Alors que la grogne sociale commence à poindre, les interrogations sur la flambée des prix de l’énergie se multiplient. Selon le think tank américain Council on Foreign Relations, la crise de l’énergie qui touche l’Europe n’est pas imputable à la Russie, mais à plusieurs facteurs différents.
Certains blâment les énergies renouvelables pour la crise de l’énergie en Europe, d’autres pointent du doigt l’action de Moscou, soupçonné de fermer les vannes gazières et pétrolières. Des accusations déjà tempérées par l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder et par Emmanuel Macron lui-même, qui ont tous deux déclaré qu’aucune preuve ne permettait d’incriminer la Russie.
Un constat auquel vient de souscrire le Council on Foreign Relations (CFR). Par la voix de son expert Stephen Sestanovich, le think thank américain explique en effet que la hausse des prix est dû à une variété de facteurs économiques, et non à la main du Kremlin.
"Certains analystes voient la Russie comme le méchant de cette nouvelle crise, mais la tension sur le marché a plusieurs autres explications : baisse de la production de gaz en Europe, forte croissance de la demande énergétique en Asie, épuisement des réserves pendant l'hiver 2020-2021 et baisse de la production venant de sources renouvelables", déclare ainsi le chercheur dans un article.
Stephen Sestanovich souligne encore que Moscou tente tant bien que mal d’augmenter sa capacité de production et de maintenir ses propres niveaux de stockage. Jeudi dernier, Vladimir Poutine avait d’ailleurs déclaré que le groupe énergétique Gazprom intensifierait ses livraisons de gaz vers des réservoirs européens, courant novembre.
Le think tank américain affirme cependant que la Russie se tient prête à "exploiter les vulnérabilités de ses partenaires commerciaux". Moscou pourrait notamment profiter de la crise pour faire le forcing dans le cadre du Nord Stream 2, dont la construction est achevée mais qui attend toujours le feu vert réglementaire pour commencer à pomper du gaz.
Marché spot contre contrats long terme
Stephen Sestanovich note d’ailleurs que les pays européens restent divisés sur la question du gazoduc et que certains pourraient même "se féliciter de la façon dont les pénuries ont fait avancer le processus d'approbation".
L’expert du CFR conclut que Moscou à lui seul "peut difficilement être blâmé" pour la flambée des prix de l’énergie touchant l’Europe. Il déplore néanmoins que la Russie continue de tabler sur une politique de contrats à long terme avec ses partenaires européens.
Vladimir Poutine s’était d’ailleurs expliqué sur la question mi-octobre, affirmant que la Russie remplissait ses engagements vis-à-vis de l’Europe. Il avait justement fustigé la volonté des Européens de court-circuiter les contrats à long terme en se fournissant sur le marché spot. Marché sur lequel les prix ont justement explosé.
La crise de l’énergie divise en tout cas profondément au sein des Vingt-Sept. Ce 26 octobre, une réunion exceptionnelle des ministres concernés avait débouché sur une impasse, au Luxembourg. L’heure semble être aux mesures nationales, alors qu’une réponse communautaire tarde à venir. Le sujet devrait encore dominer les débats au G20 de Rome.
Certains blâment les énergies renouvelables pour la crise de l’énergie en Europe, d’autres pointent du doigt l’action de Moscou, soupçonné de fermer les vannes gazières et pétrolières. Des accusations déjà tempérées par l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder et par Emmanuel Macron lui-même, qui ont tous deux déclaré qu’aucune preuve ne permettait d’incriminer la Russie.
Un constat auquel vient de souscrire le Council on Foreign Relations (CFR). Par la voix de son expert Stephen Sestanovich, le think thank américain explique en effet que la hausse des prix est dû à une variété de facteurs économiques, et non à la main du Kremlin.
"Certains analystes voient la Russie comme le méchant de cette nouvelle crise, mais la tension sur le marché a plusieurs autres explications : baisse de la production de gaz en Europe, forte croissance de la demande énergétique en Asie, épuisement des réserves pendant l'hiver 2020-2021 et baisse de la production venant de sources renouvelables", déclare ainsi le chercheur dans un article.
Stephen Sestanovich souligne encore que Moscou tente tant bien que mal d’augmenter sa capacité de production et de maintenir ses propres niveaux de stockage. Jeudi dernier, Vladimir Poutine avait d’ailleurs déclaré que le groupe énergétique Gazprom intensifierait ses livraisons de gaz vers des réservoirs européens, courant novembre.
Le think tank américain affirme cependant que la Russie se tient prête à "exploiter les vulnérabilités de ses partenaires commerciaux". Moscou pourrait notamment profiter de la crise pour faire le forcing dans le cadre du Nord Stream 2, dont la construction est achevée mais qui attend toujours le feu vert réglementaire pour commencer à pomper du gaz.
Marché spot contre contrats long terme
Stephen Sestanovich note d’ailleurs que les pays européens restent divisés sur la question du gazoduc et que certains pourraient même "se féliciter de la façon dont les pénuries ont fait avancer le processus d'approbation".
L’expert du CFR conclut que Moscou à lui seul "peut difficilement être blâmé" pour la flambée des prix de l’énergie touchant l’Europe. Il déplore néanmoins que la Russie continue de tabler sur une politique de contrats à long terme avec ses partenaires européens.
Vladimir Poutine s’était d’ailleurs expliqué sur la question mi-octobre, affirmant que la Russie remplissait ses engagements vis-à-vis de l’Europe. Il avait justement fustigé la volonté des Européens de court-circuiter les contrats à long terme en se fournissant sur le marché spot. Marché sur lequel les prix ont justement explosé.
La crise de l’énergie divise en tout cas profondément au sein des Vingt-Sept. Ce 26 octobre, une réunion exceptionnelle des ministres concernés avait débouché sur une impasse, au Luxembourg. L’heure semble être aux mesures nationales, alors qu’une réponse communautaire tarde à venir. Le sujet devrait encore dominer les débats au G20 de Rome.