Moulay Abderrahmane, sultan du Maroc, 1845, huile sur toile, 340x377 cm, Eugène Delacroix, musée des Augustins, Toulouse, France
Le voyage au Maroc, effectué par l’artiste Eugène Delacroix en 1832 compte parmi les épisodes les mieux connus et documentés dans la carrière de l’artiste grâce à la tenue d’un journal de voyage et aux études dessinés.
Delacroix faisait partie, comme une sorte de reporter d’antan, d’une mission officielle de la diplomatie française au Maroc dont le but était d’apaiser quelques problèmes de voisinage qui commencèrent à montrer du cou entre le Maroc gouverné alors par le sultan Moulay Abderrahmane et la France qui venait d’occuper, environ une année et demi auparavant, l’Algérie voisine.
En effet le but de l’ambassade menée par le comte de Mornay était d’obtenir du sultan, entre autres, une amitié ou tout au moins la neutralité vis-à-vis du soulèvement des Algériens contre la prise d’Alger. Delacroix va pérenniser son voyage dans plusieurs toiles de maîtres dans la plus connue est Moulay Abderrahmane : sultan du Maroc, qui reste le plus grand tableau de Delacroix inspiré par son séjour dans l’empire chérifien.
L’histoire de ce tableau, conservé actuellement au musée des Augustins à Toulouse, est d’un intérêt historique indéniable.
L’audience solennelle de l’ambassade, s’est tenue dans la ville impériale Meknès, le 22 mars 1832. Le tableau de Delacroix représente le sultan Moulay Abderrahmane sortant de son palais de Meknès escorté de sa garde et à sa droite deux personnages clefs du Makhzen : Le caïd Ben Abbou, reconnaissable à sa barbe pointue et nez busqué, qui était à la tête de l’escorte accompagnant la mission française de Tanger à Meknès.
Toute la logistique et la sécurité du voyage reposait sur ce personnage ; et Sidi Tayeb Biaz : administrateur des douanes à Tanger. A gauche du sultan, le garde en chef Mokhtar tenant le cheval gris pommelé appelé en marocain hjar El oued (littéralement pierres de rivière). Au premier plan, le sultan et son cheval constituent le point focal de la composition (fig1).
Le cheval, avec un regard vif, scrute les invités vêtus à la mode arabe ce qui fait dire à beaucoup d’historiens, par méconnaissance de l’histoire de ce tableau, que ces personnalités reçues font partie d’une délégation algérienne qui est venue à Meknès pour demander de l’aide militaire.
Par ailleurs, quelques études du tableau réalisées par Delacroix montrent bien la même scène avec le comte de Mornay et ses compagnons de voyage avec un habillement occidental. Le souverain projette son regard à l’horizon contemplant la foule. Le sultan qui ne donne audience qu’à cheval était une règle chez Moulay Abderrahmane et chez les sultans alaouites.
Delacroix faisait partie, comme une sorte de reporter d’antan, d’une mission officielle de la diplomatie française au Maroc dont le but était d’apaiser quelques problèmes de voisinage qui commencèrent à montrer du cou entre le Maroc gouverné alors par le sultan Moulay Abderrahmane et la France qui venait d’occuper, environ une année et demi auparavant, l’Algérie voisine.
En effet le but de l’ambassade menée par le comte de Mornay était d’obtenir du sultan, entre autres, une amitié ou tout au moins la neutralité vis-à-vis du soulèvement des Algériens contre la prise d’Alger. Delacroix va pérenniser son voyage dans plusieurs toiles de maîtres dans la plus connue est Moulay Abderrahmane : sultan du Maroc, qui reste le plus grand tableau de Delacroix inspiré par son séjour dans l’empire chérifien.
L’histoire de ce tableau, conservé actuellement au musée des Augustins à Toulouse, est d’un intérêt historique indéniable.
L’audience solennelle de l’ambassade, s’est tenue dans la ville impériale Meknès, le 22 mars 1832. Le tableau de Delacroix représente le sultan Moulay Abderrahmane sortant de son palais de Meknès escorté de sa garde et à sa droite deux personnages clefs du Makhzen : Le caïd Ben Abbou, reconnaissable à sa barbe pointue et nez busqué, qui était à la tête de l’escorte accompagnant la mission française de Tanger à Meknès.
Toute la logistique et la sécurité du voyage reposait sur ce personnage ; et Sidi Tayeb Biaz : administrateur des douanes à Tanger. A gauche du sultan, le garde en chef Mokhtar tenant le cheval gris pommelé appelé en marocain hjar El oued (littéralement pierres de rivière). Au premier plan, le sultan et son cheval constituent le point focal de la composition (fig1).
Le cheval, avec un regard vif, scrute les invités vêtus à la mode arabe ce qui fait dire à beaucoup d’historiens, par méconnaissance de l’histoire de ce tableau, que ces personnalités reçues font partie d’une délégation algérienne qui est venue à Meknès pour demander de l’aide militaire.
Par ailleurs, quelques études du tableau réalisées par Delacroix montrent bien la même scène avec le comte de Mornay et ses compagnons de voyage avec un habillement occidental. Le souverain projette son regard à l’horizon contemplant la foule. Le sultan qui ne donne audience qu’à cheval était une règle chez Moulay Abderrahmane et chez les sultans alaouites.
Pr Jamal HOSSAINI-HILALI
Enseignant-chercheur à l’IAV Hassan-II, Rabat, Maroc.
Membre de l’Académie Royale des Sciences Vétérinaires d’Espagne
Membre de l’Académie Royale des Sciences Vétérinaires d’Espagne