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Le syndrome du conquérant : Gaza s’enflamme, et se meurt à petits feux, sous l’œil bienveillant de l’oncle Sam et du monde occidental


Rédigé par Lansari Mohammed le Mardi 24 Octobre 2023



 Le syndrome du conquérant : Gaza s’enflamme, et se meurt à petits feux, sous l’œil bienveillant de l’oncle Sam et du monde occidental
De par et d’autre, des morts, du sang et des pleurs. Un monde devenu une véritable jungle, où le faible n’a qu’a bien se tenir.

ISRAEL s’apprête à réaliser un rêve qu’il nourrit depuis longue date. Résolument, patiemment. Jusqu’à hier, en multipliant les humiliations et les privatisations en eau et électricité des habitants de Gaza. Aujourd’hui, à coups de canons et d’assassinats. Parce que Netanyahu est pressé de réaliser un vieux dessein s’il nourrit depuis sa 1ère élection en juin 96. Il fallait frapper un grand coup.

Suite à quelques escarmouches, ISRAEL à fait sortir les combattants du Hamas de leur léthargie. Face à leur situation désespérée et désespérante, les braves combattants se sont jetés dans la gueule du fauve vorace, sans crier gare.

Aujourd’hui Netanyahu se frotte les mains avec le sang des habitants de Gaza. Grâce à l’aide et la complicité des Etats-Unis, des gouvernements européens, et du silence complice des régimes arabes, ISRAEL cherchera à atteindre, dans l’immédiat, au moins trois objectifs.

• Au nom du droit de défense, voire au nom du « droit à l’existence », ISRAEL va rajouter Gaza aux autres territoires annexes en 67, et en 74. Cet objectif ne posera aucun problème à Israël, ni sur le plan militaire, ni sur le plan du Droit International, puisque le territoire de Gaza, déjà réduit à une peau de chagrin, (45 km le long des côtes Méditerranéenne, et à peine 6,5 km de large), n’est pas reconnu en tant qu’Etat. Ni sur le plan diplomatique, puisqu’aucun pays occidental ne proteste contre cette attitude belligérante de l’Etat hébreu.

• En falsifiant les images diffusées dans ses chaînes de télévision, reprises telles quelles sans analyse ni discernement par les médias occidentaux, en particulier français et allemands, ISRAEL se forge le statut de l’éternelle victime, et l’otage de ces « terroristes » palestiniens.

• La démonstration, par la preuve, que la technologie militaire sous toutes ses formes, est très performante.

Plus tard, une fois que ce projet d’annexion de la bande de Gaza est sécurisé, ISRAEL entamera un autre grand projet qui lui tient tant à cœur : la réalisation du « Canal Ben Guriun », qui reliera la Méditerranée à la mer rouge. Ce projet concurrencera sérieusement le canal de Suez, qui rapporte à l’Egypte près de 8 milliards de $ par an. Il sera réalisé en deux tranches. Une de la Méditerranée vers la mer rouge. L’autre de la mer rouge vers la Méditerranée, en passant par la bande de gaza.
 
LE MAROC ET AL QODS

S’intéresser à la question palestinienne n’est pas le privilège des politiciens ou de quelques intellectuels. Al Qods appartient à tous les musulmans sans exclusive.

Faut-il le rappeler, AlQods est la 1ère « quebla » du prophète Sidna Mohamed, avant d’être orientée vers la Mekka. C’est aussi le 3ieme lieu Saint après Medine et la Mecque.
Le Maroc est l’un des rares pays arabo-musulmans à avoir entretenu des rapports très étroits avec la Palestine et Al Qods en particulier.

Ces relations très étroites avec la Palestine ont été renforcées grâce au « Comité Al Qods », constitué à Fès en 1974, à l’initiative de feu Hassan II, et que le Maroc préside.

Les derniers événements tragiques de Gaza nous interpellent tout particulièrement, nous marocains, à réétudier notre histoire, et nos relations historiques avec le Machrek, et ce, depuis l’an 15 de l’hégire, (635), soit huit siècles auparavant. Date de la reconquête et l’entrée triomphale du 3ieme khalife, Omar Al Khattab à Al Qods.

Salah Eddine Al Ayyoubi, durant la bataille « d’HATTIN», en juillet 1187 = (25 Rabii II-833), va solliciter l’aide militaire du roi du Maroc YAACOUB Al Mansour, afin de stopper l’avancée de la flotte militaire des européens, composée de frégates allemandes, françaises et anglaises. Dans un élan de solidarité avec Al Qods, Yaacoub Al Mansour, qui disposait d’une flotte maritime très importante, lui enverra une flotte composée de 180 navires, avec des soldats et des techniciens, et équipés d’armement et de nourriture. La victoire de Salah Eddine Ayyoubi est totale contre les francs. Le 2 octobre 1187 il s’empare de Jérusalem.

