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Interview avec Lamia Housni : « Les femmes marocaines devront travailler sur leur leadership et leur personal branding »


Rédigé par Safaa KSAANI Mercredi 2 Août 2023

P-CuriosityLab de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), l’un des centres d’innovation et de recherche les plus aboutis du Royaume, est dirigé par une femme. Elle nous livre sa vision sur les clés du leadership féminin.



-Vous avez créé plusieurs entités, dont un laboratoire d’innovation, qui ambitionne à développer des services inclusifs, durables et innovants afin d’assurer une transformation menée par la communauté au profit des zones rurales en Afrique. D’après vous, comment concilier développement économique et environnement ? La RSE attire-t-elle beaucoup d'entreprises aujourd’hui ?

-Dans le contexte mondial actuel marqué par le changement climatique et son impact sur les communautés les plus vulnérables, la RSE devient un impératif pour toute organisation à vocation de création de valeur économique. Il faudrait rappeler toutefois que la RSE a été d’abord une approche microéconomique de la relation entre l’entreprise et son environnement permettant d’équilibrer davantage les enjeux financiers avec ceux environnementaux, civiques, sociaux et économiques en recherchant une intégration des différentes parties prenantes.

Ensuite, cette approche s’est transformée en une vision institutionnelle qui établit des liens entre les entreprises-institutions et la société dans son ensemble. La performance économique est étroitement liée à l’impact des activités de l’entreprise sur l’environnement et les communautés et donc sa politique de RSE. Nous utilisons d’ailleurs les mêmes indicateurs pour mesurer la performance et la RSE. La création du Laboratoire d’innovation a été principalement motivée par la vision d’un développement plus inclusif avec un effort concentré faisant appel à de la créativité et à l’innovation.

-Vous avez occupé plusieurs postes de leadership dans un environnement professionnel majoritairement masculin. Quelle idée vous vous faites du statut de la femme dirigeante dans le Royaume ?

-Les postes de cadres dirigeants sont de manière générale très prenants et nécessitent des habilités particulières en matière de leadership. Ces habilités peuvent se développer à travers de la formation tout au long de la vie, le coaching et le mentorat.

Au niveau du Maroc, le rôle de la femme dirigeante n’est pas encore confirmé totalement, que ça soit dans les organisations publiques ou privées. Nous remarquons que très peu de nominations concernent les femmes. Un plafond de verre existe toujours pour les femmes pour passer à l’étape supérieure et ce sont elles les premières responsables. Les femmes marocaines devront travailler sur leur leadership, personnal branding, visibilité et réseau.

-Pensez-vous que les mesures institutionnelles qui visent l’augmentation du nombre de femmes dans les comités de direction et donc dans les postes de direction sont suffisantes pour résoudre la question de la sous-représentation des femmes ?

-Il s’agit certainement d’un premier pas qui est nécessaire pour une meilleure inclusivité de la femme au sein des organisations, mais il est certain que d’autres mesures et dispositions sont importantes à mettre en place pour permettre à la femme marocaine de jouer pleinement son rôle et apporter une diversité importante aux défis de croissance et de développement. Il est nécessaire de tenir compte du fait que la femme représente 50% de la société marocaine. L’inclusivité est une question fondamentale pour notre pays.








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