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Conférence économique africaine-Covid-19 : Pour une approche unitaire et globale face à la pandémie


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Lundi 14 Décembre 2020

Outre les difficultés économiques et sociales qu’il a entraînées, le Covid-19 devrait être l’occasion pour l’Afrique de repenser les paradigmes de son développement mais aussi de se réinventer et d’imaginer l’avenir pour se repositionner sur tous les pans de la productivité.



Conférence économique africaine-Covid-19 : Pour une approche unitaire et globale face à la pandémie
Les experts du continent sont formels: dans le contexte de crise sanitaire, liée à la pandémie, les Etats doivent redéfinir leur doctrine sur le développement de l’Afrique. Pour ce faire, les principaux chercheurs, économistes et experts multisectoriels d’Afrique plaident pour une approche unitaire et globale du continent face à la Covid-19.

Il ne pouvait en être autrement quand on voit que les pays africains, relativement touchés par rapport à d’autres contrées en termes de cas et de décès, ont d’énormes difficultés à assurer correctement la chaîne d’approvisionnement ou maintenir la chaîne de production. Résultat : la croissance continentale est en chute libre. 

Cependant, outre les difficultés économiques et sociales qu’il a entraînées, le Covid-19 devrait être l’occasion pour l’Afrique de repenser les paradigmes de son développement mais aussi de se réinventer et d’imaginer l’avenir avec plus de réalisme pour se repositionner sur tous les pans de la productivité. L’Afrique a ces moyens au regard de ses ressources minières, pétrolières, gazières, forestières et même halieutiques.

Dans cette nouvelle approche, le secteur privé et les nouvelles technologies seront les leviers de la relance. A ce sujet, on peut qu’être d’accord avec Hanan Morsy, directrice de la politique macroéconomique, des prévisions et de la recherche à la Banque africaine de développement (BAD), quand elle souligne qu’un effort concerté est nécessaire. « Faisons bon usage de nos grandes idées et de nos bonnes résolutions et transformons les en actions concrètes », a-t-elle déclaré.

Ne pas travailler en vase clos
Naturellement, la BAD soutient les efforts de ses pays membres régionaux pour contenir le Coronavirus et faire face à ses retombées économiques. Et ce n’est pas pour rien quand l’institution souligne que les pays africains gagneraient beaucoup à ne pas travailler en vase clos pour relever les défis posés par la pandémie de COVID-19. Car un effort concerté de tous est nécessaire. D’ailleurs, ne dit-on pas que l’union fait la force.

Il est vrai que, dans son ensemble, la jeune population africaine a été protégée du pire de la pandémie. Mais il faut aussi se l’avouer que les pays sont maintenant confrontés à une faible croissance et à un détournement de ressources, dans certains Etats, qui pourraient aggraver l’impact économique du Covid-19. D’où face à la diminution des ressources, les décideurs politiques du continent devront mettre en œuvre un large éventail de mesures de politique macroéconomique pour se rétablir plus rapidement.

Dans cette perspective, une croissance significative ne se fera que si les accords de libre-échange (ALE) se produit à 100 % de libéralisation. En la matière, l’Afrique a signé beaucoup d’accords qui ne lui profitent guère. Et les résultats du modèle (avec la Chine) ne montrent aucun avantage économique pour l’Afrique (aggravation du déficit commercial) pour soutenir la formulation de l’ALE.

Force est de constater que de l’Afrique du Nord au golfe de Guinée, jusqu’au cap Horn et au Cap-Occidental, l’ensemble du continent a aujourd’hui trois talons d’Achille : les prix des produits de base, en particulier ceux du pétrole ; la contraction marquée actuelle de la demande mondiale et la hausse du niveau d’endettement qui menace la solvabilité des entreprises et des gouvernements africains.

Marchés africains
En ce qui concerne les produits de base, la pandémie a provoqué l’affaissement de la production mondiale et, du même coup, la baisse des prix, la chute de la demande de pétrole et de la plupart des minerais se conjuguant à un marché déjà saturé. Si cet effet indirect de la COVID-19 a épargné les marchés africains qui ne dépendent pas des industries extractives, les forces vives du continent – Nigeria, Angola, Algérie et Égypte, entre autres – ont été happées et, presque du jour au lendemain, les entreprises exportatrices et les gouvernements y ont vu leurs prévisions de revenus dégringoler de plus de 10%, ce qui pourrait s’avérer catastrophique. Certains de ces marchés étant quasi exclusivement tributaires d’un seul produit de base, comme le pétrole, leur économie pourrait être sérieusement perturbée, ce qui risque de se répercuter sur leur secteur bancaire, leur devise et leur marché de l’emploi.

L’ensemble de ces problématiques ont été au centre d’une conférence économique de l’Afrique, durant trois jours, à laquelle ont pris part dirigeants, chercheurs et secteur privé. Les participants ont débattu des solutions innovantes pour que le continent rebondisse plus fort face à la pandémie de Covid-19. L’édition 2020 de la Conférence économique africaine a été organisée conjointement par la Banque africaine de développement, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).



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