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Doukkala-Abda : L’effondrement des prix du bétail inquiète les éleveurs


Rédigé par Mohamed LOKHNATI le Mardi 15 Février 2022

Des photos montrant des ovins vendus à des prix dérisoires enflamment les réseaux sociaux. Contactés à ce sujet, plusieurs agriculteurs ont mis à l’index la sécheresse, le surpâturage et la flambée des prix des aliments pour bétail.



Doukkala-Abda  : L’effondrement des prix du bétail inquiète les éleveurs
Des raisons suffisantes pour justifier selon eux l’écroulement des valeurs du bétail, l’une des principales sources de revenus pour l’agriculteur dans la région Doukkali Abda.

« C’est difficile d’avancer des prix exacts, mais on va de la chèvre ou du mouton bas de gamme qui coûte entre 250 et 300 DH, jusqu’au mouton ou chèvre haut de gamme dont le prix peut varier entre 3.000 à 5.000 DH, suivant la valeur génétique de la bête ainsi que sa valeur symbolique », a indiqué un vétérinaire et agriculteur-éleveur à Sidi Bennour.

« Mais ce qui est sûr, c’est que le prix moyen a beaucoup diminué ces dernières années. Il a pratiquement été divisé par deux. Les agriculteurs se retrouvent donc avec un troupeau qui coûte la moitié de ce qu’il devait rapporter il y a deux ou trois ans, en plus d’une facture alimentaire qui a doublé, ce qui est insupportable », explique la même source.

« Les agriculteurs gardent leurs troupeaux parce que c’est leur métier depuis toujours. Ils continuent à s’accrocher à cette ressource », a-t-il ajouté. « Aujourd’hui, personne ne voudra acheter une brebis pour l’élevage, sachant qu’il va dépenser une fortune pour la nourrir », affirme Saïd, agriculteur élève au centre d’El Aounat. « Par contre l’offre est là. Le berger a besoin de vendre des animaux, ne serait-ce que pour acheter de quoi nourrir les autres », devait-il relever, avant de conclure:

« Il y a donc de plus en plus de personnes qui vendent et de moins en moins d’acheteurs, ce qui crée un déséquilibre entre l’offre et la demande », et donc une baisse des prix. Pour d’autres éleveurs de la région de Hrara, province de Safi, la situation actuelle des agriculteurs se résume par « une réduction des espaces de pâturage, un déficit pluviométrique et un triplement de la population du bétail ».

Une situation qui nécessite « l’importation d’aliments de l’étranger, en période de sécheresse comme dans les années normales, pour maintenir un certain équilibre ». Par ailleurs assurent des sources responsables de l’ORMVAD, le gouvernement procèdera “prochainement” au lancement d’une série d’initiatives dédiées à l’actuelle campagne agricole, soulignant que l’Exécutif suit “avec le sérieux requis” la question du retard des précipitations et lancera “prochainement” une batterie d’initiatives dans ce sens.

La précédente saison agricole a été remarquable, et a contribué à la réalisation d’une forte valeur ajoutée agricole et permis la mise à disposition d’importants moyens en matière de fourrages, nous ont rappelé les mêmes sources, sur un ton beaucoup plus rassurant.



Mohamed LOKHNATI