Dans un monde où la digitalisation transforme en profondeur les systèmes financiers, l’Afrique avance à son tour sur la voie de la modernisation bancaire. Mais derrière ces opportunités économiques, les cybermenaces s’intensifient, mettant sous pression les régulateurs du continent. Le récent séminaire continental organisé par l’Association des Banques Centrales Africaines (ABCA), les 21 et 22 juillet à Rabat, a rappelé l’urgence de renforcer la cyber résilience du secteur financier africain. Un enjeu stratégique, souligné avec insistance par Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib.
S’exprimant à l’ouverture du séminaire, ce lundi à Rabat, Jouahri a rappelé que la vague d’innovations numériques transforme en profondeur les économies africaines, ouvrant de nouvelles perspectives pour le secteur financier.
La digitalisation accélérée expose davantage les systèmes financiers aux cybermenaces, rendant la cyber résilience indispensable pour garantir la stabilité financière et le bon fonctionnement des marchés. Face à ces enjeux, Abdellatif Jouahri souligne l’urgence pour les banques centrales de conjuguer leurs efforts : créer des plateformes d’échange d’informations sur les menaces, harmoniser les cadres réglementaires, notamment autour des crypto actifs, dès stable coins et de l’IA appliquée à la finance et renforcer les compétences locales via des centres d’excellence en cybersécurité et technologies financières.
« Il nous appartient, en tant que banques centrales, de soutenir l’innovation pour répondre aux besoins de nos économies et du secteur privé, tout en veillant à renforcer nos capacités face aux risques associés », a-t-il expliqué, insistant sur la nécessité de préserver la stabilité du système monétaire et financier dans ce contexte mouvant.
Pour le Wali, les stratégies numériques dépassent les frontières nationales. Elles appellent une réflexion collective et une coopération régionale sous l’égide de l’ABCA, afin de cartographier les vulnérabilités, échanger les meilleures pratiques et mettre en place des cadres réglementaires harmonisés. L’objectif étant de bâtir une réponse coordonnée aux cybermenaces, mais aussi aux risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, qui s’intensifient avec la montée des paiements numériques transfrontaliers.
S’exprimant à l’ouverture du séminaire, ce lundi à Rabat, Jouahri a rappelé que la vague d’innovations numériques transforme en profondeur les économies africaines, ouvrant de nouvelles perspectives pour le secteur financier.
La digitalisation accélérée expose davantage les systèmes financiers aux cybermenaces, rendant la cyber résilience indispensable pour garantir la stabilité financière et le bon fonctionnement des marchés. Face à ces enjeux, Abdellatif Jouahri souligne l’urgence pour les banques centrales de conjuguer leurs efforts : créer des plateformes d’échange d’informations sur les menaces, harmoniser les cadres réglementaires, notamment autour des crypto actifs, dès stable coins et de l’IA appliquée à la finance et renforcer les compétences locales via des centres d’excellence en cybersécurité et technologies financières.
« Il nous appartient, en tant que banques centrales, de soutenir l’innovation pour répondre aux besoins de nos économies et du secteur privé, tout en veillant à renforcer nos capacités face aux risques associés », a-t-il expliqué, insistant sur la nécessité de préserver la stabilité du système monétaire et financier dans ce contexte mouvant.
Pour le Wali, les stratégies numériques dépassent les frontières nationales. Elles appellent une réflexion collective et une coopération régionale sous l’égide de l’ABCA, afin de cartographier les vulnérabilités, échanger les meilleures pratiques et mettre en place des cadres réglementaires harmonisés. L’objectif étant de bâtir une réponse coordonnée aux cybermenaces, mais aussi aux risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, qui s’intensifient avec la montée des paiements numériques transfrontaliers.
Fintech africaine
Les technologies financières s’imposent aujourd’hui comme un levier essentiel de développement, notamment dans les économies émergentes. Elles redéfinissent en profondeur le paysage financier, en diversifiant les offres de produits, en améliorant la qualité et l’accessibilité des services, en réduisant les coûts et en réinventant l’expérience client. Sur un continent où une large partie de la population reste non bancarisée ou en marge du système financier formel, les fintechs ouvrent ainsi des perspectives inédites, particulièrement dans les domaines des paiements et du crédit.
Dans le secteur des paiements, de nombreux pays africains affichent des avancées notables, notamment à travers la généralisation du mobile money, la multiplication des virements instantanés et le développement des transferts de type Peer-to-Peer. Le dynamisme des fintechs, inscrit au cœur des priorités de l’Association des Banques Centrales Africaines (ABCA), joue un rôle déterminant dans ces évolutions. Parallèlement, de nouveaux modèles d’accès au crédit émergent, reposant sur des systèmes de scoring utilisant des données alternatives, mieux adaptés aux besoins des petites entreprises et des particuliers souvent exclus du crédit bancaire traditionnel.
