Enquête sur les “Tasribat”
Mercredi 5 juin. Les examens de la première année du baccalauréat n'avaient pas encore débuté que la DGSN avait déjà annoncé l'arrestation de six personnes à Agadir, Casablanca et Marrakech, et, trois jours plus tard, de deux autres à Agadir, suspectés de détenir du matériel électronique destiné à la fraude (14 appareils utilisés à des fins de fraude, 31 oreillettes sans fil et 6 oreillettes ordinaires).
Le bilan de cette session s'est alourdi avec l'arrestation, le 10 juin, de 43 élèves pour "leur implication dans des actes de fraude aux examens", indique la police. Mais visiblement, rien n'arrête les "leaks" des réseaux sociaux. Trois épreuves du bac régional ont fuité à l'aube des examens dans les régions de Fès-Meknès, Tanger et Laâyoune-Sakia El Hamra sur la page "Tasribat Bac Régional 2019", et vers 5h du matin, les réponses étaient déjà répandues sur la toile et sur les groupes Whatsapp.
Aucun cas de fuite, en revanche, n'a été enregistré à la matinée du 11 juin, date du début des examens nationaux (terminal) du baccalauréat. Ce qui est devenu la règle, par contre, c'est la diffusion des épreuves au plus tard 5 minutes après leur distribution et la propagation des résultats.
Les heures qui précèdent le bac font l'événement dans les réseaux de tricheurs et poussent la mobilisation à son paroxysme: les pages créent des groupes Whatsapp pour chaque filière, appellent les "fans" à communiquer leur numéro de téléphone en commentaire de publication, et briefent les "élèves" sur la conduite à tenir en cas d'interpellation.
Même l'Etat semble baisser les bras devant ce fléau. "Il n'y a pas de mesures particulières, cette année, contre la triche. Le dispositif sécuritaire est renforcé, mais les cas de diffusion des épreuves et des réponses demeurent assez diffus", déclare à « L'Opinion » Fatima Ouahmi, Directrice de la Communication au ministère de l'Education nationale.
Qu’elles s'intitulent Tasribat, Tasribat Bac, Tasribat Exam, ou toutes autres appellations proches, ces pages racoleuses dédiées à la triche lors des examens fleurissent sur le Web comme des champignons en cette période d’examens de fin d’année scolaire. C'est dire que pour certains, les examens sont devenus une occasion de s'enrichir et un business à part entière, avec la prolifération des matériels innovants en provenance des ateliers chinois, souvent achetés en ligne, puis commercialisés dans les pages Tasribat.
Toutes ces communautés ont grossi, au fil du temps, et comptent des milliers d'utilisateurs, jusqu'à réunir des centaines de milliers de fans Facebook. Un trésor de guerre pour leurs propriétaires, à l'heure où les réseaux sociaux s'accaparent de l'essentiel du temps des jeunes.
Le bilan de cette session s'est alourdi avec l'arrestation, le 10 juin, de 43 élèves pour "leur implication dans des actes de fraude aux examens", indique la police. Mais visiblement, rien n'arrête les "leaks" des réseaux sociaux. Trois épreuves du bac régional ont fuité à l'aube des examens dans les régions de Fès-Meknès, Tanger et Laâyoune-Sakia El Hamra sur la page "Tasribat Bac Régional 2019", et vers 5h du matin, les réponses étaient déjà répandues sur la toile et sur les groupes Whatsapp.
Aucun cas de fuite, en revanche, n'a été enregistré à la matinée du 11 juin, date du début des examens nationaux (terminal) du baccalauréat. Ce qui est devenu la règle, par contre, c'est la diffusion des épreuves au plus tard 5 minutes après leur distribution et la propagation des résultats.
Les heures qui précèdent le bac font l'événement dans les réseaux de tricheurs et poussent la mobilisation à son paroxysme: les pages créent des groupes Whatsapp pour chaque filière, appellent les "fans" à communiquer leur numéro de téléphone en commentaire de publication, et briefent les "élèves" sur la conduite à tenir en cas d'interpellation.
