Crossover électrique - Nissan Leaf, la renaissance d’une pionnière

La Leaf de deuxième génération n’a pas connu le succès de la version originale sortie en 2011. En effet, avec sa prise CHAdeMO désuète et une concurrence de plus en plus rude dans son segment, elle a été l’auteure de performances commerciales décevantes, à l’inverse de la toute première version qui a été pendant une période la voiture électrique la mieux vendue au monde.
 
Ainsi, Nissan a l’intention avec ce nouvel arrivant de bousculer l’ordre établi et effectuer un come-back retentissant dans la catégorie des petites familiales électriques. 
 
Pour ce faire, la marque nippone a tout d’abord opté pour un changement assez radical en termes de dimensions et de design, tout en conservant l’originalité qui a fait le sel de ses prédécesseures. En devenant un crossover – la Leaf était auparavant une berline plus volumineuse –, cette auto moderne et dans l’air du temps combat dans un autre segment, fait peau neuve et voit sa longueur passer à 4,35 m, contre 4,21 m précédemment. Cette métamorphose la situe d’ailleurs à mi-chemin entre les SUV urbains et les SUV familiaux.

 
Son look futuriste et minutieusement étudié a été pensé pour atteindre un très bon niveau d’aérodynamisme. Avec son coefficient de pénétration dans l’air (Cx) de 0,25, c’est mission accomplie puisqu’il s’agit d’un chiffre élogieux, en particulier pour un crossover.
 
L’aérodynamisme est tel, grâce à des angles travaillés, que la lunette arrière ne reçoit aucune remontée d’eau sous la pluie, ce qui a poussé les concepteurs de la voiture à ne pas intégrer d’essuie-glace sur cette vitre.
 
Sur le profil, les poignées rétractables affleurantes donnent à la Leaf une allure premium. Les phares LED en « guillemets » reliés par un bandeau noir illuminé en partie (au même titre que le logo lorsqu’il s’agit des finitions hautes) vont dans le même sens.
 
Sur la poupe, l’aileron assimile un bandeau noir laqué équipé d’une signature lumineuse raffinée sous forme de deux barres verticales et trois horizontales.
 
La Leaf conserve dans l’ensemble un look détonnant, en étant à la croisée du SUV coupé et de la berline à la garde au sol élevée. Grâce à cela, elle bénéficie d’un caractère évident et d’une certaine singularité.

 
Dans la lignée de son esthétique extérieure, l’habitacle présente un look épuré et intègre des matériaux haut de gamme.

La planche de bord est relativement basse, ce qui permet au conducteur d’avoir une vue dégagée sur la route. Elle intègre au demeurant une dalle volumineuse qui accueille deux écrans, chacun de 14,3’’.
 
De ce fait, la lisibilité est optimale pour la personne qui tient le volant, sans oublier que la Leaf est dotée de l’affichage tête haute, ce qui accentue encore ce sentiment.
 
Si le levier de sélection des rapports de boîte est constitué d’un plastique quelconque, on retrouve dans le reste de l’intérieur des matériaux valorisants, en particulier sur la finition haute, qui comprend des inserts en tissu clair et une sellerie en cuir vegan.
 
La climatisation et le volume sont accessibles directement via le tableau de bord et les rangements sont de surcroît nombreux.
 
À l’arrière, l’habitabilité reste convenable avec une garde au toit suffisante, de l’espace pour les jambes et en largeur. Le plancher plat promet encore plus de confort tandis que le passager central se voit un peu lésé par la fermeté du dossier central qui dissimule un accoudoir.
 
Le toit panoramique opacifiant Solarbay (le même que sur Renault Espace) utilise des cristaux liquides made in Saint-Gobain, qui permettent de filtrer presque 100 % des rayons ultraviolets et infrarouges, assurant de ce fait une excellente isolation.
 
La soute, de son côté, présente un volume respectable de 437 l, lequel peut atteindre 1.100 l une fois les dossiers 40/60 rabattus. En revanche, la surface obtenue n’est pas parfaitement plane, en dépit du double plancher.