Au fil des temps, une forte communauté marocaine, évaluée à près de 800 personnes, s’était installée à Al Qods, perpétuant leurs coutumes et traditions, dans le respect du rite malékite. Le recensement faisait état de quelques 245 immeubles et plus de 730 maisons, deux mosquées, et plusieurs centres spirituels de recueillement -les zaouiya-. La plus célèbre d’entre eux était la zaouiya de Sidi Abderrahmane ben Médiane Al Ghaout.

Cette forte communauté va bénéficier de la protection et les sollicitudes des rois du Maroc. En particulier le roi Moulay Abdallah Alaoui, qui avait offert plusieurs ouvrages et manuscrits à la bibliothèque de la ville d’Al Qods, ainsi que 25 Corans écrits de sa main, d’après la calligraphie marocaine, ainsi que plusieurs manuscrits et ouvrages scientifiques de référence.
La princesse Lalla Khnata, épouse du roi Moulay ISMAEL, qui avait acquis vers la fin du XVII siècle un certain nombre de biens immobiliers, dont les revenus étaient totalement reversés au bénéfice des marocains nécessiteux d’Al Qods.

Le roi Abou Al Hassan Al Marini (1331-1351), dépensa quelques 16.500 dinars en or pour l’acquisition de biens pour subvenir aux besoins de cette importante communauté marocaine. Il offrit à la mosquée Al Aqsa, un Coran écrit entièrement de sa main e couvert d’une parure en or.

A quand la restitution par Israël de ce trésor, patrimoine de l’humanité, ? A quand la restauration du « quartier des marocains », détruit après la guerre de 67, en même temps que le Musée d’Al Qods?
 
LES PAYS ARABES ET LA CAUSE PALESTINIENNE

Une fois de plus, les pays arabes ont raté un grand rendez-vous avec l’histoire. Aucune normalisation ne devait se faire sans que deux condition ne soient satisfaites par l’Etat d’Israel.
Premièrement La nécessité de création d’un état pour les palestiniens. Deuxièmement la restitution par Israël de tous les territoires annexés depuis 1967. Les normalisation avec Israel de la part Qatar et les Émirats Arabes Unis, ainsi que les nombreuses discussions engagées avec l’Arabie Saoudite ont donné plus d’arrogance aux dirigeants israéliens.
 
LES GRANDES PUISSANCES ET LA QUESTION PALESTINIENNE
 
Il va de soi, que lorsqu’on parle aujourd’hui de grandes puissances, nous faisons référence exclusivement aux deux super puissances, à savoir les Etats-Unis et la Chine populaire.

Aucune surprise quant à la position des Etats-Unis face au conflit qui oppose l’état d’Israel au mouvement Hamas. Une fois de plus, c’est l’occasion pour eux de faire une démonstration de leur puissance militaire et exhiber son arsenal militaire, le plus important et le plus sophistiqué du monde. Dés les premiers jours de la confrontation entre les combattants de Hamas et l’armée israélienne, les USA ont envoyé en Méditerranée le porte-avions d’attaque, «l’Eisenhower », ainsi que le plus grand porte-avions au monde à ce jour, »l’USS Gérald R. Ford » avec ses 1.500 avions. A travers cette démonstration de force, l’Amérique veut montrer, si besoin en était, sa determination à intervenir immédiatement en cas d’agression contre son principal allié -ISRAEL-. D’autre part c’est un message clair à son principal rival la Russie, qui intervient beaucoup dans la région.

Quant à la Chine, elle est foncièrement convaincue que s’engager dans ce conflit ne présente aucun intérêt pour elle, encore moins une confrontation directe avec son principal rival – les Etats-Unis.

Désormais l’Europe n’existe que pour elle-même. Quant à la Russie, elle est bien enfoncée, pour quelques années encore, dans le bourbier Ukrainien. L’Inde a du mal à émerger sur la scène internationale, malgré sa bombe nucléaire, en raison des exigences de sa population, estimée à près d’un milliard et demi, et les tensions toujours persistantes avec ses voisins.
Enfin, les pays d’Amérique Latine sont trop divisés pour former un bloc cohérent, ou adopter une position commune face à un conflit qui se déroule loin de leurs priorités, fusse-elle pour des raisons humanitaires.

Bien entendu, nous n’avons pas de conseils à donner aux dirigeants Israéliens. Mais il serait judicieux qu’ils écoutent leurs jeunesses dont une bonne majorité se démarque et se désolidarise de cette politique expansionniste, au mépris du droit international et les règles humanitaires les plus élémentaires.

En persistant dans cette politique, Israël gagnera sûrement des territoires, mais jamais les cœurs.

Si aujourd’hui Israël semble bénéficier du soutien des pays européens, il est bon de leur rappeler une vérité historique qu’ils semblent ignorer. Les mêmes pays qui traitent les combattants palestiniens de « terroristes », voire d’ »animaux », ce sont les mêmes qui ont jeté dans les fours crématoires durant les conflits européens du siècle dernier, plus de 6 millions de victimes, qui avaient le malheur d’être de confession juive.

A l’inverse, aucun pays arabe n’a eu recours au génocide des juifs, même aux pires moments des confrontations entre juifs et musulmans.




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