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Hausse des prix des légumes, ce qu'en disent les vendeurs…


Rédigé par Malak EL ALAMI Lundi 28 Août 2023

En parcourant l'un des souks de Salé, l'inquiétude se lit sur les visages des consommateurs face à la tendance haussière des prix des légumes. En faisant un détour, les perspectives des vendeurs en disent long.



En examinant les étals, l'état des prix se dresse comme suit : celui des pommes de terre s'est établi à 7dh/kg, les tomates à 6dh-8dh/kg, tandis que les oignons coûtent 6dh/kg.Le constat est donc clair, les prix ont tendance à augmenter encore une fois de plus. 
 
Cette tendance suscite, d'une part, des préoccupations au sein des ménages, et, d'autre part, elle met en évidence les défis auxquels notre pays est confronté en matière de sécurité alimentaire.
 
Au-delà des facteurs environnementaux, tels que les conditions climatiques, notamment la sécheresse et la pénurie d'eau, Thami, vendeur expérimenté, à l'aube de ses 60 ans, insiste sur l'aspect humain.
 
Selon lui, les agriculteurs produisent des légumes à des coûts raisonnables. Toutefois, le vrai problème réside dans la présence des intermédiaires qui compliquent la chaîne : « Le produit peut être revendu de 6 à 8 fois avant d'atteindre l'assiette du consommateur », souligne-t-il.
 
Pour lui, c'est clair : une fois les produits sur le marché de gros, les intermédiaires, présents dès l'aube, achètent près de 70% des produits. Ainsi, à travers de multiples ventes et reventes, ils perturbent l'équilibre entre l'offre et la demande grâce à leur quasi-monopole. Cette raréfaction de l'offre de légumes exerce une pression à la hausse sur les prix, au détriment des agriculteurs et des consommateurs.
 
De son côté, Ahmed, âgé de 45 ans, soulève une autre facette de l'inflation, en mettant l'accent sur son impact sur la main-d'œuvre. L'inflation galopante a entraîné une pénurie de main-d'œuvre, car de nombreux ouvriers agricoles, aussi appelés « lkhadama », réclament des augmentations pour suivre l'évolution du coût de la vie.

« Un ouvrier gagnait auparavant 50 DH par jour. Cependant, 100 DH/jour ne lui suffisent plus aujourd'hui, même pour une personne célibataire. Imaginez la situation pour un père de famille ». Pis encore, « certains ouvriers cessent de travailler lors de conditions climatiques extrêmes. Face à cette dure réalité de main-d'œuvre, l'agriculteur se voit contraint d'intégrer ces dépenses dans les coûts ».
 
En matière de transport, ajoute-t-il, l'augmentation des coûts énergétiques a également eu un impact sur les prix. « Si un transporteur avait besoin de 1500 DH pour acheminer des légumes d'une ville à l'autre, les dépenses ont explosé pour atteindre 2000 DH, voire même 3000 DH, selon la distance de destination ».
La hausse des prix des légumes découle d'une combinaison de facteurs, allant des conditions climatiques défavorables aux perturbations de la chaîne d'approvisionnement et aux pressions économiques et inflationnistes.

Pour rappel, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a affirmé, dans sa dernière note relative à l'Indice des prix à la consommation (IPC) du mois de juillet 2023, que l’indice d’inflation poursuit sa tendance ascendante des prix à la consommation en raison des prix élevés des produits alimentaires et non alimentaires. Celui-ci est en hausse de 0,3% sur un mois et de 5,4% sur une année, précise l'organisme.
 
En effet, les hausses des produits alimentaires observées entre juin et juillet 2023 concernaient principalement les «Fruits» avec 9,2%, les «Poissons et fruits de mer» avec 4,4%. En revanche, les prix ont diminué de 3,3% pour les «Légumes», de 0,6%  pour le «Lait, fromage et œufs» . 
 
D'autre part, le gouvernement a publié, récemment, une note d’orientation relative à la préparation du Projet de Loi de Finances (PLF 2024), dans laquelle il affirme sa volonté de réduire le taux d'inflation à un niveau équivalent à 3,4% en tablant sur un taux de croissance de 3,7% du PIB sur la base d’une meilleure saison agricole (75 millions qtx de productions céréalières), et 2% à partir de 2025. L'Exécutif a considéré que les mesures prises, début 2023, notamment le soutien aux matières premières, le soutien au fourrage pour le bétail et la volaille et les matières premières agricoles importées, ont contribué à une baisse du taux d’inflation de 10,1% en février à 5,5% fin juin 2023, et ce taux devrait être limité à 5,6% d’ici la fin de cette année.  








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