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Dernières chances pour les partis politiques Marocains


Rédigé par AB le Mardi 15 Septembre 2020

Nous sommes désormais à moins d’une année des élections municipales, régionales et législatives.

Si les discussions entre les partis politiques et le ministère de l'intérieur ont repris au sujet d'éventuels amendements ou refonte du code électoral, de la mise à jour des listes et d’un changement du découpage de circonscriptions, le citoyen semble zapper (le cadet de ses soucis) cette échéance électorale de ses centres d'intérêts.



Dernières chances pour les partis politiques Marocains
Le Covid-19 est passé par là, les marocains ont la tête ailleurs.
 
Le microcosme des états-majors des partis politiques semble touché par des troubles bipolaires dans ses formes les plus typiques :
La phase maniaque (On y va) et La phase dépressive (on ne peut pas y aller dans ces conditions «COVID-19 »).




L’idée du report des élections traverse tous les esprits mais elle est refoulée majoritairement car les coûts-bénéfices politiques ne sont pas évidents.
 
En effet, dans cette phase d'incertitude totale aussi bien sanitaire, économique et sociale du “COVID Suite” ou “Post Covid” beaucoup de questions restent sans réponse :
 
Report :
Pourquoi faire ?
Comment faire ?
Pour combien de temps ?
 
Pas de report :
Comment faire campagne dans le cadre d’un état d'urgence sanitaire (systématiquement prolongé depuis mars de cette année) ?
Comment mobiliser les électeurs (Taux de participation politiquement significatif) ?
Quels programmes 2021-2026 proposer (de la sueur et des larmes » comme disait  Winston Churchill) ?
Sur quelles promesses, réellement tenables, faut-il s’engager ?
 
On devine déjà que la majorité actuelle n’ira pas unie ou même solidaire aux élections, que le parti du chef de gouvernement cherche son Jacques Ségala pour verdir le bilan de son gouvernement tant décrié par tout le monde.
Cela demeurera certainement une mission impossible car la gestion calamiteuse gouvernementale de la période de déconfinement à tuer toute stratégie de faire campagne sur l’idée d’un quelconque bilan.
 
Le discours, des weekends en particulier, “j’essaye mais on ne me laisse pas faire” est désormais caduc et non avenu.
 
La demande d’une dernière chance et d’un troisième tour sera, je prends le pari, le futur slogan du parti du chef de gouvernement.
 
Mais pourquoi faire et cette option ne sera-t-elle pas trop coûteuse pour le pays ?
 
Pourquoi ne pas s’inscrire dans la logique d’une nouvelle alternance , utile , aussi consensuelle et démocratique que possible que permet cette spécificité Marocaine.
 
Mais il faut reconnaître que cette désaffection touche tous les partis politiques et la confiance est bien ailleurs.
 
Non ce n’est pas un énième Haro sur les partis politiques.
 
“La Cité” d’Aristote ou de Platon n’est pas neutre, incolore et inodore, elle est traversée par des courants politiques et idéologiques multiples et différents. Le rôles des partis, on a pas encore inventé mieux, est bien de canaliser et de représenter ses différentes expressions politiques, économiques, sociales et sociétales dans les urnes.
 
Ni les syndicats ni la société civile ne sont en mesure de se substituer à ces institutions représentatives et de jouer le rôle fondamental d'intermédiation globale. Un état a besoin d’interlocuteurs organisés viables et organisés.
 
Les réseaux sociaux, ce nouvel espace de liberté, ne sont qu’un thermomètre social, un mur des lamentations ou un sondage permanent d’une foule se cachant derrière l’anonymat.
 
Leurs principes d’horizontalité ne permettront jamais une quelconque coagulation d’un programme de gouvernement majoritaire ni de dégager une équipe homogène pour le mener à bien.
 
Par défaut, les partis politiques restent la moins mauvaise des solutions à la vie politique et démocratique d’un pays.
 
Mais ils auraient tort de se suffire, à moyen terme, de cette rente institutionnelle car ils sont aussi dans la ligne de mire d’une déferlante disruptive.
 
Leur mutation, réclamée par tout le monde, est soumise à des injonctions contradictoires :
 
Plus de démocratie interne
Une direction plus jeune et plus féminine
Une organisation moins verticale
Une communication moderne et professionnelle
Une probité exemplaire des membres et des candidats
Des décisions plus participatives
Des programmes moins généralistes, plus réalistes et de forte valeur ajoutée
 
Et en même temps
 
La mission des partis politiques, attribuée par la constitution, dite « d’encadrer les citoyens » est devenue ces dernières années décalée et inadéquate car la population attend de la part des partis des réponses sur des questions d’avenir marquées par l’urgence, tout en doutant de leur véritable capacité à en fournir.
 
On exige des formations politiques qu’elles offrent aux citoyens des certitudes tout en s’accommodant de la complexité croissante d’enjeux politiques désormais régionalisés et mondialisés.
 
Mais il n’existe plus de réponses simples, renvoyant à des idéologies, alors que les citoyens et militants déconcertés ont des attentes élevées.
Il est suicidaire de la part des partis politique de continuer à s’inscrire dans des missions impossibles à tenir.
Les concepts d’adhérents, de militants, de sympathisants et surtout de programmes sont à repenser entièrement.
 
Une piste pour susciter le débat : Pas d’encadrement mais plutôt l’Orientation
 
Par cette nouvelle mission d’Orientation, les partis politiques trouveront peut-être un sens nouveau dans la Cité et gêneront  des approches politiques à moyen et long terme en s’adressant à la fois à leurs membres du concernés et à l’opinion publique dans son ensemble.
 
Alors, on voit bien que les Marocains ne pardonneront pas aux partis politiques s’ils ne s'élèvent pas au-delà des enjeux purement électoraux du moment.
 
Cela sera la fin de la partie pour nos actuels partis politiques s’ils osent reconduire les mêmes offres politiques avec le même casting de candidats et le pays sera en difficulté pour approfondir sa transition démocratique.
 
Certes cette crise COVID-19 a révélé aussi bien nos forces, nos faiblesses qu’une demande généralisée d’un état fort derrière un leadership Royal.
 
 
Je garde bon espoir que “le génie Marocain” frappera encore une fois pour que la classe politique soit au rendez-vous de l’histoire et sache faire d’assez d’agilité politique afin de faciliter une gouvernance stratégique forte et une déclinaison gouvernementale patriotique , de très au niveau et sans enjeux politiciens.
 
Adnane Benchakroun
 



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