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International

Coronavirus : Le tourisme mondial trinque


Rédigé par Ali BENADADA Samedi 1 Août 2020

Le secteur du tourisme mondial a enregistré quelque 320 milliards de dollars de perte sèche. La crainte d’une nouvelle vague de la pandémie sévit.



Plage désertes en Italie
Plage désertes en Italie
Les restrictions de voyage un peu partout dans le monde pour freiner la pandémie y sont pour beaucoup dans la crise qui frappe le tourisme dans plusieurs pays. Le tourisme religieux n’a pas été épargné non plus.

Face à une épidémie qui semblait avoir été maîtrisée grâce à l’instauration de confinements stricts au printemps, les craintes sont vives de voir apparaître une seconde vague aux enjeux économiques et sociétaux potentiellement désastreux.

L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a estimé mardi que la pandémie avait déjà coûté, de janvier à mai, 320 milliards de dollars au secteur touristique. Sur cette période, le nombre des touristes internationaux a chuté de 56% par rapport à la même période en 2019, ce qui représente 300 millions de visiteurs en moins.

L’OMT table sur une chute de 60 à 80% du nombre des touristes internationaux pour l’année 2020, avec des pertes pouvant atteindre au total 910 à 1.200 milliards de dollars et «la mise en danger de 100 à 120 millions d’emplois directs dans le tourisme».

Les avions cloués au sol

De son côté, l’Association internationale du transport aérien (Iata) tire aussi la sonnette d’alarme. La fermeture des frontières et l’incertitude sur leur réouverture font craindre le pire au secteur du transport aérien (et par ricochet à l’industrie aéronautique) qui ne pourrait pas se relever de la crise avant 2024, selon les prévisions de l’IATA.

La crainte d’une réviviscence du Covid-19 et la sombre perspective d’une apparition d’une deuxième vague pousse de nombreux Etats à durcir encore plus les mesures de prémunition de la pandémie, équivalant à un clou de plus dans le cercueil du tourisme mondial. 

Et nombreux seront, ou sont déjà, les pays à en pâtir. En particulier les pays à vocation touristique et dont le PIB dépend de beaucoup des flux de touristes. En particulier ceux du pourtour méditerranéen. Comme l’Espagne, deuxième destination touristique mondiale derrière la France, qui misait sur la saison touristique pour rebondir des conséquences de la crise économique dues à la première vague du coronavirus, mais qui se voit freinée par les mesures d’isolement prises à son encontre par le Royaume Uni. 

De même pour l’Italie qui en pâti doublement de la crise, et qui cherche à éviter l’effondrement d’un secteur qui représente 13% de son PIB.

Pour meubler des plages désertes et remplir des musées délaissés, Rome a mis sur pied une aide financière, destinée aux ménages les plus modestes, pour financer les vacances des Italiens sur la péninsule, en guise d’encouragement du tourisme national pour compenser l’absence des touristes internationaux, mais sans que ne s’en frottent les mains les professionnels du secteur qui s’attendent à une chute vertigineuse de l’activité et à un de ses plus mauvais chiffres depuis 1998.

Chute des finances du Vatican

La chute de la fréquentation touristique en raison de la crise sanitaire grève aussi les recettes de l’Etat pontifical, poussé à réduire ses dépenses de fonctionnement. 

Les voyages religieux ont constitué, pendant longtemps la principale ressource de Rome. Mais le flot des visiteurs s’est tari d’un coup au début du mois de mars, avec le Covid-19, et l’activité sur la place n’a jamais vraiment repris. Signe qui ne trompe pas de la désertion des ouailles, dans la maigre file d’attente de la basilique, on parle surtout italien.

Rares sont les touristes AngloSaxons, et ceux de l’Amérique latine ou d’Asie, très nombreux en période normale autour du Vatican, ont littéralement disparu.

Les commerces alentours boivent le calice jusqu’à la lie faute de clients de souvenirs mettant au chômage technique des dizaines d’employés.

Ali BENADADA