Même l'Etat semble baisser les bras devant ce fléau. "Il n'y a pas de mesures particulières, cette année, contre la triche. Le dispositif sécuritaire est renforcé, mais les cas de diffusion des épreuves et des réponses demeurent assez diffus", déclare à « L'Opinion » Fatima Ouahmi, Directrice de la Communication au ministère de l'Education nationale.
Qu’elles s'intitulent Tasribat, Tasribat Bac, Tasribat Exam, ou toutes autres appellations proches, ces pages racoleuses dédiées à la triche lors des examens fleurissent sur le Web comme des champignons en cette période d’examens de fin d’année scolaire. C'est dire que pour certains, les examens sont devenus une occasion de s'enrichir et un business à part entière, avec la prolifération des matériels innovants en provenance des ateliers chinois, souvent achetés en ligne, puis commercialisés dans les pages Tasribat.
Toutes ces communautés ont grossi, au fil du temps, et comptent des milliers d'utilisateurs, jusqu'à réunir des centaines de milliers de fans Facebook. Un trésor de guerre pour leurs propriétaires, à l'heure où les réseaux sociaux s'accaparent de l'essentiel du temps des jeunes.
"Famille de l'enseignement"
Connaître les mains qui animent ces pages n'est pas une sinécure. Facebook est ferme sur ce point et s'engage à ne pas révéler l'identité des administrateurs de ses pages, à moins que ceux-ci n'en décident autrement. Même du côté du ministère de Saîd Amzazi, cette piste est abandonnée : "Nous avons arrêté la traque aux propriétaires, d'abord parce que Facebook ne le permet pas.
Et même lorsque la police s'en charge, c'est, en général, un exercice vain, puisqu'il y a des centaines de pages", assure une autre source au ministère. La difficulté repose autant sur la prolifération des pages que sur le changement incessant des propriétaires, souvent cachés derrière de faux profils connectés sur des réseaux privés de connexion (dits VPN : Virtual Private Network) qui empêchent toute localisation.
Ce qui est sûr, cependant, comme nous l'a affirmé Ahmed*, le propriétaire de l'une de ces pages, c'est que le mal vient de l'intérieur du ministère. "Nous resterons toujours anonymes, mais nous venons tous de la famille de l'enseignement", a-t-il expliqué. "La famille de l'enseignement", c'est effectivement une expression illustre dans le corps professoral. Nulle affirmation ne peut être faite, toutefois, car la même appellation est utilisée pour les enseignants, les professeurs universitaires et même les fonctionnaires du ministère.
Reste que l'implication de certains enseignants sur les fuites d'examen est un avis partagé des élèves. A en croire Othmane, un candidat au bac d'un lycée de Rabat, les premiers bénéficiaires des fuites sont les enseignants, puisque certains "proposent aux élèves de leur procurer les réponses en avant-première contre de l'argent. Il est connu, dans les lycées, que ce sont des enseignants qui divulguent les examens et vendent les épreuves corrigées", confie-t-il.
L'hypothèse que des enseignants soient derrière ces pages est renforcée aussi au regard du contenu partagé par ces fausseurs de résutats en dehors de la période des examens. Par exemple, à part les mois de mai, juin, juillet, les publications de la page "Tasribat Bac Régional 2018/2019" portent toutes sur des questions liées aux corps professoral: partage des communiqués de la Coordination nationale des enseignants-contractuels (CNPCC), suivi de la progression des négociations de cette catégorie d'enseignants avec le ministère de tutelle, photos et vidéos des manifestations..
Bref, un microcosme du groupe Facebook de la CNPCC, avec un vocabulaire qui rappelle bel et bien celui des contractuels: critiques du "Makhzen", dénonciation de la violence des "forces de la répression", et appels à la préservation de la dignité de "l'enseignant-militant".
Mais si de nombreuses pages renvoient par leur historique à celles des enseignants, d'autres ne semblent défendre aucune cause en particulier, au point de ne rien partager durant toute l'année jusqu'aux examens. "Il y a beaucoup de pages gérées par les élèves eux-mêmes ou d'anciens élèves devenus étudiants aujourd'hui", affirme Ahmed.
