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Digitalisation et bureaucratie : l’expansion du digital à l’épreuve du déconfinement


Rédigé par Hajar LEBABI Mercredi 3 Juin 2020

A quelques jours d’un déconfinement annoncé pour le 10 juin, la consolidation des acquis et des avancées en matière de digitalisation est une nécessité qu’il ne faut pas négliger.



Digitalisation et bureaucratie : l’expansion du digital à l’épreuve du déconfinement
L’instauration de l’état d’urgence et le confinement qui s’en est suivi, ont été des mesures importantes dans la lutte contre la pandémie du Coronavirus. En revanche, ces mesures n’auraient pas été possibles si elles n’avaient pas été accompagnées de plusieurs capacités digitales. Comme d’autres pays, le Royaume s’est retrouvé dans l’obligation de passer au numérique dans plusieurs secteurs, afin d’assurer la continuité de leurs services pendant le confinement.

Avant le COVID-19, le gouvernement avait chargé l’Agence de Développement Digital (ADD) de créer une stratégie numérique appelée «Maroc numérique 2025». Le plan de transformation numérique, qui définissait les priorités de cette stratégie, a également évalué les programmes antérieurs, notamment «Digital Morocco 2013». L’objectif était de positionner le Maroc en tant que plaque tournante numérique régionale et d’améliorer ses compétences numériques et sa gouvernance. Cependant, le Coronavirus a accéléré la mise en œuvre de plusieurs de ces services numériques déjà prévus.

Un facteur de dépassement de la crise

Tous les secteurs ont été directement concernés par la montée de la vague digitale. Administrations publiques, institutions financières, instances sociales, éducatives et médicales ont toutes emprunté le chemin vers le digital. Ce passage au numérique n’était pas un choix, mais, une nécessité qui s’est imposée par elle-même. En effet, le digital s’est avéré, en cette période comme un élément important d’inclusion pour assurer le maintien de l’activité économique, ainsi que d’autres activités sociales. En matière d’éducation par exemple, il n’aurait pas été possible d’assurer la continuité des cours, de rester à la pointe et de répondre aux nouvelles problématiques.

Le défi pour le digital en cette période, était de combler les besoins de tout un chacun, sur tous les plans. Il devait ainsi élaborer des outils efficaces, capables de s’adapter au contexte actuel. Parmi ces outils, l’instauration de l’administration numérique a permis de répondre à un besoin qui est primordial pour les citoyens.

A travers ces avancées digitales, l’univers de la numérisation dans le Royaume, s’est tracé la voie vers de nouveaux horizons. Cependant, cela n’est pas sans défi puisque ces stratégies ont également montré certaines limites et retards en matière de digitalisation. Le plus grand défi reste de maintenir cette lancée digitale après le passage au déconfinement.

Les mesures de digitalisation post-Coronavirus

Il existe dans cette digitalisation, une véritable opportunité à saisir pour le gouvernement et les entreprises. En effet, cette accélération dans le processus digital devrait être considérée  ler le mode de fonctionnement de plusieurs administrations et autres entités. Dans ce sens, plusieurs mesures doivent être prises pour assurer le maintien de cette expansion digitale après la fin du confinement. Pour ce faire, il est d’abord important de rester à l’écoute des citoyens et de leurs besoins. Ensuite, il faut établir une feuille de route pour tracer les grandes lignes sur lesquelles il faudra se concentrer dans cette transformation digitale, et établir des lignes directrices basées sur cette expérience du COVID-19.

Les structures digitales doivent également être considérées comme des priorités en parallèle avec le reste des structures «physiques». Dans ce sens, un budget qui répond aux nécessités du marché, devrait lui être consacré. Ce budget doit également prendre en compte et inclure les startups qui s’activent dans ce sens et qui ont fait leurs preuves en cette période de confinement, comme levier important dans le maintien de différentes activités grâce au digital.

Toutes ces stratégies doivent s’accompagner d’une certaine réorganisation, qui accorde plus d’importance au digital, et prend le choix irréversible de miser sur le numérique comme une condition sine qua non au développement.

3 questions à Mohammed Chakib RIFI

Chakib RIFi
Chakib RIFi
«L’adoption de ces solutions digitales est passée de la science-fiction à la réalité en un temps record»

Ex Président de l’APEBI, développeur de plateformes digitales et membre de l’Alliance des Economistes Istiqlaliens. Mohammed Chakib RIFI, nous livre ses réflexions sur la transition digitale post-covid.

- Qu’est ce qui a marqué l’utilisation du digital en cette période de confinement?
- Aujourd’hui, le digital a touché pratiquement tous les secteurs et a démontré que le Maroc peut adopter le numérique de façon très rapide. Le téléenseignement s’est mis en place de façon très automatique et systématique, et certaines entreprises se sont mises au télétravail en utilisant les outils de communication. Nous avons même vu le gouvernement utiliser les méthodes de réunions à distance. L’adoption de ces solutions digitales est passée de la science-fiction à la réalité en un temps record.

- Quel est le rôle principal de l’utilisation du digital en cette période ?
- L’utilisation du digital a permis de répondre à plusieurs types de besoins émanant de toutes les couches sociales. Elle a répondu aux différents types de besoins. Elle a répondu au besoin immédiat, au besoin de communiquer, de rester en contact et de produire à distance. Le digital a donc servis comme une solution pour répondre aux besoins des différentes couches sociales. L’idée, par exemple, derrière le téléenseignement n’est pas vraiment le digital en soi, mais, cette nécessité d’enseigner à distance. Heureusement, nous avons assuré l’apprentissage et le transfert du savoir par voie digitale. Ce dernier a donc permis de combler les besoins des citoyens, faciliter le fonctionnement des entreprises et rapprocher la société de l’Etat. 

- Quels sont les enjeux du maintien de cette pratique digitale ?
Nous sommes devant un tournant stratégique majeur. Il faut d’abord commencer à consommer digital, puis, à produire digital. Il est vrai que nous avons déjà commencé à consommer de cette manière, mais, le chemin reste long. Il faut donc encourager ces initiatives et établir le cadre légal du télétravail. Pour la production digitale, il est inconcevable que le Maroc avec 10.000 ingénieurs soit un simple consommateur. Nous produisons localement, mais, nous sommes vraiment très loin comparés à certains de nos voisins du sud qui nous ont largement dépassé dans ce sens.

Recueillis par H. L.

Repères

Le secteur alimentaire profite du digital
Le confinement a encouragé les gens à effectuer des achats en ligne. Certains magasins ont profité de cette occasion pour effectuer leurs transitions digitales et mettre à la disposition des clients leurs produits. Le secteur alimentaire s’est également intégré dans cette dynamique et a étroitement coordonné avec les services de livraison. Les supermarchés et les hypermarchés ont travaillé avec les services de messagerie, dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, pour assurer la livraison à domicile des produits alimentaires et de l’hygiène en toute sécurité.
Les sociétés assurent leurs services dans le digital
Dans le souci de préserver la santé de ses clients et collaborateurs, plusieurs sociétés d’utilité publique ont assuré aux clients la possibilité d’accéder à leurs services en ligne. Redal, par exemple, la société en charge de la gestion déléguée des services de la distribution d’électricité, d’eau potable et d’assainissement liquide à Rabat et les villes avoisinantes, a renforcé la digitalisation de son mode de fonctionnement. Plusieurs autres sociétés ont suivi ce chemin et ont assuré de tels services aux clients, facilitant ainsi l’accès aux services et le règlement des factures.









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