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Actu Maroc

Etude de la Coface : Moteur de la croissance, la consommation au Maroc affiche des signes de reprise


Rédigé par A. CHANNAJE Mardi 1 Mars 2022

La consommation des ménages demeurera un moteur de la croissance en 2022 en raison du raffermissement des revenus, lié à la forte reprise du secteur agricole et de la hausse des transferts des MRE, prévoit la Coface.



Etude de la Coface : Moteur de la croissance, la consommation au Maroc affiche des signes de reprise
Le Maroc affiche un risque «Convenable» (A4) dans l’environnement des affaires, soit la meilleure notation au Maghreb et 4ème en Afrique. C’est ce qui ressort de la nouvelle carte des évaluations pays, rendue publique récemment par la Coface (Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur). Elle procédait, au mois de février courant, à une mise à jour du risque-pays du Maroc.

Dans une étude consacrée au Maroc, l’assureur français rappelle qu’après avoir fortement rebondi en 2021 grâce à la reprise de la consommation des ménages (57 % du PIB en 2020) et un effet de base favorable, la croissance économique nationale devrait ralentir en 2022. Il indique néanmoins que la consommation des ménages, bien que largement exposée aux variations des conditions climatiques, restera un moteur de la croissance en 2022 en raison du raffermissement des revenus, lié à la forte reprise du secteur agricole (12 % du PIB; 30 % de la population active) et de la hausse des transferts des Marocains depuis l’étranger (5 % du PIB en 2020).

Malgré une contribution plus modérée en 2022, poursuit la même source, elle bénéficiera du progrès de la vaccination et d’une inflation contenue, après une bonne campagne agricole. De plus, la Coface prévoit que les investissements continueront d’être stimulés par le fonds d’investissement Mohammed VI, concentré sur les secteurs du tourisme (12 % du PIB), des transports et des infrastructures.

Industrie, tourisme

Dans le cadre du Plan d’accélération de l’industrialisation 2021-2025 (favorisant les routes, ports et chemins de fer), les investissements publics pourraient aussi offrir de nouvelles opportunités au secteur privé. Les IDE (35 % provenant de la France), modestes en 2021, augmenteront en 2022 avec notamment l’implantation d’une usine de fabrication du vaccin chinois au Maroc.

En outre, les exportations manufacturières, soutenues par la reprise européenne (80 % des exportations), ont également porté la croissance en 2021. Celles de pièces automobiles, de produits alimentaires ainsi que de phosphate (et ses dérivés) ont rebondi avec la hausse de la demande mondiale. Malgré la pénurie de semi-conducteur qui continuera de peser sur la production dans le secteur automobile en 2022, la construction d’une nouvelle usine automobile dans la ville de Kenitra devrait permettre d’augmenter la capacité de production de véhicules, et donc, leur exportation.

Les secteurs du tourisme (dont les recettes représentent 22 % des exportations totales), de l’hôtellerie et de la restauration, restés morose en 2021, devraient rependre en 2022 sans pour autant atteindre leur niveau d’avant crise, compte tenu des restrictions sanitaires pour voyager. Les recettes touristiques, après une modeste reprise en 2021, devraient également poursuivre leur rebond en 2022, permettant d’améliorer l’excédent de la balance des services.

Déficit public, déficit commercial, dette publique

La Coface indique, en outre, que le déficit public ne s’est que faiblement réduit en 2021 avec la persistance des effets de la crise, et devrait se stabiliser en 2022. Bien que le gouvernement ait annoncé une consolidation budgétaire, l’élargissement de l’assiette fiscale et des biens et services soumis à la TVA ne devrait pas compenser la hausse des dépenses en capital (notamment via les investissements en infrastructures) et les dépenses sociales (principalement dans la santé).

Malgré les recettes conséquentes tirées de privatisations, la dette publique (dont 25 % était détenue par des créanciers extérieurs fin 2020) s’est alourdie.

Cependant, d’après toujours la Coface, près de 70 % de la dette publique extérieure est financée par des créanciers bilatéraux et multilatéraux, tempérant sa charge (8 % des dépenses prévues par le projet de Loi de Finances 2022). Par ailleurs, le déficit courant s’est dégradé en 2021 suite à une hausse du déficit commercial.

En effet, alors que la forte hausse des prix du pétrole (12,5 % des importations étant des hydrocarbures) et une demande intérieure plus forte ont augmenté la facture des importations, (21 % alloués à des biens d’équipement et machines), la hausse des exportations manufacturières n’a pas pu compenser la faible reprise des exportations de services, plombée par le secteur du tourisme toujours en convalescence.

Cependant, l’assureur français pense que le déficit commercial continuera de peser sur le déficit courant, se traduisant par un solde relativement inchangé en 2022. L’excédent du solde des revenus secondaires continuera d’être alimenté par les envois de fonds des expatriés. La reprise européenne favorisera les rapatriements de capitaux et donc le creusement de la balance des revenus primaires.

Il est souligné aussi que les besoins de financement extérieur seront assurés par les réserves de change, représentant toujours plus de six mois de couverture des importations, et la reprise des IDE, à condition que les tensions avec l’Algérie ne découragent pas les investisseurs.

Le Maroc, bon élève de la vaccination

Au niveau mondial, l’assureur-crédit indique que la reprise économique se poursuit en 2022, soit 18 mois après le début de la récession mondiale liée à la pandémie de la Covid. Cette tendance doit beaucoup aux progrès des campagnes de vaccination, en particulier dans les économies avancées. Cela a entraîné un rebond de la consommation de services à fort contact.

Cependant, la menace n’a pas disparu : les taux de vaccination plus faibles dans les marchés émergents – en particulier dans les pays à faible revenu – posent toujours le risque de l’émergence de variants résistants aux vaccins actuellement disponibles.

À ce sujet, la Coface note que le Maroc figure parmi les pays où environ 60% de la population ont reçu au moins une dose de vaccin contre la Covid-19. Ce qui a permis, dans ces pays, d’éviter de nouvelles vagues de restrictions strictes de la mobilité et alimente l’optimisme quant à la possibilité d’éviter une répétition des confinements. «Malgré ces perspectives positives, les signes indiquant que la reprise mondiale perd de son élan s’accumulent. Les impacts de l’épidémie dans des maillons critiques de la chaîne d’approvisionnement ont entraîné des perturbations de l’offre, alimentant les pressions sur les prix. Ces perturbations commencent à affecter la production et les ventes des fabricants dans le monde entier», alerte l’assureur français.


A. CHANNAJE


Les atouts et faiblesses du Maroc
 
Dans ce rapport de la Coface, les atouts et les points faibles du Maroc ont été soulevés. Pour les atouts, l’assureur français souligne les facteurs suivants : position géographique favorable, stratégie de montée en gamme et de diversification de la production dans l’industrie, stabilité politique et engagement de réformes, intégration croissante au marché africain, soutien de la communauté internationale, notamment européenne qui soutient les investissements verts au Maroc à hauteur de 300 millions de dollars, par le biais de 2 projets, et marché significatif et croissant.

D’autre part, les points faibles du Royaume sont les suivants : Economie très dépendante des performances du secteur agricole, concurrence d’autres pays méditerranéens comme la Turquie ou l’Egypte, importantes disparités sociales et régionales, entre villes et campagnes, taux de chômage élevé, et faiblesse de la productivité et de la compétitivité.
 








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