 
Une fois installé au poste de conduite de la Leaf, on regrette immédiatement la posture un peu trop « moelleuse », alors que les sièges manquent indéniablement de maintien et d’arrondi. 
 
On apprécie par contre l’insonorisation aux petits oignons, particulièrement en ce qui concerne les bruits de roulement, très réduits, cela dû en partie au faible Cx. L’amortissement, lui, est aussi doux que rassurant.
 
Au-delà de cet apaisement à l’usage, la Leaf conjugue précision et agilité, en se montrant moins dynamique néanmoins que sa cousine, la Renault Mégane. La japonaise partage avec la française et avec sa grande sœur l’Ariya sa base technique et sa suspension arrière à bras multiples.
 
Sa puissance de 217 ch et ses 355 Nm de couple font le job et permettent de propulser aisément les 1.937 kg de l’engin, à vide (en version haut de gamme), sans pour autant procurer de sensations grisantes.
 
Le freinage régénératif, ajustable selon quatre modes par des palettes au volant, plaide pour un agrément de conduite soutenu. Un cinquième mode, automatique, se joint à ceux-ci et s’ajuste en fonction de divers paramètres comme la nature de la route ou l’environnement. Un dernier, le « one-pedal », permet de ralentir la voiture jusqu’à l’arrêt, en faisant appel uniquement à la pédale d’accélération.
 
En ce qui concerne la consommation, elle tourne autour de 14 kWh/100 km dans le monde réel, une valeur proche des 13,8 kWh/100 km avancés par le constructeur. Grâce à la batterie de 75 kWh bénéficiant d’une gestion thermique optimisée, cela permet d’atteindre une autonomie de plus de 500 km. 
 
La recharge se fait quant à elle en moins de 30 minutes pour passer de 20 à 80 %, sur borne rapide (150 kW). Pour ce qui est de la dotation, la Leaf s’équipe de nombreuses ADAS, personnalisables à l’aide d’une touche qui leur est exclusivement destinée. En outre, le système multimédia connecte Google avec Nissan Connect Services. Cela rend possible la planification de trajet en prenant en compte les bornes de recharge les mieux adaptées sur l’itinéraire ou même le taux de batterie que l’on aimerait préserver à l’arrivée.
 
Le Smartphone offre également la possibilité de démarrer ou programmer la recharge, de refroidir l’habitacle via la clim’, ou de prendre connaissance de l’état de la batterie, à distance.


Par ailleurs, le système audio Bose favorise la discrétion du conducteur grâce aux haut-parleurs intégrés dans l’appuie-tête, ce qui l’autorise à recevoir des coups de fil sans perturber les passagers.
 
Pour finir, une panoplie de caméras offre une vision panoramique à 360° avec huit différentes vues, afin de faciliter les manœuvres.
 
La nouvelle Leaf se montre ainsi homogène et particulièrement bien équipée, pour un prix cohérent qui démarre à 36.000 €. De quoi se procurer à nouveau une place de premier plan dans le marché de l’électrique.

Chiffres
Vitesse maxi : (limitée) 160 km/h
Accélération de 0 à 100 km/h : 7,6 sec
Conso moyenne constructeur (kWh/100 km) : 13,8
Autonomie moyenne mixte (km) : 622
Temps de charge borne rapide DC : 30 min*
Poids (kg) : 1 937
 
^* de 20 à 80 % de capacité
 
Données techniques
Puissance fiscale (CV) : 5 ou 6 (en attente d’homologation)
Moteur électrique : Électrique à aimants permanents
Batterie : Nickel-Manganèse-Cobalt
Capacité (kWh) : 75
Puissance maxi (ch) : 217
Couple maxi (Nm) : 355
Transmission : Traction
Boîte : Automatique, 1 rapport + inverseur marche arrière
Pneus AV-AR : 185/60 R 18 – 215/55 R 18
Dim. L x l x h, en m : 4,35x1,81x1,55
Empattement, en m : 2,69
Diamètre de braquage, en m : 10,6
Volume du coffre à 5/à 2, en l : 437/1 293
Garantie : 3 ans (8 ans/160 000 km si entretien dans le réseau), 8 ans pour la batterie