Il est des décisions qui ne relèvent ni du folklore ni de la communication institutionnelle, mais d’un choix politique profond engageant la vision qu’un État se fait de lui-même. L’introduction de l’écriture amazighe Tifinagh sur le billet de 100 dirhams appartient à cette catégorie d’actes fondateurs. Ce geste consacre, enfin, l’entrée visible d’une civilisation millénaire dans l’espace le plus sacralisé de la souveraineté : la monnaie nationale.
Car la monnaie n’est pas un simple instrument d’échange. Elle est un marqueur d’identité, un condensé de mémoire collective, un message silencieux que l’État adresse à ses citoyens comme au monde. Y inscrire le Tifinagh, c’est reconnaître que l’histoire du Maroc ne commence ni avec les protectorats, ni avec les modernités importées, mais s’enracine dans une profondeur amazighe que le temps, les conquêtes et les idéologies n’ont jamais réussi à effacer.
La Banque du Maroc, en assumant ce choix, ne fait pas qu’appliquer un principe constitutionnel : elle traduit, par un symbole fort, une rupture avec des décennies de marginalisation linguistique et culturelle. C’est un pas décisif vers une justice symbolique longtemps différée, une reconnaissance tardive mais essentielle d’un héritage qui constitue l’ossature même de la nation marocaine.
Voir aujourd’hui le Tifinagh imprimé sur un billet de banque, c’est constater qu’une idée jugée hier subversive ou marginale est devenue aujourd’hui une évidence institutionnelle. C’est la démonstration que les nations qui assument leur pluralité ne s’affaiblissent pas : elles se renforcent. En réintégrant le Tifinagh dans l’espace public souverain, le Maroc ne divise pas ; il réconcilie. Il ne fragmente pas son récit national ; il le complète.
Au-delà de la portée symbolique, ce billet de 100 dirhams engage une responsabilité historique. Celle d’aller au bout de la décolonisation interne des imaginaires, de faire entrer pleinement l’amazighité dans l’école, l’administration, la justice et l’espace public, non comme une concession, mais comme un pilier constitutif de l’État. Car une civilisation ne se mesure ni à ses proclamations ni à ses slogans, mais à ce qu’elle inscrit durablement dans ses institutions souveraines. Aujourd’hui, c’est une mémoire longtemps marginalisée qui retrouve enfin droit de cité.
Il reste à espérer un sursaut du côté algérien, pour que le Tifinagh y trouve, lui aussi, sa place naturelle sur les billets de banque — quand bien même le dinar s’effondre sur le marché des changes. Car la faillite monétaire n’excuse ni l’amnésie historique ni la négation d’une identité millénaire ; elle en est souvent le symptôme.
Car la monnaie n’est pas un simple instrument d’échange. Elle est un marqueur d’identité, un condensé de mémoire collective, un message silencieux que l’État adresse à ses citoyens comme au monde. Y inscrire le Tifinagh, c’est reconnaître que l’histoire du Maroc ne commence ni avec les protectorats, ni avec les modernités importées, mais s’enracine dans une profondeur amazighe que le temps, les conquêtes et les idéologies n’ont jamais réussi à effacer.
La Banque du Maroc, en assumant ce choix, ne fait pas qu’appliquer un principe constitutionnel : elle traduit, par un symbole fort, une rupture avec des décennies de marginalisation linguistique et culturelle. C’est un pas décisif vers une justice symbolique longtemps différée, une reconnaissance tardive mais essentielle d’un héritage qui constitue l’ossature même de la nation marocaine.
Voir aujourd’hui le Tifinagh imprimé sur un billet de banque, c’est constater qu’une idée jugée hier subversive ou marginale est devenue aujourd’hui une évidence institutionnelle. C’est la démonstration que les nations qui assument leur pluralité ne s’affaiblissent pas : elles se renforcent. En réintégrant le Tifinagh dans l’espace public souverain, le Maroc ne divise pas ; il réconcilie. Il ne fragmente pas son récit national ; il le complète.
Au-delà de la portée symbolique, ce billet de 100 dirhams engage une responsabilité historique. Celle d’aller au bout de la décolonisation interne des imaginaires, de faire entrer pleinement l’amazighité dans l’école, l’administration, la justice et l’espace public, non comme une concession, mais comme un pilier constitutif de l’État. Car une civilisation ne se mesure ni à ses proclamations ni à ses slogans, mais à ce qu’elle inscrit durablement dans ses institutions souveraines. Aujourd’hui, c’est une mémoire longtemps marginalisée qui retrouve enfin droit de cité.
Il reste à espérer un sursaut du côté algérien, pour que le Tifinagh y trouve, lui aussi, sa place naturelle sur les billets de banque — quand bien même le dinar s’effondre sur le marché des changes. Car la faillite monétaire n’excuse ni l’amnésie historique ni la négation d’une identité millénaire ; elle en est souvent le symptôme.























