communiqué, les journalistes signataires déclarent exprimer « leur profonde indignation des pratiques graves attribuées à la Commission de déontologie et des affaires disciplinaires, relevant du comité provisoire chargé de la gestion du secteur de la presse et de l’édition ».

Les pétitionnaires condamnent le fait que ladite commission ait continué d’agir « de manière indigne », à en croire les allégations relayés dans la vidéo publiée par Hamid El Mehdaoui, bien que son mandat soit arrivé à expiration et ce au mépris de la loi et de la dignité de l’ensemble de la profession.
 
Les journalistes qualifient les faits révélés dans  la vidéo en question d'extrêmement graves. Selon la même source, celle-ci montre d’abord que la “décision” de la commission a été reçue par téléphone depuis l’extérieur de la salle de délibération, en violation manifeste des règles institutionnelles et du règlement intérieur qui impose l’indépendance des délibérations. Une telle pratique prive la décision disciplinaire de toute validité juridique.
 
La vidéo, jugent les pétitionnaires, met également en évidence l’insinuation d’une tentative d’influencer la justice, à travers des propos évoquant l’intention de se rendre chez le Procureur général du Roi et auprès du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire pour discuter du dossier. Un tel comportement transgresserait, selon le communiqué, le principe de séparation des pouvoirs, et porterait atteinte à l’indépendance de la justice et constituerait en même temps une ingérence inadmissible dans son fonctionnement, d’après les signataires.
 
Il est également indiqué que l’autorité disciplinaire aurait été utilisée de manière abusive, détournant ce mécanisme censé garantir le respect des règles professionnelles pour en faire un outil de pression, de représailles et de règlement de comptes à l’encontre des journalistes.
 
Le texte souligne aussi une atteinte grave portée au corps journalistique et à l’institution de l’autorégulation, en raison de pratiques jugées indignes de membres d’une commission supposée incarner la probité et l’impartialité, alors que leurs propres agissements devraient, selon les signataires, faire l’objet de reddition de comptes.
 
Toujours d’après le communiqué, ces pratiques ne visent pas uniquement le journaliste Hamid El Mahdaoui, mais constituent une attaque plus large contre la liberté de la presse et un préjudice grave porté à une instance censée protéger la déontologie professionnelle, et non contribuer à sa violation.
 
Les signataires annoncent ainsi plusieurs positions et demandes. Ils exigent l’ouverture d’une enquête urgente et transparente sur toutes les violations révélées par la vidéo diffusée, ainsi que la détermination des responsabilités légales et morales conformément à la loi. Ils appellent également à la dissolution définitive du Conseil national de la presse, estimant que l’institution a perdu sa légitimité et les fondements de son indépendance.
 
Le texte exprime par ailleurs une solidarité totale envers les journalistes ayant subi les décisions de cette commission, notamment Hamid El Mahdaoui, Loubna El Fallah et toutes les personnes ayant fait l’objet de pratiques perçues comme vindicatives sous couvert de discipline.
 
Les signataires affirment que la publication de l’enregistrement par Hamid El Mahdaoui relève pleinement de son travail journalistique et de son devoir professionnel de révéler une information d’intérêt public, et qu’elle ne saurait constituer un motif de poursuite ou de restriction. Ils estiment que toute action judiciaire contre lui serait assimilable à une poursuite du harcèlement et au renforcement d’une politique de pression visant les voix indépendantes.
 
Ils rappellent également que le comité provisoire a perdu toute base légale depuis début octobre et qu’il ne dispose plus d’aucune prérogative pour engager des procédures disciplinaires ou transmettre des dossiers à la justice, rendant toute démarche de ce type juridiquement infondée.
 
Le communiqué appelle en outre à une refonte profonde du fonctionnement de la Commission de déontologie et des affaires disciplinaires, afin de garantir transparence, indépendance, probité et respect des droits. Il demande aussi la protection de la dignité des journalistes et la fin de toutes les formes d’intimidation exercées au nom de la “discipline” ou de l’autorégulation.
 
Les signataires réclament par ailleurs une révision globale du projet de loi relatif au Conseil national de la presse, actuellement examiné à la Chambre des conseillers, afin qu’il soit conforme à la Constitution et aux principes démocratiques de représentation. Ils soulignent la nécessité de fonder cette institution sur les critères de compétence, d’intégrité et de crédibilité, plutôt que sur des logiques financières ou des arrangements particuliers, tout en garantissant une protection renforcée de la liberté d’expression et de l’indépendance de l’autorégulation.
 
Enfin, ils exigent une refonte du système de soutien public au secteur de la presse, en revoyant ses règles et sa philosophie pour renforcer la liberté d’expression, consolider le pluralisme et servir l’intérêt général grâce à une presse indépendante et professionnelle. Ils insistent sur la nécessité de conditionner ce soutien à des critères clairs de qualité, de conformité légale et d’engagement déontologique, et réclament la publication annuelle et transparente de la liste des bénéficiaires afin de protéger les fonds publics et d’éviter toute forme de rente ou d’attribution injustifiée.    

Rappelons que la commission provisoire a démenti, dans un communiqué, les révélations à l'origine de cette polémique et décidé de saisir la justice contre son auteur.  







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