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International

Frontière polono-biélorusse : Clash entre migrants et forces polonaises


Rédigé par A.B. avec médias Mercredi 17 Novembre 2021

Les forces polonaises ont usé mardi de gaz lacrymogènes et des canons à eau contre des migrants qui tentaient de franchir la frontière avec la Biélorussie.



Leonid Shcheglov © AFP
Leonid Shcheglov © AFP
Environ quatre mille migrants, selon les estimations des gardes-frontières polonais, se rassemblent le long de la frontière avec la Biélorussie dans des conditions misérables, avec des températures descendant en dessous de zéro. Les puissances occidentales accusent la Biélorussie d’avoir fabriqué la crise avec le soutien de la Russie, en amenant des migrants aux frontières pour attiser les différends au sein de l’Union européenne, ce que nient Minsk et Moscou.

L’impasse a commencé la semaine dernière au poste frontière entre Brzezky en Biélorussie et Kosniece en Pologne, lorsque des centaines de migrants s’y sont rassemblés pour tenter d’entrer dans l’Union européenne. «Les migrants attaquent nos soldats et nos officiers avec des pierres et tentent de détruire la clôture pour entrer en Pologne», a écrit mardi le ministère polonais de la Défense sur Twitter, accompagné d’un clip vidéo montrant des affrontements à la frontière.

La police polonaise a annoncé qu’un de ses membres avait été grièvement blessé, «à la suite d’une attaque menée par des personnes motivées par la partie biélorusse», notant que des grenades assourdissantes et des grenades lacrymogènes étaient lancés sur les forces polonaises.

Cependant, Minsk a accusé Varsovie d’»aggraver» la crise des migrants. «Aujourd’hui, nous assistons à des provocations directes et à des traitements du côté polonais inhumains sur des personnes vulnérables», a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Moscou : «totalement inacceptable»

De son côté Moscou a aussi condamné l’usage de gaz lacrymogènes et des canons à eau contre les migrants, considéré par le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov de «totalement inacceptable». Evoquant «les tirs de gaz lacrymogènes et de canons à eau audessus de la tête des migrants en direction d’un pays qu’est la Biélorussie », Lavrov accuse les forces polonaises de «violer toutes les normes légales». Les forces de sécurité polonaises ont tiré, au poste frontière de Prozzy du côté biélorusse, des grenades lacrymogènes sur les migrants, qu’elles accusent d’avoir «attaqué» ses membres avec des pierres et tenté de «détruire la clôture pour entrer en Pologne».

Par ailleurs, le gouvernement français a accusé, mardi, la Biélorussie d’avoir orchestré une «horrible pièce de théâtre» à la frontière avec la Pologne, en exploitant «des milliers de migrants désespérés», a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. «Ils emmènent des milliers de migrants désespérés et les massent à la frontière, se prennent en photo dans le but de nous diviser et semant la peur en Europe», a déclaré Gabriel Attal.

Solidarité française pour la construction d’un mur

A la question si Paris soutenait la construction d’un mur par la Pologne à ses frontières, il a exprimé la «solidarité» de la France. Il a souligné qu’»il ne nous appartient plus de donner des leçons aux pays confrontés à de telles situations ». Il a affirmé que «l’Europe est unie depuis le début de cette crise» au moment où le bloc se prépare avec les Etats-Unis à imposer de nouvelles sanctions au régime biélorusse.

Commentant l’entretien téléphonique entre le président français Emmanuel Macron et son homologue russe Vladimir Poutine, lundi, le porte-parole a rappelé qu’ils «se sont mis d’accord sur des mesures pour couper les routes empruntées par les passeurs, notamment pour permettre au HCR d’intervenir et d’organiser les retours humanitaires des réfugiés».

On dénombre 2000 à 3000 migrants, dont la grande majorité sont originaires de la région du Kurdistan d’Irak, bloqués à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, alors que les températures sont en dessous de zéro. Un porte-parole de l’ambassade irakienne à Moscou a indiqué à l’AFP que son pays entendait, jeudi, renvoyer en Irak au moins 200 citoyens bloqués en Biélorussie à la frontière avec la Pologne. Il a indiqué que «ces environ 200 personnes, dont des femmes et des enfants, se trouvant actuellement en Biélorussie, ont contacté la mission diplomatique irakienne à Moscou, demandant leur retour dans leur pays».

A.B. avec médias


Le Conseil de l’Europe appelle à «arrêter la souffrance à la frontière»

4000 migrants sont toujours bloqués dans cette sorte de no man’s land. L’Irak a annoncé un vol de rapatriement ce jeudi, pour au moins 200 de ses ressortissants. Mais nombre de migrants, qui se sont souvent endettés pour payer le voyage, se disent déterminés à rester, malgré l’accès limité à des vivres, malgré le froid et malgré le dernier épisode violent.

Mardi, près du point de passage entre les villages bélarusse de Bruzgi et polonais de Kuznica, les forces polonaises ont repoussé des migrants qui leur jetaient des pierres à coup de canon à eau et de gaz lacrymogènes. Varsovie accuse aussi le Bélarus d’avoir distribué des grenades fumigènes à ceux qui tentaient de franchir la frontière. Une escalade dangereuse dénoncée par Dunja Mijatovic, la commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe en visite en Pologne.

«La situation est évidemment extrêmement complexe et problématique. Nous pouvons voir l’énorme souffrance des personnes qui sont laissées dans l’incertitude. C’est absolument inacceptable ce que fait le Bélarus et la façon dont les gens sont manipulés». La police polonaise a fait état d’un policier grièvement blessé, vraisemblablement victime d’une fracture du crâne. La Croix-Rouge bélarusse a indiqué avoir livré trois tonnes d’aide mardi à ces migrants.

Côté polonais, les organisations humanitaires sont interdites dans la zone frontalière immédiate. Une interdiction qui doit être levée, c’est ce que demande la commissaire européenne aux droits de l’homme.
 








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