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Entretien avec Dr Kherati Bouazza : Le consommateur entre crise mondiale et agissements des fournisseurs


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Jeudi 8 Septembre 2022

Les circuits de distribution échappent à toute organisation et à tout contrôle, la rente demeurera et nuira au marché libre et concurrentiel tandis que le pouvoir d’achat qui ne cesse de s’éroder et être pallié par le recours aux crédits. Explications que le pouvoir d’achat qui ne cesse de s’éroder et être pallié par le recours aux crédits. Explications avec Dr Kherati Bouazza, président de la Fédération Marocaine des Droits du Consommateur.



Ph : DR
Ph : DR
- Comment se présente aujourd’hui le moral des consommateurs dans un contexte où la crise internationale affecte leur pouvoir d’achat ?

- Entre le moral du consommateur et son comportement, il y a presque un abîme. En effet, le consommateur rouspète et critique d’un côté et de l’autre, on le voit se ruer sur les achats. Pendant cet été, les plages et les stations estivales étaient archi-comble et les prix ont plus que flambé suite à l’impact de la crise mondiale et les agissements des fournisseurs. Ces derniers, ont profité de la grande demande pour s’enrichir sur le pouvoir d’achat qui ne cesse de s’éroder et être pallié par le recours aux crédits.


- Vous vous référez souvent au discours Royal de 2008. Quelle est sa particularité dans le contexte d’aujourd’hui ?

- La FMDC considère que cette date est particulièrement importante pour tout le mouvement consumériste. Sa Majesté le Roi avait tracé les grandes lignes conductrices pour la protection du consommateur et l’assurance d’avoir un marché libre soumis aux lois de la concurrence.

Lors de ce discours, la phrase prononcée par SM le Roi « la liberté du marché ne signifie pas l’anarchie » instaure le concept de la liberté du marché et la protection du consommateur. Ce dernier est le faible acteur du marché où s’activent les fournisseurs et les administrations.

En défendant le consommateur, on assure la stabilité du marché et par conséquent sa protection. Donc, protéger le consommateur revient à protéger un marché libre soumis aux lois de la Concurrence.


- On constate une augmentation, même légère, des prix de certains produits. Comment la Fédération appréhende ces hausses ?

- Il faut dire que l’impact des augmentations des cours des matières à l’international est indéniable, mais le surcoût dû à la pléthore des intermédiaires aggrave la situation et nuit à la confiance que devrait avoir le consommateur au gouvernement. Tant que les circuits de distribution échappent à toute organisation et à tout contrôle, la rente demeurera et nuira au marché libre et concurrentiel. Nous pensons qu’il faut inverser la tendance. C’est le combat de notre Fédération. Nous le menons par la sensibilisation et l’information.

Cela s’est traduit, à travers le PLF au titre de l’exercice 2022 qui consacre à la compensation une enveloppe globale de plus de 16 milliards de dirhams (MMDH). Soit une progression de 28% par rapport à celle de 2021, avec l’objectif de soutenir les prix du gaz butane et des produits alimentaires (sucre et farine de blé tendre). Et force est de constater que ces trois produits ainsi que le carburant connaissent une hausse exponentielle.


- Vous menez actuellement une campagne auprès des autorités françaises pour la restitution des frais de visas refusés aux consommateurs marocains. Qu’est-ce qui motive cette démarche ?

- En plus des requêtes enregistrées au niveau des 33 guichets consommateur professionnels des 72 associations relevant de notre fédération, les membres actifs et bénévoles de ces associations suivent les variations du marché et écoutent les plaintes des consommateurs. Nous étions sensibles et affectés par l’injustice des consulats de la RF vis-à-vis des traitements des dossiers de demande de visa. Certains, plus que complets ont été rejetés fortuitement et par conséquent les frais octroyés pour ce service doivent être restitués. Les lignes directrices des Nations Unies pour la protection du consommateur sont claires en matière de droit à l’information et à la protection des droits économiques du consommateur.

Par leur comportement, l’Ambassade de la RF bafoue les grands principes des droits du consommateur. I porte atteinte également aux droits de l’Homme et particulièrement en son article 13. En outre, les données personnelles, très sensibles du consommateur sont remises à une tierce personne morale, servant d’intermédiaire entre le demandeur du visa et le consulat, risquent d’être utilisées à de mauvais dessein. L’intermédiaire n’est soumis ni à la loi 08-09 et ni au RGDP.


- Avez-vous déjà une idée du nombre de personnes concernées ? Si oui, quelle analyse faites-vous à ce sujet ?

- Depuis la publication de notre lettre ouverte à Mme l’Ambassadeur de la RF, nos guichets consommateur enregistrent des requêtes sur le comportement de plusieurs ambassades de l’UE. Les chiffres dont nous dispositions sont ceux publiés par plusieurs médias et émanant du MAEMRE (ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidents à l’étranger).


- Quelle est l’attitude des autorités locales et de l’Ambassade de France à Rabat face à ce dossier ?

- Nous attendons toujours la réponse de l’ambassade de la RF et il y a risque que nous pouvons attendre plus longtemps. Puisque plusieurs journalistes ont essayé de les avoir au téléphone, mais malheureusement, il paraît qu’ils sont aux abonnés absents.




Recueillis par Wolondouka SIDIBE








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