"Frères" dans la triche
Que veulent ces "communautés" au juste et que cherchent-elles La réponse est loin d'être évidente. Déjà que leur nombre dépasse les 150, selon le moteur de recherche de Facebook, et d'autant que l'idée selon laquelle des intérêts financiers guident toutes ces pages et groupes est difficilement généralisable. Car, à en croire Ahmed, ceux qui "font cela pour de l'argent ne constituent qu'une minorité".
Bien que cet "engagement" nécessite un véritable investissement de la personne, ce trentenaire assure "ne le faire que par solidarité envers les frères enfants du peuple". Sa récompense, dit-il, c'est lorsqu'il reçoit des messages de remerciements de la part des "lauréats de la page" qui attestent avoir réussi grâce à son "aide".
D'ailleurs, preuve de leur "légitimité" et "fiabilité", les administrateurs publient régulièrement des témoignages, reçus en privé, d'anciens bacheliers qui "n'en seraient pas là sans Tasribat". Mais, comme pour toutes les communautés sur les réseaux sociaux, difficile pour le modérateur de satisfaire tout le monde. Certains élèves n'hésitent pas à reprocher -parfois insulter- les teneurs de la page pour ne pas avoir fait fuiter une épreuve à temps alors qu'ils sont restés éveillés jusqu'à une heure tardive la veille des examens, ou pour avoir "mis du temps" à annoncer les réponses.
"Quand il y a retard de notre part, c'est parce que depuis que le ministère prépare plusieurs épreuves différentes pour chaque matière en vue de prévenir les fuites, on attend l'approche de l'heure du début des examens pour révéler à la fois les questions et les réponses. Cela nous évite un changement d'examen à la dernière minute par le ministère, ou, dans un cas extrême, l'annulation du test comme ce fut le cas en 2015", explique Ahmed, qui s'estime "grand connaisseur" des rouages de l'élaboration des examens au Maroc.
Plus qu'une question de "solidarité", la divulgation des épreuves et des réponses est perçue comme du "militantisme" et une manière de lever le voile sur "un secteur miné par la corruption. Qui qu'ils soient, ceux qui font fuiter les examens ne sont pas des extraterrestres. Ce sont des individus qui font partie du processus d'élaboration, d'impression ou de distribution des épreuves, qui ne sont d'autres que des fonctionnaires du ministère", explique le propriétaire de la page "Tasribat Bac Régional 2018/2019".
"Un passage nécessaire"
L'on aurait tort de croire que seuls les candidats tricheurs ou mal intentionnés se rendent sur les plates-formes de divulgation des examens. Dans l'esprit de chaque élève, aussi sérieux et honnête soit-il, ce serait un gâchis de ne pas avoir pris connaissance des épreuves si jamais elles sont révélées à l'avance. "Même si je suis contre la triche et de nature à ne me fier qu'à moi-même, je suis obligé de faire le tour de Facebook, à la veille des examens, ne serait-ce que pour s’exercer sur les examens que les pages présentent comme des fuites", se désole Othmane. Cette frustration sera doublée si la véracité des épreuves divulguées est vérifiée. Un vrai dilemme, donc, pour les candidats, qui voient s'ajouter l'incertitude sur les fuites à la pression que ces examens décisifs pour leurs carrières engendre.
Il faut dire que le cauchemar de 2015 hante toujours les mémoires des élèves, lorsque les autorités ont annulé les épreuves des mathématiques de la branche “Sciences expérimentales” suite aux fuites révélées. "Je ne vois pas comment je pourrais repasser avec le même enthousiasme un examen parce que d'autres ont triché", dénonce Othmane, pour qui "la responsabilité des examens revient à l'Etat". Mais sans moyens de contrôle du bric-à-brac des réseaux sociaux, la marge de manoeuvre de l'Etat est minime, à défaut de recourir à des solutions radicales.
"La réflexion est lancée au ministère sur le recours aux brouilleurs de signal (des équipements électroniques pour bloquer les signaux, ndlr)", nous annonce Fatima Ouahmi.
