Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 24 juillet à l’occasion de la présentation du rapport annuel de l’institution, le Médiateur du Royaume, Hassan Tarik, a expliqué que les conflits ne se limitent plus aux aspects classiques de l’administration, tels que la simplification des procédures, l’accueil ou les dysfonctionnements bureaucratiques, mais touchent désormais la gestion même des politiques et programmes publics. Un changement illustré par la recrudescence des plaintes liées au programme gouvernemental « Forsa », piloté par le ministère du Tourisme.
« Nous ne sommes plus dans une simple relation entre usager et administration, mais dans une dynamique entre citoyen et politique publique », a-t-il affirmé, soulignant que cette évolution reflète les discours portés sur l’État social et une citoyenneté plus exigeante. Il a toutefois alerté sur le risque de tensions nouvelles nées du décalage entre les aspirations grandissantes des citoyens et les limites structurelles des politiques mises en œuvre.
Le rapport annuel 2024 révèle une évolution des doléances, désormais orientées non plus seulement vers le fonctionnement administratif classique, mais de plus en plus vers les politiques publiques, en particulier celles liées au chantier de la protection sociale.
L’Institution du Médiateur a ainsi reçu 7 948 dossiers en 2024, dont 5 755 plaintes (72,41 %) et 2 182 demandes d’orientation (27,45 %). Bien que limitées en nombre (11 dossiers), les demandes de règlement à l’amiable ont acquis une forte valeur symbolique, notamment à travers le dossier des étudiants en médecine et pharmacie, illustrant l’importance croissante de la médiation dans la résolution des conflits administratifs.
Parmi les actions notables figurant dans le rapport, l’intervention de l’institution dans le différend opposant le ministère de l’Enseignement supérieur aux étudiants en médecine et pharmacie est présentée comme un exemple réussi de médiation en dehors des voies judiciaires classiques.
Le rapport souligne également la complexité croissante des relations entre les citoyens et l’administration, dans un contexte de fortes attentes sociales et d’une réponse parfois insuffisante ou tardive des politiques publiques.
Entre parité et centralisation.. un équilibre à repenser
M. Hassan Tarik s’est penché, par ailleurs, sur la question de la parité. La majorité des plaignants sont des hommes urbains d’une quarantaine d’années, ce qui soulève des interrogations sur l’accessibilité universelle des services de médiation. La plupart des plaintes sont d’ordre personnel, les entreprises ou entités morales étant rarement à l’origine des réclamations.
Autre paradoxe relevé, bien que des structures décentralisées et des points de contact existent, les plaignants privilégient encore le recours direct à l’administration centrale, ce qui révèle une perception persistante selon laquelle les solutions efficaces ne peuvent émaner que du centre.
En revanche, le rapport met en lumière un défi majeur, celui de la lenteur de la réponse administrative aux recommandations du Médiateur. Alors que certaines affaires urgentes, comme celle des étudiants en médecine, peuvent être traitées en 99 heures, le délai moyen de mise en œuvre des recommandations dépasse 672 jours, soit près de deux ans. Ce décalage interroge sur l'engagement réel de l'administration à appliquer les recommandations de l’institution et risque d’éroder la confiance des citoyens dans l’efficacité du recours à la médiation.
« Le Médiateur du Royaume est aujourd’hui au cœur d’une mutation institutionnelle, qui nécessite un véritable leadership pour passer d’un traitement traditionnel des réclamations à une médiation moderne, redéfinissant ainsi son identité et renforçant ses missions de règlement des conflits », a conclu M. Hassan Tarik.
« Nous ne sommes plus dans une simple relation entre usager et administration, mais dans une dynamique entre citoyen et politique publique », a-t-il affirmé, soulignant que cette évolution reflète les discours portés sur l’État social et une citoyenneté plus exigeante. Il a toutefois alerté sur le risque de tensions nouvelles nées du décalage entre les aspirations grandissantes des citoyens et les limites structurelles des politiques mises en œuvre.
Le rapport annuel 2024 révèle une évolution des doléances, désormais orientées non plus seulement vers le fonctionnement administratif classique, mais de plus en plus vers les politiques publiques, en particulier celles liées au chantier de la protection sociale.
L’Institution du Médiateur a ainsi reçu 7 948 dossiers en 2024, dont 5 755 plaintes (72,41 %) et 2 182 demandes d’orientation (27,45 %). Bien que limitées en nombre (11 dossiers), les demandes de règlement à l’amiable ont acquis une forte valeur symbolique, notamment à travers le dossier des étudiants en médecine et pharmacie, illustrant l’importance croissante de la médiation dans la résolution des conflits administratifs.
Parmi les actions notables figurant dans le rapport, l’intervention de l’institution dans le différend opposant le ministère de l’Enseignement supérieur aux étudiants en médecine et pharmacie est présentée comme un exemple réussi de médiation en dehors des voies judiciaires classiques.
Le rapport souligne également la complexité croissante des relations entre les citoyens et l’administration, dans un contexte de fortes attentes sociales et d’une réponse parfois insuffisante ou tardive des politiques publiques.
Entre parité et centralisation.. un équilibre à repenser
M. Hassan Tarik s’est penché, par ailleurs, sur la question de la parité. La majorité des plaignants sont des hommes urbains d’une quarantaine d’années, ce qui soulève des interrogations sur l’accessibilité universelle des services de médiation. La plupart des plaintes sont d’ordre personnel, les entreprises ou entités morales étant rarement à l’origine des réclamations.
Autre paradoxe relevé, bien que des structures décentralisées et des points de contact existent, les plaignants privilégient encore le recours direct à l’administration centrale, ce qui révèle une perception persistante selon laquelle les solutions efficaces ne peuvent émaner que du centre.
En revanche, le rapport met en lumière un défi majeur, celui de la lenteur de la réponse administrative aux recommandations du Médiateur. Alors que certaines affaires urgentes, comme celle des étudiants en médecine, peuvent être traitées en 99 heures, le délai moyen de mise en œuvre des recommandations dépasse 672 jours, soit près de deux ans. Ce décalage interroge sur l'engagement réel de l'administration à appliquer les recommandations de l’institution et risque d’éroder la confiance des citoyens dans l’efficacité du recours à la médiation.
« Le Médiateur du Royaume est aujourd’hui au cœur d’une mutation institutionnelle, qui nécessite un véritable leadership pour passer d’un traitement traditionnel des réclamations à une médiation moderne, redéfinissant ainsi son identité et renforçant ses missions de règlement des conflits », a conclu M. Hassan Tarik.