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La Tour de l'Horloge de Casablanca : quand un phare imposant embrasse le temps et la vie sociale


Rédigé par L'Opinion avec MAP le Vendredi 1 Mars 2024

Érigée il y a plus d'un siècle, la Tour de l'Horloge de Casablanca, véritable phare de la métropole de par son architecture et son originalité, témoigne de l'histoire de la ville blanche et des récits des hommes qui l’ont traversée.



Du temps de sa construction, au début du XXe siècle sur la Place des Nations unies, la Tour de l'Horloge de Casablanca se distinguait par son design unique et contemporain, des traits qui ont permis à ce monument de résister au temps et à ses vicissitudes pour continuer, imperturbable, à orner la ville jusqu’à l'ère actuelle.
 
Achevée en 1908, la construction de cette tour en forme de minaret et largement inspirée des minarets marocains, n'était pas le fruit du hasard, mais répondait à de nombreuses considérations aussi bien d’ordre politique qu’urbanistique.
 
Et pour cause: c’est le commandant français Dessigny, qui chapeautait les services "municipaux" de la ville de Casablanca, qui ordonne la construction de cette horloge, soit avant le Traité de Protectorat français de 1912.
 
Il la voulait respectueuse des particularités de l’architecture marocaine avec son zellij, ses arcades, et sa petite koubba surmontée d’un croissant et d’une étoile.
 
Au niveau de la forme, placée entre les deux portes de la muraille de la place de France (aujourd’hui place des Nations unies), la tour a la particularité d’afficher sur chacune de ses quatre façades une horloge mécanique circulaire avec un cadran aux heures inscrites en chiffres romains, ce qui a valu à la tour de porter le nom de Tour de l'Horloge.
 
Mais dans le fond, il s’agissait d’un nouveau phare qui interagit avec la vie sociale des gens, du moins en "organisant leur temps", à une époque où même les montres manuelles se faisaient rares.
 
Ce fait concernant l'organisation du temps des personnes de passage ou qui couraient Bab Marrakech, où se situe la tour, est confirmé par certains habitants de la ville intra-muros, notamment ceux qui ont intimement fréquenté les espaces de cet édifice urbain qu’est l’ancienne médina de Casablanca, dite anciennement "la ville arabe" (en opposition au côté européen de Casablanca).
 
Selon les données relatives à cette tour, dans les années 40, le bâtiment atteint un niveau de délabrement et de fragilité tel que les autorités décidèrent, en 1948, de la démolir pour éviter un effondrement dangereux.
 
Et ce n’est qu’au milieu des années 1990 qu’elle sera reconstruite au centre de la place des Nations unies, à quelques mètres de son emplacement original, à proximité de la muraille de l’ancienne médina.
 
En plus de l'aspect historique de cette tour, elle constitue actuellement l'un des sites les plus attrayants, attirant les touristes et les visiteurs de la ville qui n'hésitent d’ailleurs pas à prendre des photos pour immortaliser le moment et profiter de la beauté de cet édifice.
 
Par ailleurs, à proximité de la tour à l'entrée de "Bab Marrakech", en longeant le mur de l'ancienne ville, les visiteurs découvrent un espace hautement animé qui connaît une forte dynamique commerciale, ce qui témoigne du nombre très important de personnes y transitant: soit pour profiter des activités touristiques liées à la culture et au patrimoine architectural de ville, soit pour faire du shopping, étant que de nombreux commerces y élisent domicile, ou encore pour accéder à la vieille ville puisqu'un grand nombre de riverains y résident.
 
Ainsi, se manifeste tout en beauté la fonction actuelle de cette tour, étroitement liée à la vie des gens.
 
En plus d'être un célèbre phare qui orne une partie du centre-ville, et recèle une architecture unique, c'est aussi un repère permettant aux visiteurs de découvrir ce qu'a réalisé le génie architectural de personnes désireuses de perpétuer leur mémoire en contribuant au bonheur des autres.
 
En soi, le concept de bonheur, qui sous-tend la création de bâtiments architecturaux, a été défini de manière similaire par Dr. Khaled Azab, ancien responsable du Département des médias à la Bibliothèque d'Alexandrie en Egypte, dans son livre "l’Urbanisme, une philosophie de la vie dans la Civilisation islamique", lorsqu’il affirmait que le but ultime de l’urbanisme est "le bonheur humain sur terre".
 
Ainsi, entre la fonction ancienne de cette tour, sa fonction actuelle, et celle qui s'est imposée à elle au fil du temps, des transformations et des changements sont survenus, et de nombreux peuples ont laissé quelques vestiges. Autant d'éléments dont a été témoin cette tour qui a fini par résister au temps et aux rigueurs du climat, le tout avec "beaucoup de hauteur".