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Culture

Issam Kamal : « L’album studio coûte deux à trois fois plus cher qu’un album live »

Entretien avec Issam Kamal, chanteur, auteur et compositeur


Rédigé par Safaa KSAANI le Jeudi 22 Octobre 2020

Après une saison artistique tourmentée à cause de la pandémie, l’artiste Issam Kamal a décidé d’emmener l’ambiance festive de ses concerts à ses fidèles fans.



Issam Kamal  : « L’album studio coûte deux à trois fois plus cher qu’un album live »
- Depuis le 15 octobre, votre nouvel album (concert) Nayda Live qui comprend 11 titres a été mis à la disposition du grand public sur plusieurs plates-formes de streaming. Pourquoi avoir choisi précisément ces 11 titres et pas d’autres ?
- Comme son nom l’indique, c’est un album qui contient des titres enregistrés en multipistes sur la scène du Théâtre National Mohammed V de Rabat en 2017. Depuis le déclenchement de la pandémie, je me suis dit que c’est l’occasion de travailler sur ce projet. J’ai fait appel à Benoît Gilg, un ingénieur de renommée internationale, basé à Paris. Il a travaillé avec des stars comme Dany Brillant, Michel Fugain, le groupe allemand légendaire de hard rock “Scorpions” et bien d’autres. Il est également l’un des conseillers de grandes firmes de matériel audio comme Sennheiser. A côté de lui, une grande équipe a été derrière cet album, dont le bassiste Mustapha Bouchou, les violonistes Amir Ali, Bouhssine Foulane & Anasart et le guitariste Ali Mezouari. Cet album est le fruit du travail de plusieurs années avec 8 musiciens de scène. Les 11 titres de l’album (concert), à savoir Yalla, Dounia, Allah Alik, Les enfants d’Adam, Lehlawa, Mamma Mia, Fabor, YanaYana, Soubhan Allah, LaâbouBik (avec l’aimable autorisation de l’ONB), et l’intro, représentent l’ambiance générale des concerts enregistrés avec des styles musicaux différents. Il y a du Chaâbi, du Reggae, de la Salsa, du Jazz, du Rock et bien évidemment la Pop marocaine qu’on essaye de mettre en avant. Je pense que c’est cette diversification de styles musicaux, qui fait mon identité musicale, que les gens aiment. C’est aussi ce côté éclectique avec beaucoup d’énergie qui est apprécié. Par ailleurs, l’album est actuellement disponible sur les plates-formes de streaming : Spotify, Deezer, Anghamy, Itunes et Apple Music.

- En termes de coûts, à combien estimez-vous celui de votre récente œuvre musicale ? L’album live coûte-t-il moins cher qu’un album studio ?
- Pour être franc, je ne calcule jamais le coût de mes œuvres. Mais ce qui est sûr, c’est que retravailler l’album live en studio entre mastering et mixage nous a coûté beaucoup de temps. Nous avons également investi dans le matériel de prise de son multipiste, puisque c’était un concert enregistré au Théâtre National Mohamed V. Je ne saurais vous dire un chiffre exact, mais approximativement, entre le mixage et l’enregistrement de l’album, nous avons dépensé environ 60.000 dhs. Je pense que l’album studio coûte deux à trois fois plus cher qu’un album live, puisqu’il est enregistré piste par piste. De plus, chaque musicien est payé par titre. Idem s’il y a un directeur artistique. Tout cela gonfle les chiffres. 

- Dans un tout autre registre, toujours d’actualité, avez-vous déposé une demande pour bénéficier de la subvention accordée par le ministère de la Culture aux artistes ?
- J’en ai bénéficié une seule fois tout au long de ma carrière, il y a cinq ans, pour organiser une tournée de six concerts au Maroc. Mais depuis, je n’ai pas déposé de demande, et ce, pour deux bonnes raisons. D’abord parce qu’il y a d’autres artistes qui en ont besoin. Ensuite parce que je n’ai pu bénéficier de la subvention qu’un an plus tard. L’artiste doit avoir un fonds de roulement pour pouvoir produire sa tournée ou son album. Nous avons toujours besoin de cash. La grande majorité des artistes marocains se débrouillent en travaillant en autoproduction.