Influents donc, mais peu soucieux de l'atteinte à l'image du baccalauréat que leurs actes entraînent, les "soldats de la triche" pervertissent aisément des examens aussi cruciaux que ceux du baccalauréat. Au terme d'une année scolaire entachée par deux mois de grève des enseignants-contractuels, la floraison de la tricherie, avec son corollaire de taux de réussite anormalement gonflé, n'augure rien de bon sur le niveau de nos futurs bacheliers.
Amine DERKAOUI
*Le nom de notre source a été modifié
Connaître les mains qui animent ces pages n'est pas une sinécure. Facebook est ferme sur ce point et s'engage à ne pas révéler l'identité des administrateurs de ses pages, à moins que ceux-ci n'en décident autrement. Même du côté du ministère de Saîd Amzazi, cette piste est abandonnée : "Nous avons arrêté la traque aux propriétaires, d'abord parce que Facebook ne le permet pas.
Et même lorsque la police s'en charge, c'est, en général, un exercice vain, puisqu'il y a des centaines de pages", assure une autre source au ministère. La difficulté repose autant sur la prolifération des pages que sur le changement incessant des propriétaires, souvent cachés derrière de faux profils connectés sur des réseaux privés de connexion (dits VPN : Virtual Private Network) qui empêchent toute localisation.
Ce qui est sûr, cependant, comme nous l'a affirmé Ahmed*, le propriétaire de l'une de ces pages, c'est que le mal vient de l'intérieur du ministère. "Nous resterons toujours anonymes, mais nous venons tous de la famille de l'enseignement", a-t-il expliqué. "La famille de l'enseignement", c'est effectivement une expression illustre dans le corps professoral. Nulle affirmation ne peut être faite, toutefois, car la même appellation est utilisée pour les enseignants, les professeurs universitaires et même les fonctionnaires du ministère.
Reste que l'implication de certains enseignants sur les fuites d'examen est un avis partagé des élèves. A en croire Othmane, un candidat au bac d'un lycée de Rabat, les premiers bénéficiaires des fuites sont les enseignants, puisque certains "proposent aux élèves de leur procurer les réponses en avant-première contre de l'argent. Il est connu, dans les lycées, que ce sont des enseignants qui divulguent les examens et vendent les épreuves corrigées", confie-t-il.
L'hypothèse que des enseignants soient derrière ces pages est renforcée aussi au regard du contenu partagé par ces fausseurs de résutats en dehors de la période des examens. Par exemple, à part les mois de mai, juin, juillet, les publications de la page "Tasribat Bac Régional 2018/2019" portent toutes sur des questions liées aux corps professoral: partage des communiqués de la Coordination nationale des enseignants-contractuels (CNPCC), suivi de la progression des négociations de cette catégorie d'enseignants avec le ministère de tutelle, photos et vidéos des manifestations..
Bref, un microcosme du groupe Facebook de la CNPCC, avec un vocabulaire qui rappelle bel et bien celui des contractuels: critiques du "Makhzen", dénonciation de la violence des "forces de la répression", et appels à la préservation de la dignité de "l'enseignant-militant".
Mais si de nombreuses pages renvoient par leur historique à celles des enseignants, d'autres ne semblent défendre aucune cause en particulier, au point de ne rien partager durant toute l'année jusqu'aux examens. "Il y a beaucoup de pages gérées par les élèves eux-mêmes ou d'anciens élèves devenus étudiants aujourd'hui", affirme Ahmed.
"Frères" dans la triche
Que veulent ces "communautés" au juste et que cherchent-elles La réponse est loin d'être évidente. Déjà que leur nombre dépasse les 150, selon le moteur de recherche de Facebook, et d'autant que l'idée selon laquelle des intérêts financiers guident toutes ces pages et groupes est difficilement généralisable. Car, à en croire Ahmed, ceux qui "font cela pour de l'argent ne constituent qu'une minorité".
