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Le diadème frontal ou la «jebha» algérienne


Rédigé par Houda Belabd le Jeudi 5 Janvier 2023



Le diadème frontal ou la «jebha» algérienne
Emblème du pouvoir matriarcal depuis la nuit des temps, au fin fond de l’antiquité gréco-romaine, porté par Eve dans les œuvres d’art ecclésiastiques, le diadème frontal, à l’instar de celui que l’on pose sur les cheveux en guise de couronne, est aussi vieux qu’Hérode. Pourtant, il a fallu que la chanteuse syrienne Assala Nasri en revête un dans le clip de son duo avec la Marocaine Asmaa Lamnawar pour qu’une polémique Made in Algeria surgisse de nulle part, pour clamer, sans la moindre vérification et sans scrupule aucun, qu’il serait aussi algérien que les mille et un bijoux que seule « Charlomanti » est capable d’arborer en un seul et unique outfit.

Alors que l’histoire de la prétendue algérianité du Lion de l’Atlas, emblème même du Royaume, est encore en train de susciter des remous chez nos voisins de l’Est, ces derniers tentent de s’approprier le symbole du pouvoir de la régente Sayyida-AlHurra, Aïcha El Alami de son vrai nom, matriarche des tribus du Nord au XVème siècle, qui a hérité de cette coutume de ses ancêtres andalous qui régnaient dans une franche partie de l’Espagne au VIIIème siècle.

Mais cela n’est de loin pas tout. Comme le précise le collectionneur d’art français Paul Eudel dans son Dictionnaire des bijoux d’Afrique du Nord, cet accessoire traditionnel qui fait tant jaser les internautes algériens, depuis la sortie du tube du Nouvel An, est largement répandu à travers le Maghreb, notamment au Maroc, en Tunisie et en Libye.

Porte de l’Afrique depuis les premiers échanges commerciaux, le Royaume regorge de gemmes et de joyaux qui remontent à l’aube de l’Histoire et qui pèsent présentement lourd dans la balance touristique. D’ailleurs, selon la Fondation nationale des musées, notre pays dispose d’un très grand nombre de joyaux dont quelque 3000 plongent leurs racines dans le passé romain de Volubilis.

De surcroît, en parlant de patrimoine muséal dédié à la parure, à la rédaction de ces lignes se prépare un événement de haute voltige pour rendre hommage au patrimoine gemmologique national au Musée de la parure des Oudayas qui aura lieu le 9 de ce mois. Lové au sein des jardins des Oudayas à Rabat, ledit musée exhibe, entre autres, une immense collection de pierres précieuses rivalisant de splendeur les unes avec les autres.



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