Artiste de belle renommée, Houda a déjà exposé au Maroc, aux Etats-Unis, en Europe ainsi qu’aux Emirats Arabes Unis. Ses œuvres ont aussi été présentées dans différents musées, dont l’Aga Khan Museum au Canada, l’Institut du Monde Arabe en France et au Musée Mohamed VI dont elle a rejoint les collections. Native de Tanger, d’un père syrien et d’une mère suissesse, Houda Terjuman utilise ses sculptures flottantes et ses peintures pour raconter l’histoire de la migration, de l’exil, de l’attachement aux racines et à la recherche de l’identité. Ses œuvres teintées de surréalisme entraînent dans un long voyage à travers le Moyen-Orient, l’Europe et l’Afrique.
Ponts entre les cultures
« L’histoire de ma pratique est largement influencée par mon statut de migrante hybride, une condition associée aux migrants de la deuxième génération. Mon père est syrien, ma mère suissesse et je suis née au Maroc. Je suis donc africaine. La nature transitoire de mon évolution en tant que personne et en tant qu’artiste a ouvert des voies fascinantes pour jouer avec la représentation dans l’art. Mon père, en tant que migrant de la première génération, avait l’habitude de nous dire que nous n’avions pas de filet de sécurité et que l’intégration dans un autre pays était nécessaire. Cependant, j’ai choisi de refuser le concept et la pratique de l’assimilation et, au contraire, j’ai chéri le statut de l’hybridité qui, pour moi, offre un riche mélange des origines, de voix et d’appartenances. Mes sculptures et mes peintures sont de petits objets familiers qui tissent des étoiles. Ces petits objets sont porteurs d’espoir et de ponts entre les cultures. Une chaise vide symbolise ce que nous avons laissé derrière nous et nous maintient en contact avec nos racines. Un bateau solitaire est porteur d’espoir. Un pont flottant nous invite à établir des liens et à faire preuve d’empathie à l’égard de l’inconnu », raconte subtilement Houda Terjuman. Et le cœur dans tout cela ? il est forcément omniprésent.