Initialement attendus le 1er août 2025, les nouveaux droits de douane imposés par Donald Trump aux partenaires commerciaux des Etats-Unis entreront en vigueur le 7 août 2025. Le président américain a signé, le 31 juillet dernier, le décret sur ces nouvelles taxes qui seront appliquées aux importations dans le pays. Ces nouveaux tarifs varient entre10 et 41% selon les pays, et près de 70 nations sont concernées. Les taux sont souvent déterminés en fonction du déséquilibre commercial avec les États-Unis et des profils économiques régionaux. À titre d’exemple, l’Inde fera face à un tarif de 25% sur tous ses produits, tandis que le Canada verra certains de ses tarifs sur les importations augmenter de 25 à 35%. L’Administration Trump perçoit ces droits de douane comme un levier économique visant à rééquilibrer les relations commerciales et à stimuler la fabrication nationale. Cependant, de nombreux économistes estiment que ces tarifs représentent en réalité une taxe pour les consommateurs et les entreprises américaines, et ils craignent qu’ils ne déclenchent une récession aux États-Unis, voire à l’échelle mondiale.
L’UE et les États-Unis s’accordent
Pour l’Union Européenne, un accord commercial a été conclu le 27 juillet avec les États-Unis afin d’éviter une guerre tarifaire entre deux des plus grandes économies mondiales. Cet accord intervient à quelques jours de la date-butoir du 1er août 2025, à partir de laquelle Donald Trump prévoyait d’imposer des droits de douane à hauteur de 30%.
Selon les termes de cet accord, finalisé en Écosse lors d’une rencontre entre la présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen, et le président américain Donald Trump, la majorité des exportations européennes vers les États-Unis seront désormais soumises à un droit de douane de 15%. Ce taux de 15% est inférieur aux 20% instaurés - puis suspendus - par Donald Trump en avril 2025 dans le cadre de ses «droits de douane réciproques», ainsi qu’aux 30% qu’il avait menacé d’imposer dans une lettre envoyée à von der Leyen plus tôt ce mois-ci.
Le taux est également inférieur à ceux négociés récemment par d’autres pays avec la MaisonBlanche, notamment l’Indonésie et les Philippines (19% chacun), et équivaut à celui accordé au Japon (15%), un allié du G7.
Ce taux de 15% est appliqué pour la vaste majorité des exportations de l’UE, incluant les automobiles, les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques. Des exceptions, avec des «tarifs zéro pour zéro», s’appliquent à des produits stratégiques comme les avions et leurs pièces, certains produits chimiques, des médicaments génériques et certains équipements pour semi-conducteurs. En revanche, l’accord ne prévoit rien concernant les droits de douane sur l’acier et l’aluminium, aujourd’hui taxés à hauteur de 50%. Ces secteurs feront l’objet de négociations ultérieures, un système de quotas étant prévu. En contrepartie, l’UE s’engage à acheter dans les trois prochaines années des produits énergétiques américains (pétrole et gaz afin, notamment, de remplacer les produits d’origine russe) pour un montant de 750 milliards de dollars, ainsi que du matériel militaire américain. L’UE s’engage également à investir 600 milliards de dollars supplémentaires aux États-Unis.
Le Maroc dans une position favorable
Pour le Maroc, l’impact de ces tarifs est nuancé, principalement en raison d’un Accord de LibreÉchange (ALE) en vigueur depuis 2006 entre les deux pays et d’une relation stratégique. Le Maroc se distingue par un tarif relativement bas de 10%, ce qui est nettement inférieur à celui imposé à d’autres pays comme l’Algérie (30%) ou la Tunisie (28%). Cette distinction est due en partie à l’ALE entre le Maroc et les États-Unis et à la relation stratégique et politique entre les deux nations.