Bien que cet "engagement" nécessite un véritable investissement de la personne, ce trentenaire assure "ne le faire que par solidarité envers les frères enfants du peuple". Sa récompense, dit-il, c'est lorsqu'il reçoit des messages de remerciements de la part des "lauréats de la page" qui attestent avoir réussi grâce à son "aide".
D'ailleurs, preuve de leur "légitimité" et "fiabilité", les administrateurs publient régulièrement des témoignages, reçus en privé, d'anciens bacheliers qui "n'en seraient pas là sans Tasribat". Mais, comme pour toutes les communautés sur les réseaux sociaux, difficile pour le modérateur de satisfaire tout le monde. Certains élèves n'hésitent pas à reprocher -parfois insulter- les teneurs de la page pour ne pas avoir fait fuiter une épreuve à temps alors qu'ils sont restés éveillés jusqu'à une heure tardive la veille des examens, ou pour avoir "mis du temps" à annoncer les réponses.
"Quand il y a retard de notre part, c'est parce que depuis que le ministère prépare plusieurs épreuves différentes pour chaque matière en vue de prévenir les fuites, on attend l'approche de l'heure du début des examens pour révéler à la fois les questions et les réponses. Cela nous évite un changement d'examen à la dernière minute par le ministère, ou, dans un cas extrême, l'annulation du test comme ce fut le cas en 2015", explique Ahmed, qui s'estime "grand connaisseur" des rouages de l'élaboration des examens au Maroc.
Plus qu'une question de "solidarité", la divulgation des épreuves et des réponses est perçue comme du "militantisme" et une manière de lever le voile sur "un secteur miné par la corruption. Qui qu'ils soient, ceux qui font fuiter les examens ne sont pas des extraterrestres. Ce sont des individus qui font partie du processus d'élaboration, d'impression ou de distribution des épreuves, qui ne sont d'autres que des fonctionnaires du ministère", explique le propriétaire de la page "Tasribat Bac Régional 2018/2019".
"Un passage nécessaire"
L'on aurait tort de croire que seuls les candidats tricheurs ou mal intentionnés se rendent sur les plates-formes de divulgation des examens. Dans l'esprit de chaque élève, aussi sérieux et honnête soit-il, ce serait un gâchis de ne pas avoir pris connaissance des épreuves si jamais elles sont révélées à l'avance. "Même si je suis contre la triche et de nature à ne me fier qu'à moi-même, je suis obligé de faire le tour de Facebook, à la veille des examens, ne serait-ce que pour s’exercer sur les examens que les pages présentent comme des fuites", se désole Othmane. Cette frustration sera doublée si la véracité des épreuves divulguées est vérifiée. Un vrai dilemme, donc, pour les candidats, qui voient s'ajouter l'incertitude sur les fuites à la pression que ces examens décisifs pour leurs carrières engendre.
Il faut dire que le cauchemar de 2015 hante toujours les mémoires des élèves, lorsque les autorités ont annulé les épreuves des mathématiques de la branche “Sciences expérimentales” suite aux fuites révélées. "Je ne vois pas comment je pourrais repasser avec le même enthousiasme un examen parce que d'autres ont triché", dénonce Othmane, pour qui "la responsabilité des examens revient à l'Etat". Mais sans moyens de contrôle du bric-à-brac des réseaux sociaux, la marge de manoeuvre de l'Etat est minime, à défaut de recourir à des solutions radicales.
"La réflexion est lancée au ministère sur le recours aux brouilleurs de signal (des équipements électroniques pour bloquer les signaux, ndlr)", nous annonce Fatima Ouahmi.
Influents donc, mais peu soucieux de l'atteinte à l'image du baccalauréat que leurs actes entraînent, les "soldats de la triche" pervertissent aisément des examens aussi cruciaux que ceux du baccalauréat. Au terme d'une année scolaire entachée par deux mois de grève des enseignants-contractuels, la floraison de la tricherie, avec son corollaire de taux de réussite anormalement gonflé, n'augure rien de bon sur le niveau de nos futurs bacheliers.
Amine DERKAOUI
*Le nom de notre source a été modifié