- Le groupe Kelma a marqué toute une génération par ses chansons sentimentales, notamment, « Warda ala Warda » et « Kif lmaani », mais il s’est éclipsé de la scène musicale pendant plusieurs années. À quoi doit-on cette absence ?
En fait, cette absence fut une conséquence naturelle de la divergence des chemins empruntés par chacun des membres du groupe. Comme vous le savez, Kelma a été formé à l’époque où Fayçal Aziz et moi étions étudiants à l’Institut supérieur d’art dramatique et d’animation culturelle (ISADAC) à Rabat. Depuis, nous avons produit plusieurs chansons qui ont marqué toute une génération. Cependant, chacun de nous, en quête d’un avenir stable, a connu des changements sur les plans académique, professionnel et personnel, ce qui a eu un impact sur la présence du groupe sur la scène artistique. Malgré l’arrêt du travail collectif, les membres ont poursuivi leur passion artistique en solo, que ce soit dans des carrières d’acteurs, de chanteurs ou de compositeurs. Nous avons également conservé de très bonnes relations, avec toujours l’ambition de revenir chanter ensemble un jour. Et ce jour est enfin arrivé ! (Rires)
- Le groupe joue sur diverses scènes à travers le Royaume. Peut-on considérer cela comme le grand retour Kelma Band ? Et comment est née l’idée de ces retrouvailles avec Fayçal Azizi ?
À vrai dire, le retour du groupe Kelma Band intervient à l’occasion de la préparation du nouvel album de Fayçal Azizi. L’artiste, membre fondateur du groupe, a eu l’occasion de se produire en concert au Maroc et en France pour la promotion de cet album. Cependant, il a souhaité la faire aux côtés de Kelma, en présence de Yassir At-Tarjoumani et de moi-même, marquant ainsi le grand retour du Kelma Band dans sa formation complète, toujours fidèle au bon son, à la symphonie des mots et à la magie des voix. Nous espérons ainsi raviver la mémoire musicale marocaine et poursuivre notre aventure artistique main dans la main.
- Vous avez promis au public de nouveaux projets musicaux. Pouvez-vous nous donner un avant-goût des chansons que vous préparez ?
Nous nous apprêtons à enregistrer de nouvelles chansons dans notre style, celles que nous avons déjà interprétées sur scène lors de notre tournée. Des projets sont, également, en préparation dans le domaine du cinéma. Nous avançons pas à pas, afin de préparer notre public à notre retour et au style musical que nous souhaitons lui proposer. Mais une chose est sûre : nous comptons bien enchanter le public, que ce soit sur scène ou en studio.
- Allez-vous rester fidèles au style auquel votre public est habitué ou avez-vous prévu d’explorer de nouveaux registres musicaux ?
C’est le style musical singulier de Kelma Band qui distingue le groupe depuis le début des années 2000, et qui explique pourquoi le public lui est resté attaché. Cela dit, nous comptons bien évoluer avec les transformations de la scène artistique et musicale, ainsi qu’avec les attentes du public, afin de le satisfaire tout en restant fidèle à l’âme de Kelma.
- La chanson « Warda ala Warda » continue de marquer les esprits plus d’une décennie après sa diffusion dans le téléfilm « L’orange amère ». Selon vous, qu’est-ce qui fait sa réussite ?
« Warda Ala Warda » est un véritable but marqué sur le terrain de l’art marocain, une œuvre dont nous ne cessons d’être fiers, à l’image de nombreuses chansons emblématiques du patrimoine musical, telles que : « Lili Twil ». Elle demeure au cœur du répertoire musical marocain, marquant durablement les esprits, comme nous avons pu le constater lors des concerts que nous avons organisés dans trois villes du Royaume. Cette chanson n’est plus la sienne mais celle d’un large public : on l’entend interprétée dans de nombreuses occasions, et plusieurs jeunes la choisissent pour apprendre les bases de la musique, la jouant avec une véritable passion. Aujourd’hui, la chanson, telle qu’elle a été écrite et composée par moi-même avec l’arrangement de Yassir Tarjoumani, a été enrichie par un nouveau passage magnifique de Fayçal Azizi, permettant de revisiter la chanson tout en restant fidèle à son âme.
- Votre public regrette votre absence des festivals musicaux à travers le Maroc. Votre retour sur la scène artistique marque-t-il votre entrée dans ces événements ?
Cette absence est principalement due à la suspension de nos activités artistiques en tant que groupe musical. Avec notre retour aujourd’hui, nous espérons renforcer nos liens dans le milieu artistique et élargir notre vision afin de trouver notre place dans les festivals de musique, qui correspondent pleinement à l’esprit de Kelma. Le public aura bien sûr son mot à dire à ce sujet : sa fidélité et sa réactivité lors des concerts que nous avons organisés jusqu’à présent, ou de ceux prévus dans un avenir proche sont autant d’éléments essentiels qui permettent d’imposer l’artiste parmi les noms retenus par les organisateurs.
- Sur le long terme, envisagez-vous des collaborations avec d’autres artistes marocains ou internationaux ?