Bien que les importations marocaines des États-Unis dépassent largement les exportations, ces dernières se sont élevées à environ 1,9 milliard de dollars en 2024. Elles sont principalement composées de produits à faible valeur ajoutée tels que les textiles, l’agroalimentaire, certaines pièces automobiles, les engrais et les semi-conducteurs. Des économistes prévoient un impact négatif sur les exportations marocaines, en particulier dans les secteurs sensibles comme le textile, en raison de l’augmentation des coûts et de la réduction de la compétitivité. Cependant, d’autres experts estiment que l’effet global pourrait être limité en raison du faible volume des échanges bilatéraux et du fait que les concurrents du Maroc sont également pénalisés par des tarifs plus élevés.
Certains analystes voient dans cette situation une opportunité pour le Maroc d’attirer davantage d’investissements étrangers. Le pays pourrait également se positionner plus favorablement par rapport à ses concurrents qui font face à des augmentations de tarifs plus importantes sur le marché américain.
A. CHANNAJE
Afrique : Pays les plus durement touchés
Les États-Unis ont imposé des surtaxes douanières à plusieurs pays africains, dont les taux varient selon les pays et les secteurs concernés.
L’Afrique du Sud fait partie des pays africains les plus durement touchés par les droits de douane américains, avec 30% de surtaxes visant tous les produits. Elle mène des «négociations intensives» pour tenter de trouver un accord avec Washington, a déclaré, à TV5 Monde, le président sud-africain Cyril Ramaphosa.
«Notre objectif, vraiment, c’est de sauver des emplois», a-t-il souligné, alors que les États-Unis sont le deuxième partenaire commercial du pays, après la Chine. Les secteurs de l’agriculture et de l’industrie automobile seraient les plus touchés par des taxes douanières de 30%, qui risquent d’aggraver un taux de chômage culminant déjà à près de 33%.
D’autres pays africains affectés incluent l’Algérie et la Libye avec des surtaxes de 30%, ainsi que la Tunisie avec des surtaxes de 25% sur certaines exportations comme les graisses animales et végétales, les vêtements et les fruits.
Certains pays ont des taux de surtaxes plus bas, fixés à 15%, notamment le Tchad, le Nigeria, le Cameroun, la République Démocratique du Congo, la Guinée Equatoriale, l’Ouganda, l’Angola, la Zambie, le Mozambique, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Namibie, le Botswana, le Malawi, le Zimbabwe et Madagascar. Le Lesotho, initialement menacé d’une surtaxe de 50%, a finalement vu ses droits de douane fixés à 15% après que les importateurs américains ont annulé des commandes de textiles fabriqués au Lesotho.
En somme, ces surtaxes pourraient avoir des conséquences négatives sur les économies de ces pays, notamment en augmentant les prix à la consommation et en réduisant les exportations.
L’Afrique du Sud fait partie des pays africains les plus durement touchés par les droits de douane américains, avec 30% de surtaxes visant tous les produits. Elle mène des «négociations intensives» pour tenter de trouver un accord avec Washington, a déclaré, à TV5 Monde, le président sud-africain Cyril Ramaphosa.
«Notre objectif, vraiment, c’est de sauver des emplois», a-t-il souligné, alors que les États-Unis sont le deuxième partenaire commercial du pays, après la Chine. Les secteurs de l’agriculture et de l’industrie automobile seraient les plus touchés par des taxes douanières de 30%, qui risquent d’aggraver un taux de chômage culminant déjà à près de 33%.
D’autres pays africains affectés incluent l’Algérie et la Libye avec des surtaxes de 30%, ainsi que la Tunisie avec des surtaxes de 25% sur certaines exportations comme les graisses animales et végétales, les vêtements et les fruits.
Certains pays ont des taux de surtaxes plus bas, fixés à 15%, notamment le Tchad, le Nigeria, le Cameroun, la République Démocratique du Congo, la Guinée Equatoriale, l’Ouganda, l’Angola, la Zambie, le Mozambique, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Namibie, le Botswana, le Malawi, le Zimbabwe et Madagascar. Le Lesotho, initialement menacé d’une surtaxe de 50%, a finalement vu ses droits de douane fixés à 15% après que les importateurs américains ont annulé des commandes de textiles fabriqués au Lesotho.
En somme, ces surtaxes pourraient avoir des conséquences négatives sur les économies de ces pays, notamment en augmentant les prix à la consommation et en réduisant les exportations.