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Hammams : à Casablanca, les professionnels tranchent sur la question des prix


Rédigé par Safaa KSAANI Jeudi 23 Février 2023

Malgré la hausse des prix des matières premières, notamment le bois et le charbon, les propriétaires des hammams à Casablanca n’ont pas fait augmenter les prix de leurs prestations.



Hammams : à Casablanca, les professionnels tranchent sur la question des prix
Pendant cette période de l’année, connue pour ses basses températures, nombreuses sont les personnes qui préfèrent se rendre au bain maure, spas et autres hammams individuels, au lieu d’un bain maison.

Depuis le début du mois en cours, des rumeurs se sont propagées comme une traînée de poudre, faisant état de l’augmentation des prix de l’accès aux hammams. Des histoires véhiculées par ouï-dire, notamment via les réseaux sociaux, et bouche-à-oreille, laissent entendre que ces prix sont passés de 12 à 13 dirhams à Casablanca.

Une rumeur qui prend de plus en plus d'ampleur à tel point que la Fédération nationale des associations de propriétaires et gérants de hammams traditionnels et douches publiques au Maroc a cru devoir y mettre le holà. Rabie Ouaacha, président de ladite Fédération est sorti du silence pour démonter cette rumeur.

« Ces allégations sont totalement fallacieuses », a- t-il répété pour en finir avec ces fausses nouvelles. Et de préciser que « les tarifs sont restés les mêmes malgré la hausse des prix des matières premières. Les tarifs commencent à 12 dhs et varient en fonction de la qualité des services offerts ».

Toutefois, à ses yeux, l’augmentation des prix des prestations serait inévitable compte tenu des prix élevés des matières premières. « Le gasoil a connu une augmentation de 150%, le prix du kilo du bois est passé de 50 centimes à un dirham », nous informe Rabie Ouaacha, avec une pointe de désolation.

Notons qu’en principe, c’est la règle de l’offre et de la demande qui régule la question des prix, même dans ce secteur à dimension sociale. Le secteur fonctionne conformément à la loi sur la liberté des prix, selon laquelle les professionnels peuvent déterminer les tarifs en tenant compte d’un certain nombre de critères.

Toujours selon le porte-voix des propriétaires et gérants de hammams traditionnels et douches publiques, la pandémie mondiale a marqué le début de l’agonie du secteur. A celle-ci s’ajoute la crise inflationniste qui a démarré à l’automne 2021.

Entretemps, « le secteur est resté fermé pendant deux années entières, mais a fait preuve de bonne foi en gardant les mêmes tarifs», a ajouté notre interlocuteur.

Bain maure vs hammam individuel : Le duel


Dans quelques quartiers de la métropole, les weekends sont des jours spéciaux pour le hammam. Certaines femmes préfèrent débourser 15 DH au lieu de 150 DH pour bénéficier, plus ou moins, du même service. Le bain maure, malgré la multiplication de Spa et de centres de bien-être, arrive toujours à tirer son épingle du jeu.

Certes, lors de ces dernières décennies, le bain maure a connu de nombreuses évolutions mais son concept demeure, à jamais, le même : Il est un lieu de détente et de rencontre à la fois. Rabie Ouaacha ne manque pas de relever des incohérences dans les Spa.

« D’abord, ils travaillent sous autorisation de salon de coiffure. Ils ont le soutien de l’Etat indirectement. Ce hammam n’est pas construit selon les normes conventionnelles d’un hammam collectif, il est donc chauffé au gaz. Ce dernier est subventionné par l’Etat et donc par chaque citoyen ».

Malgré tout, les Spa commencent petit à petit à se tailler une place et à s’incruster dans les habitudes de la population urbaine marocaine, mais sans pour autant impacter cet héritage culturel: le hammam.








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