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Education : Construire l’Afrique de demain avec une jeunesse bien formée


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Lundi 6 Mai 2024

Le développement de l’Afrique de demain passe inévitablement par l’éducation et la formation de sa population. Il est temps d’y réfléchir car la jeunesse du continent a soif du savoir valorisé mais aussi du savoir-faire. L’Afrique du Nord, notamment le Maroc, a fait un grand pas. Grille de lecture.



Comme pour paraphraser Fangnon Kofi Samuel, Ingénieur mécanicien, l’éducation est la mère de tous les progrès. « En réalité, le système éducatif conçu par le colonisateur, surtout dans les pays francophones ne permet pas aux apprenants d’être autonomes, ou du moins d’être indépendants vis-à-vis du colonisateur. Voilà pourquoi un ingénieur mécanicien formé dans les pays francophones est incapable de fabriquer des tracteurs agricoles.

Il persiste, « voilà pourquoi, un docteur en pharmacie formé dans les pays francophones est incapable de fabriquer un simple paracétamol, voilà également pourquoi, nos économistes bombardés des gros titres sur le continent ne savent rien sur le soubassement du développement économique de nos pays en Afrique. Bref, la liste est longue, car nous avons des diplômés qui seraient incapables de proposer de véritables solutions pour sortir notre continent de la misère et de la pauvreté ». 

Dans ce bref entretien, il souligne : « En Inde et en Chine, un ingénieur mécanicien doit pouvoir concevoir des machines agricoles, des vélos, des engins à deux roues, des motos tricycles, toute sorte de machine susceptible de maintenir ou d'accroître le développement économique de son pays ». « En inde et en Chine, un docteur en pharmacie doit pouvoir fabriquer des médicaments, voilà pourquoi aujourd’hui c’est l’Inde qui fournit l’essentiel des médicaments au monde entier. Idem, pour les économistes indiens et chinois, ils sont formés pour proposer des solutions idoines pour le développement économique de leurs pays respectifs, fait-il remarquer.

« Pendant que nos économistes africains récitent à longueurs de journées des doctrines de la Banque Mondiale et du FMI qui ne sont autres que des calculs d’indices statistiques. Je me pose parfois la question de savoir comment peut-on calculer le PIB (Produit Intérieur Brut) d’un pays qui ne produit rien sur son territoire ? Comment peut-on calculer le PIB d’un pays qui importe de la nourriture, des biens et services de l’Occident et de l’Asie ? Au-delà, c’est quoi l’économie, si nous ne produisons rien chez nous ?, soutient Samuel.
 
Consommer ce qu’on produit

Pour lui, l’économie = Production. Ainsi « tant que nous ne produisons pas suffisamment ce que nous mangeons, ni ce dont nous nous vêtons, notre économie est zéro, bref inexistante. Voilà pourquoi nos économistes calculent toujours les indices de croissance de nos pays, mais qui ne se traduisent jamais dans l’assiette de la ménagère. Vous allez entendre chaque année que tel ou tel pays a une croissance de 5% ou de 6%, mais paradoxalement le taux de pauvreté de ce même pays ne recule jamais, pire encore, la pauvreté augmente exponentiellement. Alors, à quoi servent nos économistes bombardés de gros diplômes ? ».

 « Tant que nous ne produirons pas ici sur le continent ce que nous mangeons, ce dont nous nous vêtons, nous demeurerons toujours des sujets pauvres. Nous devons aller vers la mécanisation de l’agriculture et cela nécessite la formation des mécano-agricoles. Nous devons fabriquer ici sur le continent, des tracteurs agricoles, des machines de forages et tous les engins qui entrent dans la production agricole. Nous devons former des capitaines d’industrie dans chaque pays de l’Afrique afin d’amorcer l’industrialisation de l’Afrique. C’est pourquoi je propose la création des centres d’excellence en mécanique pour former 10.000 Ingénieurs mécaniciens / Polytechniciens dans chaque pays de l’Afrique, question d’amorcer l’industrialisation du continent. Seule l’industrialisation de l’Afrique peut créer des emplois massifs à la jeunesse africaine », insiste l’interviewé.

Pour ce qui est du financement sur le continent, il est on ne peut plus clair. « A qui profite réellement les milliards investis en Afrique depuis plus de 60 ans après les indépendances », s’interroge-t-il. Il continue « Pourquoi ces milliards investis en Afrique n'ont jamais permis à l'Afrique d'être autonome financièrement et économiquement ? La rhétorique financière depuis plus de 60 ans ». 

« À qui profite réellement de ces milliards investis en Afrique depuis plus de 60 ans, après les indépendances ? », « Pourquoi ces milliards investis en Afrique depuis des décennies n'ont jamais permis à l'Afrique de se développer et devenir financièrement autonome ? ».   
 
Mécaniser l’agriculture

Samuel a sa réponse : « Quand les États-Unis financent 100 milliards de FCFA pour la construction d'une route asphaltée, plus de 80% du financement, soit 80 milliards repartent aux États-Unis pour acheter des machines et des équipements, car l'Afrique ne dispose pas de la technologie pour fabriquer ses machines et équipements ». Il en est de même pour tous les pays occidentaux et des pays de l’Est, la chine ou la Russie.

Il conclut en ces termes : « Pour notre souveraineté économique et militaire, nous devons former nos ingénieurs mécaniciens et polytechniciens capables de fabriquer toutes sortes de machines et d'équipements sur place en Afrique. Nous devons fabriquer, nous mêmes, en Afrique nos tracteurs agricoles pour assurer la mécanisation de l'agriculture. Nous devons fabriquer nous-mêmes nos équipements militaires pour assurer notre défense militaire ».

D’où propose-t-il : « C'est pourquoi, je propose la création des centres d'excellence en mécanique industrielle équipés des outils mécaniques de précision pour former 10.000 Ingénieurs Mécaniciens et Polytechniciens dans chaque pays de l'Afrique, afin d'amorcer l'industrialisation de l'Afrique. Pour comprendre la portée de cette analyse, il faut dire que Samuel Kofi Fangnon est un Ingénieur Mécanicien de profession. Il a été formé en Inde spécialement dans la fabrication des machines de forage et des tracteurs agricoles. Il est le PDG de l’Entreprise de Forage appelée FORAMAT SA. Il est panafricain et milite pour l’industrialisation de l’Afrique.



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