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Interview avec Unielle Oupolo : La «diplomatie gastronomique» se met à table


Rédigé par Safaa KSAANI Samedi 20 Septembre 2025

Comment allier diplomatie et gastronomie ? C’est la recette secrète du Cercle diplomatique. Unielle Oupolo, sa présidente, nous ouvre les portes de sa cuisine diplomatique pour parler du Festival international de la gastronomie solidaire.



  • Le Cercle diplomatique organise le Festival international de la gastronomie solidaire le 27 septembre à la Bibliothèque nationale de Rabat. Avant d’aborder cet événement, pouvez-vous nous présenter le Cercle diplomatique, ses missions et ses objectifs ?

Le Cercle diplomatique est une association à but non lucratif créée il y a plus de trente ans. Il réunit principalement les épouses des chefs de mission diplomatique et des représentants d’organisations internationales.

L’association d’une structure formelle dirigée par une Présidente et le Comité exécutif, élu chaque année en janvier. J’ai eu l’honneur d’être élue Présidente le 29 janvier 2025. Nos missions reposent sur trois axes principaux. Le premier est le soutien aux associations marocaines. Nous parlons de soutien car il s’agit d’une véritable collaboration : après une sélection rigoureuse, nous finançons des projets liés à l’autonomisation des femmes, à l’insertion professionnelle et à l’accompagnement des populations vulnérables.

Le deuxième objectif est de faciliter l’intégration des familles diplomatiques, notamment en offrant aux épouses nouvellement arrivées un réseau d’amitié et de solidarité. Enfin, nous encourageons l’échange interculturel à travers des activités socioculturelles, renforçant ainsi les liens entre la communauté diplomatique et la société marocaine.
 
  • Parlons du Festival international de la gastronomie solidaire. Qu’est-ce qui distingue cette première édition et qu’est-ce qui attend les visiteurs ?

Ce festival constitue notre deuxième grand événement après le Bazar diplomatique. Nous souhaitons en faire un rendez-vous annuel majeur.

Sa particularité réside dans son approche : la gastronomie comme vecteur de partage et d’engagement. Nous voulons rassembler la communauté diplomatique et le grand public autour d’un langage universel : la cuisine.

Les stands proposeront des spécialités culinaires du monde entier et la tombola offrira exclusivement des lots en lien avec la gastronomie. L’objectif central demeure la levée de fonds pour soutenir des associations marocaines. Cet événement repose sur une collaboration solidaire entre représentations diplomatiques, restaurateurs et associations, dans un esprit d’ouverture et de fraternité.
 
  • Vous avez souligné que la gastronomie est un outil de diplomatie et d’échange. Pouvez-vous développer ce point ?

Tout à fait. À travers ce festival, la gastronomie devient un outil de diplomatie sociale, humanitaire et citoyenne. Chaque pays participant y exprime son identité culinaire, tout en témoignant de la solidarité de la communauté diplomatique avec le Maroc. C’est une fête interculturelle et multiculturelle qui unit autour d’une cause commune : le soutien aux plus vulnérables. La nourriture, par sa capacité à rapprocher et à réjouir, devient un pont entre les cultures et les peuples. C’est cela que nous voulons célébrer : une diplomatie de l’engagement et de la proximité, portée par quelque chose qui rassemble naturellement, avec le sourire : la gastronomie.
 
  • Vous vous décrivez comme une «femme de terrain». Pouvez-vous nous faire un bilan de vos actions depuis votre élection ?

Être une «femme de terrain» signifie pour moi aller au contact direct, rencontrer les bénéficiaires, les écouter et comprendre leurs besoins.

Depuis mon élection en janvier, nous avons soutenu environ cinq projets concrets, en plus de la distribution des paniers de Ramadan. Parmi eux : l’achat de matériel médical, le financement de formations professionnelles pour des femmes et des veuves, un projet agricole, et des initiatives pour accompagner des jeunes vers une meilleure insertion dans la vie active.

Chaque projet est examiné avec rigueur et suivi de près afin de garantir un usage transparent et efficace des fonds. Mais audelà du financement, c’est la dimension humaine qui prime : être sur le terrain, c’est là que la différence se fait réellement.
 
  • Des projets en collaboration avec le ministère de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille sont-ils en vue ?

Oui, nous collaborons étroitement avec le ministère de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille. Il existe une vision commune, profondément humaine et engagée, qui nous rapproche. Cette coopération s’illustre déjà dans le cadre du FIGS 2025, mais elle se poursuivra à travers d’autres actions concrètes au bénéfice des associations marocaines. Nous avançons ensemble comme de véritables partenaires.
 
  • Un dernier mot pour inviter le public à l’événement ?

L’entrée est fixée à 20 dirhams, un tarif symbolique, tout comme le billet de tombola. Le festival sera ouvert au public le 27 septembre, de midi à 17h. Nous invitons tout le monde à venir nombreux partager une belle fête de la gastronomie et de la culture. C’est une occasion unique de découvrir les saveurs du monde entier, tout en contribuant à une cause noble. En venant, chacun participera à un élan de solidarité et d’engagement qui nous unit tous.
 
Recueillis par
Safaa KSAANI

Portrait : Unielle Oupolo, une femme de tête et de coeur

Un gabarit fin, un sourire chaleureux et une détermination qui transparaît dans chaque mot. Unielle Oupolo n’est pas une simple « épouse de… ».

Arrivée au Maroc en août 2024, dans le sillage de son époux, S.E Monsieur l’Ambassadeur du Gabon, Julien Lukolo, elle n’a pas perdu de temps pour se faire une place, et pas des moindres. Élue unanimement Présidente du Cercle diplomatique à peine cinq mois plus tard, en janvier 2025, elle illustre avec brio une intégration éclair, un pied de nez aux clichés sur la «femme de diplomate».

Unielle Oupolo est diplômée de l’université de Moncton au Canada, forte d’un double master en administration des affaires et en ingénierie de l’enseignement. Une formation qui, de toute évidence, lui a forgé un esprit de leadership et une capacité à structurer l’action. Son métier de professeure de lettres, qu’elle a exercé jusqu’en juin 2024, a affûté sa pédagogie et son sens de la communication, des atouts précieux pour la cheffe de file d’une association qui compte une cinquantaine de membres, toutes épouses de chefs de mission et de représentants d’organisations internationales au Maroc.







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