- Quels sont vos projets futurs? Des projets franco-marocains verront-ils le jour prochainement ?
- Il y en a plusieurs. Un projet de tournée en France est en cours, dont les dates viennent d’être fixées. Nous prévoyons un concert à Montreuil le 23 octobre, à Tousson le 19 décembre prochain et au Casino de Paris le 9 janvier 2021. Je serai également en concert au Teatro Rex en Italie le 7 novembre prochain, et à Casablanca le 5 décembre de cette année. En 2021, un autre album studio verra le jour. C’est un album franco-marocain, où il y aura des textes en français et en arabe. C’est le grand projet sur lequel je travaille actuellement. D’autre part, il y a des projets de collaboration avec des artistes, et des tournées en 2021.

Recueillis par
Safaa KSAANI

Portrait

Le parrain du « Chaâbi-groove »
Artiste aux multiples talents, Issam Kamal est chanteur, auteur, compositeur et interprète. Il est considéré comme le « roi du chaâbi-groove », un mix énergétique de chant traditionnel tiré du répertoire de l’Aîta et de sons urbains. Ce jeune fils du Haut Atlas, né à Azilal le 27 février 1983, a commencé à donner de la voix à l’âge de 12 ans. Il est devenu une figure incontournable du paysage artistique marocain et a collaboré avec des artistes de renom, tels que Ganga Vibes, Outlandish, Hamid El Kasri, Alpha Blondy, Maher Zain, Khaled, RedOne… Issam Kamal, connu sous le nom de scène de «Issam», qui s’intéresse à la modernisation de la musique populaire marocaine, est souvent invité à intervenir dans les médias marocains et internationaux pour inciter les jeunes à se réapproprier leur culture et à travailler fièrement sur son développement. Sa touche musicale distinguée lui a permis de remporter un vif succès sur scène et sur les plates-formes vidéo et streaming. Sur Youtube, certains de ses clips dépassent les 28 millions de vues. Ce fondateur et ex-leader du groupe “Mazagan”, créé à El Jadida en 1998, dans lequel il a mené une carrière brillante, a été décoré par Sa Majesté le Roi Mohammed VI par «Wissam Almoukafaa Alwatania de l’ordre d’Officier» à l’occasion de la fête de la jeunesse 2013 pour ses efforts de préservation et de modernisation de la musique marocaine. Actuellement, bloqué en France à cause de la pandémie, Issam ne laisse pas échapper cette « aubaine ». Il en profite « pour rencontrer de grands artistes et donner des concerts, le temps que la situation sanitaire se stabilise au royaume », nous confie-t-il.

Repères

Subvention des projets artistiques : El Ferdaous fait le point
En réponse à une question centrale sur «les mesures adoptées pour la distribution de la subvention aux artistes» à la Chambre des conseillers, mardi 20 octobre, le ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, Othman El Ferdaous, a fait savoir que le ministère n’établit aucune liste préalable concernant la procédure de remise de la subvention des projets artistiques. Il affirme que cette opération est confiée à des commissions indépendantes nommées par décret, et composées de professionnels expérimentés. Ce soutien est «dédié aux projets artistiques et non pas aux artistes», a-t-il relevé, avant de poursuivre que le ministère a publié une annonce d’appel à propositions de projets artistiques sur son site, précisant qu’un cahier de charges régit cette opération. « Ces commissions ont examiné des centaines de projets de pièces théâtrales et des milliers de projets musicaux, et vérifié leur adéquation aux objectifs généraux et stratégiques déterminés par le ministère », a-t-il fait observer.
Annulation des festivals de l’EAC-L’Boulvart
En raison de la pandémie de la Covid-19, les festivals de l’association d’éducation culturelle et artistique l’EAC-L’Boulvart sont tous annulés. «Au vu des circonstances actuelles et des mesures d’urgence prises par le Maroc pour faire face à la pandémie de la Covid-19, l’association EAC-L’Boulvart a le regret de vous annoncer l’annulation des éditions 2020 de ses festivals de musique, L’Boulvart et de streetart SbaghaBagha à Casablanca et Jidar, toiles de rue à Rabat», indique-t-on dans un communiqué. Les activités du centre de musiques actuelles, le Boultek (concerts, répétitions et résidences) sont également à l’arrêt.







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