Pour Abdellatif Jouahri, les banques africaines doivent s’adapter à ces mutations en développant des synergies avec les fintechs, qui sont déjà actives dans ce domaine. L’objectif est de préserver l’équilibre du marché, notamment face à la montée en puissance des bigtechs internationales, dont les activités de crédit connaissent une forte croissance, soutenue par l’Intelligence Artificielle.
S’appuyant sur un rapport de McKinsey publié en 2024, le Wali de Bank Al-Maghrib souligne que les revenus générés par les fintechs africaines pourraient être multipliés par cinq d’ici 2028, portés par une population jeune, connectée et avide de solutions financières innovantes et inclusives. Toutefois, cette dynamique reste inégale : elle se concentre principalement sur 11 marchés clés, représentant 70 % du PIB du continent et près de la moitié de sa population.
Cette croissance prometteuse s’accompagne néanmoins de défis structurels : rentabilité fragile, difficultés d’accès au financement long terme, pénurie de profils spécialisés, gouvernance encore perfectible, et absence d’un cadre réglementaire réellement adapté. En parallèle, l’émergence de grandes plateformes technologiques internationales, proposant des services de paiement et de cryptoactifs en dehors de toute régulation stricte, menace de détourner les flux financiers des circuits nationaux, prévient Abdellatif Jouahri.
Cette fragmentation croissante des systèmes de paiement risque de se renforcer sous l’effet de la fragmentation géopolitique mondiale, exposant davantage les paiements transfrontaliers à des risques de vulnérabilité accrus. Face à cette situation, le rôle des banques centrales dans la régulation et la sécurisation des systèmes de paiement devient crucial, tant pour préserver leur intégrité que pour protéger les données sensibles des utilisateurs.
Dans cette optique, le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS), récemment rejoint par Bank Al-Maghrib, constitue une opportunité stratégique. Pour le Wali, cette plateforme doit devenir un moteur d’innovation, d’efficacité et d’autonomie financière, au service de l’intégration commerciale et monétaire du continent.
Cryptoactifs et cadre réglementaire
Abdellatif Jouahri a annoncé que le Maroc a récemment finalisé un projet de loi destiné à instaurer un cadre juridique clair pour l’utilisation des cryptoactifs. Ce cadre vise avant tout à protéger de manière appropriée les consommateurs et les investisseurs, tout en renforçant l’intégrité des marchés face aux risques de fraude, de manipulation, de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. L’objectif est également de préserver la stabilité financière du pays face à ces nouveaux instruments financiers.
Par ailleurs, concernant la Monnaie Digitale de Banque Centrale (MDBC), qui représente une monnaie souveraine pouvant servir d’option de paiement numérique aussi bien pour les transactions de gros que de détail, Bank Al-Maghrib a conduit plusieurs études en collaboration avec la Banque Mondiale et le FMI. Ces travaux portent sur les objectifs stratégiques de la MDBC, ses impacts macroéconomiques potentiels, ainsi que ses effets sur les systèmes de paiement.
Le Wali a également précisé que Bank Al-Maghrib a réalisé une première expérimentation centrée sur le paiement Peer-to-Peer de détail. Une seconde expérimentation est en cours, menée en partenariat avec la Banque Centrale d’Égypte et avec le soutien de la Banque Mondiale, visant cette fois le cas d’usage des transferts transfrontaliers. Enfin, des études complémentaires sont prévues pour approfondir les aspects juridiques et réglementaires liés à ce projet.
Révolution digitale des services financiers au Maroc
La transformation numérique bouleverse le paysage financier africain, et le Maroc en est un acteur clé. Portée par des banques traditionnelles en pleine mutation, des établissements de paiement innovants et un écosystème Fintech florissant, cette dynamique redéfinit les règles du jeu.
« Pour booster cette révolution, nous avons lancé le Morocco FinTech Center, une plateforme public-privé dédiée à soutenir les projets innovants et à bâtir un écosystème digital inclusif et agile », affirme le Wali de Bank Al-Maghrib.
Parallèlement, des avancées majeures ont été réalisées : signature électronique, authentification biométrique via l’identité numérique, encadrement de l’usage du Cloud… Et d’autres initiatives comme l’Open Banking et la protection renforcée des données sont en cours pour accompagner ce virage technologique au cœur du secteur bancaire.
« Pour booster cette révolution, nous avons lancé le Morocco FinTech Center, une plateforme public-privé dédiée à soutenir les projets innovants et à bâtir un écosystème digital inclusif et agile », affirme le Wali de Bank Al-Maghrib.
Parallèlement, des avancées majeures ont été réalisées : signature électronique, authentification biométrique via l’identité numérique, encadrement de l’usage du Cloud… Et d’autres initiatives comme l’Open Banking et la protection renforcée des données sont en cours pour accompagner ce virage technologique au cœur du secteur bancaire.