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Démographie : Zoom sur l’évolution de la fécondité au Maroc depuis 2010


Rédigé par A. CHANNAJE Dimanche 14 Avril 2024

La fécondité des Marocaines semble marquer, depuis 2010, une tendance pour une légère reprise, souligne le Policy Center for the New South (PCNS), prévoyant que le nombre moyen d’enfants par femme fluctuerait autour de 2,5 en 2024.



« L’indice synthétique de fécondité indique une légère hausse du nombre d’enfants chez les femmes marocaines en passant de 2,2 par femme, lors de l’enquête réalisée en 2009, à 2,4 enfants par femme lors de l’enquête sur la santé et la famille réalisée par le ministère de la Santé en 2018 et, puis, à 2,3, en 2019, selon l’enquête panel des ménages réalisée par l’Observatoire national du développent humain », explique le PCNS dans une récente étude intitulée : « L’évolution récente de la fécondité au Maroc : changement dans la continuité »
Cette tendance reste plus accrue en milieu urbain, précise la même source, indiquant que les citadines marocaines ont enregistré un taux de 2,2 enfants par femme en 2019 contre 1,8 enfant en 2010.

Cependant, poursuit le think tank, la fécondité des femmes des zones rurales a continué de baisser jusqu’à 2014 pour atteindre 2,5 enfants par femme. Une légère reprise est toutefois enregistrée en 2019 avec un taux de fécondité de 2,7 enfants par femme.
 
Âge au premier mariage, contraception
 
Parallèlement à cette nouvelle tendance de la fécondité des couples marocains, le PCNS fait remarquer « une baisse, inattendue, de l’âge au premier mariage des femmes depuis 2004 ».
Cette baisse est observée aussi bien chez les femmes instruites que chez les moins instruites, chez celles habitant en milieu rural que celles qui habitent en milieu urbain. Une baisse qui pouvait atteindre 2,9 ans pour les femmes ayant un niveau fondamental et 1,4 an pour les filles du milieu rural entre 2011 et 2018, souligne l’étude, signée par Aziz Ajbilou et Karim El Karim El Aynaoui, économistes au PCNS.

Elle dévoile, par ailleurs, un taux de prévalence contraceptive qui avoisine les 70%. Avec une proportion d’utilisation des moyens contraceptifs aux alentours de 70 %, souligne-t-on, cette baisse de l’âge au premier mariage n’a pas manqué d’influencer le comportement procréateur des couples en faveur d’une augmentation de leur fécondité.

« Ce qui mène vers une nouvelle tendance de la fécondité et à sortir du schéma classique de baisse de ce phénomène vécu durant toute la période 1960-2010. Une tendance qui devrait interpeller les spécialistes en matière de population, vu l’impact du phénomène fécondité sur les structures par âge de la population et la place occupée par celles-ci dans les politiques publiques dans les domaines économique et social », notent les auteurs de l’étude.

Ils tiennent à signaler, en outre, que « les projections démographiques 2014-2050, élaborées sur la base des données du recensement de 2014, se fondent sur des hypothèses qui prévoient une tendance toujours baissière de la fécondité. Le niveau de remplacement des générations ne devait être atteint que vers l’année 2020, selon le HCP (2017). Alors que les premiers signes de ce taux de remplacement ont déjà été détectés lors du recensement général de la population et de l’habitat réalisé en 2004 ».
 
 
Cette reprise de la fécondité sera-t-elle amenée à se poursuivre ?
 
Les résultats du recensement de la population et de l’habitat prévu en 2024, combinés à une recherche qualitative sur le comportement procréateur des femmes marocaines, pourraient ainsi aider à bien comprendre cette nouvelle tendance de la fécondité au Maroc et tirer une conclusion claire sur ses motivations et son ampleur, soulignent les auteurs de l’étude.

En revanche, ils estiment que les normes sociales et culturelles de l’institution familiale marocaine d’aujourd’hui, de même que les conditions économiques et sociales des couples, sont loin d’être favorables à une forte fécondité.

Ils indiquent aussi que le choix pour un nombre déterminé d’enfants relève bien de la décision du couple et non pas de la famille élargie, autrefois la règle dans le modèle traditionnel.

En conséquence, la qualité des enfants (bien scolarisés et jusqu’à un niveau très avancé, bien soignés, etc.) prime sur la quantité. Une fécondité relativement élevée relèverait du passé. C’est ce qui ressort, poursuit la même source, de l’exploitation de la question sur le nombre moyen d’enfants désirés par les femmes non-célibataires et souhaités pour leurs filles lors de l’enquête réalisée en 2018. Les femmes non-célibataires enquêtées en 2018 ont souhaité moins d’enfants pour leurs filles par rapport à leur procréation désirée.

Le nombre moyend’enfants par femme fluctuerait ainsi autour de 2,5 en 2024, prévoit l’étude.
 
A.CHANNAJE  
 








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