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Le grand retour des épiciers de quartier

Etat d’urgence sanitaire


Rédigé par A. CHANNAJE Lundi 6 Avril 2020

Etat d’urgence sanitaire oblige, l’épicier devient fortement présent dans le quotidien des consommateurs. Avant, il était plutôt à la merci des grandes surfaces.



Le grand retour des épiciers de quartier
Le constat est sans appel. Bon nombre de Marocains, pour minimiser leur déplacement et se protéger des risques de contamination au coronavirus, font la majorité de leurs courses quotidiennes chez l’épicier du coin. Avant le déclenchement de la crise sanitaire mondiale liée au coronavirus, ce commerçant était plutôt à la merci des grandes surfaces. Le cabinet d’étude Sunergia avait publié récemment une étude sur le sujet. « Après 3 décennies de concurrence avec les supermarchés, les magasins traditionnels détiennent toujours 80% du marché de la distribution, estimé à 200 milliards de DH », souligne l’étude sur le commerce traditionnel.

« La proximité, les facilités de paiement, les horaires d’ouverture et la livraison à domicile sont les principaux atouts de ces entreprises traditionnelles », explique le cabinet d’études casablancais.

Déjà, dans une étude sur les moyens de paiement, publiée en 2019, Sunergia a souligné que le principal avantage des épiciers et des petits commerces reste la vente à crédit. « Un autre phénomène propre au Maroc et à ces marchands est le crédit qu’ils accordent souvent à leurs clients, un crédit souple et gratuit dont les modalités sont souvent discutées au cas par cas avec les clients. On comprend alors la raison numéro 1 puisque la monnaie scripturale a déjà une place bien installée dans les carnet de comptes de ces épiciers », note le cabinet d’études casablancais.

7 épiciers sur 10 accorent des crédits

Cette étude sur les moyens de paiement fait ressortir ainsi que 7 commerçants sur 10 accordent des crédits à leurs clients. « Ce résultat diffère légèrement selon le niveau social du quartier, puisque cette proportion s’établit à 78% dans les quartiers populaires contre 66% dans les quartiers huppés. Parmi ces commerçants qui accordent des facilités à leurs clients, 17% favorisent la vente de certaines marques quand l’achat est fait à crédit », est-il souligné.

Pour pouvoir résister à la concurrence des petits commerces, le cabinet d’études casablancais Sunergia indique, dans son enquête sur le commerce traditionnel, menée auprès de 410 petites entreprises de commerce, situées dans seize quartiers de la capitale économique, que les entreprises de commerce moderne ont compris et donnent de plus en plus d’importance à travers des promotions, des cadeaux, des étalages.

Selon l’étude aussi, 4 épiciers sur 10 ont moins de 35 ans et seulement 13% ont plus de 55 ans.

De même, les entreprises traditionnelles, situées dans les quartiers chics, sont généralement plus jeunes que les entreprises modernes basées dans des quartiers à revenu moyen et faible.

L’enquête montre aussi qu’avec une taille moyenne de 37 m², la taille nécessaire à la création d’une entreprise traditionnelle est loin d’être une barrière à l’entrée, contrairement aux supermarchés qui nécessitent au moins 1000 m².

Sur l’ensemble des commerces traditionnels interrogés, 69% ont une surface disponible inférieure à 40 m². Cette tendance est encore plus accentuée dans les quartiers populaires où ces commerces représentent 80%. A l’inverse, un quart de ces petites entreprises des quartiers moyen et haut de gamme comptent plus de 60 m² contre seulement 5% dans les quartiers les plus fréquentés.

Les besoins exprimés par les épiciers diffèrent selon la taille de l’entreprise et le type de quartier. Ainsi, d’après l’enquête, 8 commerces sur 10 ne disposent que d’un petit espace ou d’un comptoir. Il en ressort aussi que 19% sont quand même équipés d’un dépôt. Cette proportion passe à 32% dans les quartiers huppés et à 36% dans les commerces de plus de à 40m².

L’enquête montre, par ailleurs, que 16% des épiciers ont dit qu’ils avaient besoin d’une bâche et 12% ont dit qu’ils avaient besoin d’une caméra de surveillance.

Cependant, dans les quartiers chics, les caméras sont mentionnées par près d’un quart des répondants. Sans surprise, le plus grand besoin des grandes entreprises de commerce est les rideaux électriques (15%).

Néanmoins, poursuit le cabinet d’études marketing, basé à Casablanca, l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché, à la fois plus modernes et mieux organisés dans le centre de Casablanca, comme le BIM, Carrefour et Marjane, obligera ces petites entreprises à mieux s’adapter.

A. CHANNAJE








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