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Culture

Disparition : Ifrikya Spirit perd son cerveau


Rédigé par Sina MAJJAH le Dimanche 8 Mai 2022



En 2020, Bouzidi voit sa santé se dégrader.
En 2020, Bouzidi voit sa santé se dégrader.
Musicien, auteur et compositeur, l’artiste algérien Chakib Bouzidi s’éteint le 26 avril après un long combat contre le crabe. Il y a quelques mois, il est désigné directeur artistique pour la partie algérienne du programme américain One Beat Sahara tenu dans son pays.

Leader du groupe Ifrikiya Spirit qu’il monte en 2009, Bouzidi est un multi instrumentiste. Le guembri, la kora, la tama et le n’goni sont ses instruments de prédilection. Il fait ses classes auprès du célèbre maâlem Benaïssa avant de rejoindre la troupe Diwan Dzaïr puis le groupe Gnawa Rihet Lebled.

A cette époque, Bouzidi est en résidence artistique pendant quinze jours à Zéralda pour les besoins du festival culturel panafricain d’Alger. « Au fil des confrontations musicales, des affinités sont nées. Je suis tombé sous le charme de certaines sonorités d’instruments traditionnels», explique-t-il. Il est ensuite rejoint par d’autres musiciens qui, comme lui, prônent le métissage. L’aventure Ifrikiya Spirit peut alors démarrer. Ce n’est qu’en 2014, que la formation réalise son premier album, mûri à force de prestations scéniques et de rencontres déterminantes. Son successeur voit le jour en 2019, marquant les dix ans d’existence d’Ifrikiya Spirit.

Indisponibilité de l’immunothérapie

L’année qui suit, Chakib Bouzidi voit sa santé se dégrader. Il est atteint d’un cancer que les séances de chimiothérapie ne peuvent en ralentir la propagation. Les médecins algériens l’orientent vers un autre procédé thérapeutique dont le pays ne dispose pas.

Le 1er avril, Bouzidi s’adresse à son public via sa page Facebook : « Depuis la publication de @onebeatsahara, vous avez été si nombreux à partager et relayer le post et rien que pour ça, je vous serai éternellement reconnaissant, votre sollicitude dans ces heures cruciales m’a donné du baume au coeur et surtout inspiré la force de me battre contre la maladie. Or, les choses ne se sont malheureusement pas déroulées comme je l’espérais, sachant surtout que l’immunothérapie étant indisponible en Algérie, j’ai dû évaluer d’autres options et me tourner donc vers l’étranger. Cette prise en charge s’avère être très coûteuse, c’est pourquoi le collectif de @onebeatsahara a pris l’initiative de lancer un Gofund pour me permettre de me soigner à l’étranger. »

Adieu Chakib. Tu y auras cru jusqu’au bout.



Sina MAJJAH