Les membres de Kelma Band sont prédisposés à toute collaboration avec d’autres artistes, particulièrement si elle sert de développer l’empreinte laissée pendant une longue décennie dans l'imaginaire musical marocain et d’enrichir l’expérience musicale offerte au public.
- Comment percevez-vous l’évolution du public marocain, notamment de la génération Z qui vous a découvert au début des années 2000 ?
La société marocaine se distingue par une richesse exceptionnelle, nourrie d’un patrimoine artistique ancestral. La musique, en particulier, offre un éventail de sons et de styles d’une grande diversité, reflétant ainsi la singularité et la sensibilité du public marocain. Autrement dit, il est difficile d’abaisser le niveau de goût dans un pays aussi riche et varié que le nôtre, malgré quelques dérives liées aux conditions d’évolution des générations. Le Maroc est, par essence, une nation au goût raffiné, un trait que l’on retrouve dans tous les aspects de la vie marocaine, notamment dans l’art. D’ailleurs, cet aspect est particulièrement pris en compte par les grands artistes internationaux qui viennent se produire au Maroc, animés par le désir d’être vrais et sincères afin de toucher un public passionné et exigeant.
Renaissance : Une génération musicale pour émouvoir et unir
En ce mois de novembre, le public marocain a assisté au grand retour du groupe Kelma Band. Lors d’une tournée nationale passant par Casablanca, Rabat et Tétouan, avant une escale à Paris, le trio a fait revivre le souvenir d’une sélection musicale exceptionnelle, qui a conquis le cœur du public depuis le début des années 2000, date du lancement de cette aventure musicale, initiée par Fayçal Azizi, Sakina Lafdaili et Yassir Tarjoumani, alors artistes en formation à l’ISADAC.
Tout au long des concerts organisés, en prélude à la tournée mondiale 2026, les spectateurs se sont régalés au rythme des morceaux emblématiques du groupe mais aussi de leur énergie communicative et de leur humour spontané. Sur scène, Sakina Lafdaili et Fayçal Azizi ont mêlé leurs voix à celle de la guitare de Yassir Tarjoumani, offrant au public le plaisir d’une musique unique, mêlant pop, électro et sonorités méditerranéennes, entre romantisme et drame. L’ambiance vibrante du public (entre danse, chant, émotion et plaisir) a donné lieu à un spectacle hors normes, témoignant de la place des chansons de ce groupe dans la mémoire collective.
Les titres « Warda ela Warda », popularisé par le téléfilm culte « L’Orange amère », « Kif lmaani » ou encore « Nadem » ont enchanté le public, lui rappelant les débuts marquants de deux voix exceptionnelles. Lesquelles voix chaudes et pures de Fayçal Azizi et Sakina Lafdaili se sont harmonieusement entremêlées, réinventant les interprétations modernisées du patrimoine marocain signées par le duo, notamment, « Qouli Alash Kweitini ». Le célèbre passage « Eteq Eteq » du téléfilm Moul Lbendir a, quant à lui, soulevé la voix du public dans une belle communion.
Et ce n’est pas tout puisque les artistes ont dévoilé quelques extraits de leur futur album, annoncé pour 2026. Entre pop moderne et musique andalouse, les nouvelles chansons de Kelma promettent un retour électrisant, mêlant sonorités sentimentales, salsa enflammée et rythmes patriotiques, confirmant une fois de plus la richesse et la singularité de leur univers musical, profondément inspiré du répertoire marocain.
Tout au long des concerts organisés, en prélude à la tournée mondiale 2026, les spectateurs se sont régalés au rythme des morceaux emblématiques du groupe mais aussi de leur énergie communicative et de leur humour spontané. Sur scène, Sakina Lafdaili et Fayçal Azizi ont mêlé leurs voix à celle de la guitare de Yassir Tarjoumani, offrant au public le plaisir d’une musique unique, mêlant pop, électro et sonorités méditerranéennes, entre romantisme et drame. L’ambiance vibrante du public (entre danse, chant, émotion et plaisir) a donné lieu à un spectacle hors normes, témoignant de la place des chansons de ce groupe dans la mémoire collective.
Les titres « Warda ela Warda », popularisé par le téléfilm culte « L’Orange amère », « Kif lmaani » ou encore « Nadem » ont enchanté le public, lui rappelant les débuts marquants de deux voix exceptionnelles. Lesquelles voix chaudes et pures de Fayçal Azizi et Sakina Lafdaili se sont harmonieusement entremêlées, réinventant les interprétations modernisées du patrimoine marocain signées par le duo, notamment, « Qouli Alash Kweitini ». Le célèbre passage « Eteq Eteq » du téléfilm Moul Lbendir a, quant à lui, soulevé la voix du public dans une belle communion.
Et ce n’est pas tout puisque les artistes ont dévoilé quelques extraits de leur futur album, annoncé pour 2026. Entre pop moderne et musique andalouse, les nouvelles chansons de Kelma promettent un retour électrisant, mêlant sonorités sentimentales, salsa enflammée et rythmes patriotiques, confirmant une fois de plus la richesse et la singularité de leur univers musical, profondément inspiré du répertoire marocain.





















