Ce différentiel place le Royaume dans une configuration singulière à l’échelle continentale. À l’échelle africaine, 37 % seulement des citoyens possèdent un compte bancaire, contre 60 % disposant d’un compte de monnaie mobile, confirmant le rôle central du numérique dans l’élargissement de l’accès aux services financiers. L’étude souligne que cette distinction entre comptes bancaires traditionnels et comptes de paiement mobile est structurante, tant elle révèle le caractère transformateur de la monnaie mobile, mais aussi la persistance de l’exclusion des systèmes bancaires classiques.
Les données mises en avant par Afrobarometer révèlent une forte hétérogénéité entre les pays africains. Tandis que 99 % des Mauriciens et 97 % des Seychellois déclarent disposer d’un compte bancaire, moins d’un citoyen sur dix est bancarisé en Guinée et à Madagascar. Ces écarts traduisent des réalités structurelles contrastées, tant en matière d’infrastructures financières que de modèles économiques.
L’étude identifie plusieurs freins structurels et techniques expliquant ces disparités : l’insuffisance des réseaux bancaires en milieu rural, le coût élevé des transactions, le faible niveau de culture financière, l’irrégularité des revenus liés à l’économie informelle, ainsi que des inégalités de genre persistantes qui limitent l’accès des femmes aux services financiers formels.
Les données mises en avant par Afrobarometer révèlent une forte hétérogénéité entre les pays africains. Tandis que 99 % des Mauriciens et 97 % des Seychellois déclarent disposer d’un compte bancaire, moins d’un citoyen sur dix est bancarisé en Guinée et à Madagascar. Ces écarts traduisent des réalités structurelles contrastées, tant en matière d’infrastructures financières que de modèles économiques.
L’étude identifie plusieurs freins structurels et techniques expliquant ces disparités : l’insuffisance des réseaux bancaires en milieu rural, le coût élevé des transactions, le faible niveau de culture financière, l’irrégularité des revenus liés à l’économie informelle, ainsi que des inégalités de genre persistantes qui limitent l’accès des femmes aux services financiers formels.
Le facteur religieux, une spécificité nord-africaine
Au-delà de ces contraintes, Afrobarometer met en lumière un facteur supplémentaire, particulièrement présent en Afrique du Nord. Dans plusieurs sociétés à majorité musulmane, les considérations religieuses constituent un frein spécifique à l’usage des banques traditionnelles. Le rapport rappelle que le droit islamique interdit le riba - généralement assimilé à l’intérêt -, ce qui conduit une partie de la population à percevoir les produits bancaires classiques comme incompatibles avec leurs convictions religieuses et éthiques.
Cette dimension ajoute une couche de complexité à l’analyse de l’inclusion financière dans des pays comme le Maroc, où la bancarisation progresse, mais sans que les instruments numériques ne prennent pleinement le relais, contrairement à d’autres régions du continent.
L’étude explique que l’inclusion financière en Afrique repose sur deux trajectoires distinctes mais interconnectées. D’un côté, les comptes de monnaie mobile, largement répandus, constituent désormais la principale porte d’entrée vers les services financiers pour une majorité d’Africains. De l’autre, les comptes bancaires traditionnels restent concentrés parmi les populations plus âgées, plus instruites, plus aisées et urbaines.
Les jeunes générations apparaissent comme les principaux utilisateurs des solutions mobiles, tandis que l’accès aux services bancaires classiques demeure étroitement lié au statut socio-économique. Cette segmentation révèle une inclusion financière graduée, plutôt qu’universelle.
L’Afrobarometer insiste sur le rôle déterminant du contexte institutionnel et réglementaire. Même à caractéristiques individuelles comparables, les écarts entre pays restent significatifs. La maturité des systèmes de paiement numérique, la couverture des réseaux de téléphonie mobile, la qualité de la régulation financière et l’environnement institutionnel global influencent directement les niveaux d’inclusion.
Dans le cas du Maroc, la prééminence du modèle bancaire classique, conjuguée à la faible diffusion de la monnaie mobile, traduit ainsi un modèle hybride, à la croisée des dynamiques nord-africaines et des mutations numériques africaines. Une configuration qui pose la question de l’adaptation des instruments financiers aux réalités sociales, économiques et culturelles du pays.
Cette dimension ajoute une couche de complexité à l’analyse de l’inclusion financière dans des pays comme le Maroc, où la bancarisation progresse, mais sans que les instruments numériques ne prennent pleinement le relais, contrairement à d’autres régions du continent.
L’étude explique que l’inclusion financière en Afrique repose sur deux trajectoires distinctes mais interconnectées. D’un côté, les comptes de monnaie mobile, largement répandus, constituent désormais la principale porte d’entrée vers les services financiers pour une majorité d’Africains. De l’autre, les comptes bancaires traditionnels restent concentrés parmi les populations plus âgées, plus instruites, plus aisées et urbaines.
Les jeunes générations apparaissent comme les principaux utilisateurs des solutions mobiles, tandis que l’accès aux services bancaires classiques demeure étroitement lié au statut socio-économique. Cette segmentation révèle une inclusion financière graduée, plutôt qu’universelle.
L’Afrobarometer insiste sur le rôle déterminant du contexte institutionnel et réglementaire. Même à caractéristiques individuelles comparables, les écarts entre pays restent significatifs. La maturité des systèmes de paiement numérique, la couverture des réseaux de téléphonie mobile, la qualité de la régulation financière et l’environnement institutionnel global influencent directement les niveaux d’inclusion.
Dans le cas du Maroc, la prééminence du modèle bancaire classique, conjuguée à la faible diffusion de la monnaie mobile, traduit ainsi un modèle hybride, à la croisée des dynamiques nord-africaines et des mutations numériques africaines. Une configuration qui pose la question de l’adaptation des instruments financiers aux réalités sociales, économiques et culturelles du pays.























